La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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TOURISME : POURQUOI BESANÇON N’Y ARRIVE PAS ?

Il y a deux ans, Besançon exultait : l’Unesco inscrivait la ville et ses remparts sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial d e l’Humanité au titre du réseau Vauban dont la capitale comtoise avait été l’animatrice principale. Les chiffres de la fréquentation touristique ont-ils suivi ce formidable enthousiasme ? Non. L’appel d’air touristique n’a pas eu lieu et la Citadelle, phare du tourisme franc-comtois, n’a pas “explosé” en matière de fréquentation. Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux espoirs débridés. Il s’agit de gérer cette reconnaissance internationale et de contourner le principal obstacle auquel est confrontée la Citadelle et qui a trouvé sa criante illustration l’été dernier à l’occasion des travaux au cente-ville : l’accessibilité du site. Besançon vient de lancer une étude sur le sujet. Et l’on reparle des différents modes d’accès à la Citadelle, dont le fameux téléphérique qui avait fait polémique il y a quinze ans déjà. La capitale comtoise erpart de zéro. Besançon et le tourisme, l’équation impossible ?

Photo Fabrice Barbier

BILAN Été 2010 L’effet Unesco n’existe pas à Besançon Les visiteurs étrangers sont en légère progression dans la capitale comtoise. La Citadelle, phare touristique, est également en légère

1 10 591 visiteurs précisément. C’est le nombre de personnes qu’a accueilli la forteresse bisontine au cœur de la pério- de touristique, entre le 1 er juillet et le 23 août dernier. Malgré les grosses dif- ficultés d’accès liés aux travaux du centre-ville - “Impossible de les faire autrement qu’en été” selon l’adjointe à la voirie Nicole Weinman -, la fréquentation de la Citadelle a progressé de 2,72 % par rapport à l’année précédente. Mais l’été est très nuancé : juin et août sont en pro- progression. Mais on est loin de l’explosion annoncée avec l’effet Unesco. Les chiffres.

Les travaux du centre- ville ont porté un sale coup à la fréquentation de la Citadelle cet été.

gression respectivement de + 6 et de 7,28 % tandis que juillet est en recul de 3,57 %, “à cau- se des fortes chaleurs de juillet” explique le service tourisme de la ville. Ceci dit, la part des touristes étrangers qui représentent désormais 16,6 % des visiteurs estivaux, est aussi en légère progression depuis trois ans : environ 13 500 étrangers en 2010 contre 12 200 en 2009. Les Néerlandais sont au pre- mier rang, suivis des Suisses et des Allemands. C’est mieux, mais ce n’est pas le rush annon- cé. Toujours pas d’effet Unes- co notable. Unesco = fiasco ? “Tout de même pas tempère Jean-François Girard, l’adjoint bisontin au tourisme. Mais dire que l’effet Unesco n’est pas aus-

Le touriste-type : un excursion- niste à la journée.

2009. Le constat n’est pas plus florissant du côté du musée des Beaux-arts et d’archéologie qui avec 9 675 visiteurs accueillis cet été enregistre lui aussi une baisse de 4,6 % par rapport à l’année précédente, malgré l’exposition temporaire sur la collection des dessins de la famille Guerlain. Le troisième musée majeur de la ville, le Musée du temps, accuse une baisse encore plus sévè- re : - 23 %, avec 7 121 visiteurs contre 9 261 en 2009. Aucune explication avancée pour justifier cette baisse. Le camping lui aussi est en baisse : 9 127 nui- tées contre 9 836 l’été précédent avec un mois de juillet en hausse mais un mois d’août catas- trophique qui accuse une chute de 39 %. “On comprend aisément que le camping souffre de l’insuffisance en équipement de type mobil-homes pour affronter les mauvaises conditions météo- rologiques” estiment les services du tourisme. La seule note d’optimisme vient des hôteliers

bisontins du centre-ville qui auraient enregis- tré “deux bons mois de juillet et d’août” et ont noté que “les étrangers sont plus nombreux que l’an dernier.” Cet été, 3,5 visiteurs sur 10 auraient été des étrangers contre 2 sur 10 en 2009. Au vu des analyses qualitatives de la fréquen- tation touristique, on s’aperçoit que le touriste- type à Besançon est un excursionniste à la jour- née et pour qui la Citadelle reste l’intérêt principal de la ville. Besançon n’est pas une ville de séjour, il faut enfin se faire à cette idée-là. Unesco ou pas. Ce qui n’empêche pas à la capitale comtoi- se de devoir une nouvelle fois plancher sur les moyens à mettre en œuvre pour tenter de chan- ger le cours du destin. C’est tout l’enjeu actuel dont les premières actions seront mises en œuvre dès le début de l’année prochaine (voir pages suivantes). L’accessibilité à la Citadelle et une meilleure communication sont sans doute pour Besançon les clés de sa réussite touristique. J.-F.H.

si important que ce qu’on l’avait imaginé est un constat qu’on peut faire. Nos espoirs sont un peu retombés” avoue-t-il. Les visiteurs locaux, Bisontins et Doubistes, sont en baisse cette année : ils représentent en 2010 moins de 20 % de la fréquentation totale contre 24% en 2009. Cette tendance se confirme d’ailleurs depuis trois ans. “Les conditions difficiles d’accès à la Citadelle et de parking aux abords du site expliquent vraisemblablement en grande partie le recul constaté sur la fréquentation des publics locaux” avancent les services municipaux. Ce sont les visiteurs des autres régions françaises qui connaissent une hausse régulière depuis 2007, ils représentent désormais 50 % de la fré- quentation totale. Les départements (hors Franche-Comté) les plus représentés sont la Côte-d’Or, puis la Saône-et-Loire et le Rhône. En cumul depuis le début de l’année, la Cita- delle de Besançon a accueilli 179 192 visiteurs : c’est un recul de 5,56 % par rapport à l’année

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