La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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CIRCULATION Rénovation des routes Le grand retour des gravillons sur les routes Revêtement efficace, plus économique que le bitume, les gravillons causent aussi plus de dégâts sur les voitures… Mais c’est la volonté des services en charge des routes.

PLANOISE Place Cassin La boulangerie sera coupée en deux L’actuelle boulangerie de la place Cassin qui vient de changer de propriétaire sera amputée d’une partie de sa surface pour permettre au magasin Bergère de France de s’installer. J ocelyne Mortet avait formulé le souhait de rester à Planoise. Il sera exaucé. Installée actuellement avenue du Parc dans un local trop étroit, la gérante du magasin “Joce-Laine Bergère de Fran- ce” va pouvoir déménager place Cassin où elle occupera une partie des locaux de l’actuelle boulangerie. En effet, la S.E.D.D. (société d’équipement du Doubs) a en projet de la scinder afin de créer deux espaces com- merciaux dont un sera réservé à Jocelyne Mortet. “Je vais disposer de 60 m 2 . Je bénéficierai en plus de l’étage où je pourrai aménager une réserve. C’est une très bonne nouvelle pour moi qui ne me voyais pas quitter mon quartier pour des raisons professionnelles” dit-elle. Le second local d’une centaine de mètres carrés sera toujours occupé par la boulangerie qui vient de changer de propriétaire. Claude Costille qui a fait vivre ce commerce pendant 17 mois vient de transmettre son affai- re à un jeune couple. L’artisan boulanger s’est résigné à quitter la place

D es graviers qui s’écrasent sur les pare-brise et qui claquent sur la carrosserie, le tout enrobé d’un épais nuage de poussière. Pendant quelques jours, on se serait cru sur une piste. Ces dernières semaines, c’est dans ces conditions que les automo- bilistes ont circulé sur les routes du Doubs et en particulier sur la R.N. 57, qui ont fait l’objet d’un programme de rénovation. Beaucoup de conducteurs ont été surpris du procédé utilisé par les services techniques de l’État et du Conseil général pour rénover des routes dégradées. Au lieu d’un tapis de rou- lement en bitume noir et lisse, ils se retrouvent à circuler parfois sur un tapis gris, rugueux et bruyant comme ce fut le cas autour de Besançon. Cette technique est moins luxueuse, mais elle est aussi moins coûteuse et tout aussi efficace. Objectif des ser- vices : faire bien, au meilleur coût et pour longtemps. “Le gravier n’est pas moins pérenne que l’enrobé, c’est juste une technique routière différente” pré- cise le service des routes du Départe- ment qui ont diagnostiqué la chaus- sée avant de définir le procédé

d’intervention le plus approprié. “Les routes ont souffert l’hiver dernier. La plupart n’étaient pas étanches. Elles ont subi les effets du gel et du dégel auxquels sont venues s’ajouter les agres- sions mécaniques du chasse-neige.” Lorsque la structure de la route était saine, la chaussée a été couverte d’un enduit qui garantit l’étanchéité de cel- le-ci sur lequel ont été déversés des graviers. Ce tapis de roulement est stable, il offre une meilleure adhérence aux automobiles mais il est aussi plus bruyant. C’est notamment pour cette raison qu’on utilise du bitume plutôt que du gravier pour rénover les routes en agglomération. Ce sont les automobilistes qui ont fait les frais des gravillons le temps que

le tapis de roulement soit stabilisé. Beaucoup se sont tournés vers leur assureur après que leur pare-brise ait été endommagé. Une tendance confir- mée par un cabinet d’assurance local. “Les gravillons ont posé quelques sou- cis. Nous avons payé beaucoup d’optiques avant et de pare-brise. Le nombre de sinistres pour bris de gla- ce est plus important.” Les assurances ne peuvent pas se retourner contre le propriétaire de la route. “À partir du moment où la présence de gravier est signalée sur la chaussée par un pan- neau, c’est inattaquable.” Heureuse- ment, un phare cassé ou un pare-bri- se n’engendre pas de malus pour un automobiliste. T.C.

Cassin. La raison : un loyer trop élevé. Il est passé de 1 000 euros (dans le cadre précaire) à 2 600 euros (bail commercial). “Un loyer à ce prix ce n’était pas tenable” esti- me Claude Costille. La S.E.D.D. a d’ailleurs revu le tarif à la baisse pour permettre aux repreneurs de la boulan- gerie de s’installer dans de bonnes conditions. Les travaux de réaménagement de la boulangerie de la place Cassin n’ont pas encore débuté.Un permis de construi- re doit d’abord être déposé. Les deux cellules commerciales devraient être livrées mi-2011. Pendant toute la durée de l’opération, la boulangerie devrait rester ouverte.

“Je vais disposer de 60 m 2 .”

La R.N. 57 a été rénovée en partie. Les services

techniques l’ont couverte d’enduit avant d’ajouter les graviers. La route est étanche, stable mais bruyante.

TROIS QUESTIONS À…

Marie-Agnès Dodane

“L’allaitement maternel favorise la croissance physique et affective” À l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement maternel (17-23 octobre), Marie-Agnès Dodane, formatrice à l’école d’infirmières-puéricultrices de Besançon, explique les bienfaits souvent oubliés de l’allaitement maternel.

ÉQUIPEMENT 6 millions d’euros La cuisine centrale a raté son service Plus d’un an après la date prévue de livraison, la cuisine centrale de Besançon ne livre toujours pas le moindre repas. Pire : des malfaçons à répétition ont été constatées. La Ville s’apprête à riposter. L a Ville de Besançon a décidé en 2005 d’investir près de 6 millions d’euros H.T. dans la construction sur la zone industrielle de Tré- pillot d’une cuisine centrale qui livrera en liaison chaude près de 5 500 repas par jour aux écoles maternelles et primaires, centres aérés et crèches de Besançon. Le bâtiment est construit, rue Albert-Thomas, les équipements sont en place, les cuisiniers prêts à cuisiner. La mise en service de cet équi- pement était prévue à la rentrée 2009. Plus d’un an après, aucun repas n’est encore sorti des ateliers. Du côté des services de la Ville, le menu du jour, c’est soupe à la grimace. L’équipement cumule les dysfonc- tionnements et, cerise sur l’indigeste gâteau, l’entreprise qui a eu le marché de construction - Agathe Système - a été mise en liquidation judiciaire. “La montée en puissance de cet équipement est en effet plus longue que ce que l’architecte et le maître d’œuvre avaient prévu. Ç a patine” reconnaît-on à mi-voix dans l’entourage du maire. Instabilité de l’installation de production de froid, casses répétées de matériels, rupture de canalisations, défaillance du réglage de l’installation de traitement d’air, tunnel de lavage défaillant… La cuisine centrale

L a Presse Bisontine : Pourquoi cette volon- té de promouvoir l’allaitement maternel. Il est tombé en disgrâce ? Marie-Agnès Dodane : La mise au point des laits artificiels et la libération de la femme dans les années 60-70 ont fait que le taux d’allaitement était tom- bé en dessous des 30 % dans les années soixante-dix. Depuis, ce chiffre remon- te. En Franche-Comté, il est actuelle- ment autour de 63 %, mais il est tou- jours nécessaire de communiquer pour expliquer que l’allaitement maternel est idéal. L.P.B. : Quels sont les effets bénéfiques prou- vés de l’allaitement maternel ? M.-A.D. : De nombreuses études ont mon- tré tous les bénéfices de l’allaitement maternel qui satisfait à lui seul les besoins du nourrisson pendant les six premiers mois de sa vie. Les effets béné-

fiques sur sa santé sont par exemple une dimi- nution des diarrhées, des otites, des bronchiolites, une diminution de l’asthme et de l’eczéma, une baisse du risque d’obésité et de diabète… L’allaitement mater- nel favorise aussi la croissance physique et affective de l’enfant, il permet aussi une rela- tion privilégiée entre la mère et l’enfant. L.P.B. : De quoi faire culpabi- liser les mamans qui n’allaitent pas ! M.-A.D. : Pas du tout, car

“23 nouvelles

consultantes en lactation.”

multiplie les avaries si bien que les phases d’essai et de mise en route sont sans cesse perturbées. À la rentrée de septembre, aucun repas n’avait été encore livré. Le 30 septembre dernier, la municipalité de Besançon a décidé de demander au tribunal administratif de Besan- çon la désignation d’un expert qui aura pour mission de “constater et établir la gravité des dégradations, malfa- çons, désordres ou non conformités et de déterminer leurs causes.” Cette requête en référé expertise est en quelque sorte l’étape ultime avant une éventuelle action en jus- tice destinée à déterminer les responsabilités des diffé- rents intervenants dans ce chantier qui tourne au bouillon financier. J.-F.H.

L’allaitement maternel aurait aussi des effets bénéfiques sur la santé de la mère : baisse des cancers du sein et de l’ovaire, du diabète…

“Ça patine” reconnaît-on en mairie.

pour avoir envie d’allaiter il faut avoir vu allaiter dans son entourage, ce qui est devenu plus rare. Chaque femme a évidemment le choix mais on veut que leur choix soit le plus éclairé pos- sible. D’où ces campagnes d’information qui s’accompagnent aussi de formation des professionnels. Cet été, 23 nou- velles consultantes en lactation ont été

formées au sein du réseau périnatal de Franche-Comté. Parfois les jeunes mamans sont découragées au démar- rage, mais après une semaine, l’allaitement devient très facile. Il faut persévérer quand les débuts sont dif- ficiles.

Propos recueillis par J.-F.H.

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