La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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EN BREF

POMPES FUNÈBRES Un cercueil “écolo” Le cercueil en cellulose ne fait pas un carton à Besançon Aucune enseigne de pompes funèbres à Besançon ne propose de cercueils en carton dans ses catalogues. Au grand dam de ses partisans qui dénoncent le lobby du bois et des fabricants de cercueils.

Fugues Les Petites Fugues 2010, rencontres littéraires itinérantes en Franche-Comté, du 15 au 30 novembre. 22

écrivains, 170 rencontres, des lectures par des comédiens, des

lectures musicales et apéritifs littéraires. Organisées par le Centre Régional du Livre de Franche- Comté. Rens. 03 81 82 04 40. Grand Café Pour la 5ème année, le Casino Barrière de Besançon présente une saison d’animations artistiques dynamique, moderne et entièrement revue. Nouveau : un pack casino à 50 euros incluant le dîner- spectacle avec menu gastronomique et 10 euros de jetons pour le casino. Rens.03 81 47 49 04. Loto Super-loto samedi 30 octobre à 20 h 30 organisé par la commune libre de Saint-Ferjeux la Butte. Salle Jeantet, rue des Sapins. Ouverture des portes à 19 heures. contemporaine par la Compagnie Pernette du 25 au 27 octobre à Besançon autour de la thématique “Danse et voix”. Renseignements au 03 81 51 60 70. Danse Stage de danse

T ellement léger qu’on peut le porter sous le bras. Pliable, le cercueil “nature” peut même s’entreposer dans une cave ou un garage… en attendant son occupant. Georges Bressant croit dur comme fer au cercueil en carton, à tel point qu’il a investi dans le concept et s’en fait le V.R.P. dans toute la France et à l’étranger. La Bisontine Chantal Thévenin est son “aide de camp” depuis deux ans sur le plan local. Tous deux estiment “scandaleux” ce qui se passe dans les pompes funèbres où “on brûle des cercueils en bois qui coûtent beaucoup plus cher et qui polluent plus.” Selon eux, du moment où il est homologué, le cercueil en “carton” devrait être proposé dans toutes les sociétés de pompes funèbres. Ce qui est loin d’être le cas. “Ces cercueils sont très solides, ils supportent facilement 120 kg. On voit qu’ils sont en carton mais font penser

à du bois. Ils pèsent 12 kg au lieu de 50 pour un cer- cueil en bois et la durée nécessaire de combustion est bien inférieure. La crémation produit dès lors moins de dioxine qui est le véritable fléau des crématoriums” plaide Georges Braissant. Le combat de ces crématistes convaincus se situe essen- tiellement au niveau des tarifs. “Entre 280 et 450 euros

concept a séduit les Suisses, les Chinois, les Japonais qui souvent l’achètent et le conservent chez eux. “Quand on veut se faire incinérer, on devrait avoir la liberté totale du cercueil. C’est un droit” estime Chantal Thé- venin, convaincue par cette dernière demeure en car- ton pliable. J.-F.H. Plus léger, pliable, le cercueil en “carton” serait assez solide pour un corps de 120 kg selon ses défenseurs. Ce qu’ils en pensent… Jacky Collot, responsable des pompes funèbres générales de Besançon : “Nous ne proposons pas de cercueils en carton. La réglementation funéraire française dit qu’un cercueil doit faire au moins 18 mm d’épaisseur pour une inhumation. Et pour une crémation, il y a un vrai risque d’inflammation quand on rentre ce genre de cercueils dans le four. En plus, la combustion du corps ne se fait pas bien. Le bois comme combustible est nécessaire pour entretenir une crémation. Comme disaient nos grands-mères, “le car- ton, ça ne tient pas le feu.” Pour la crémation, ce princi- pe est également valable. Si on commence à mettre nos défunts dans du carton, où va-t-on ?” “Le cercueil en carton n’est pas adapté à la crémation, les débris volent et endommagent les appareils de cré- mation. On m’en a déjà apporté en démonstration mais l’aspect, ce n’est pas vraiment ça… C’est peut-être le produit de l’avenir, mais il faut vraiment qu’ils l’améliorent. Et faire un office avec un cercueil en carton, c’est impos- sible. Le cercueil en carton pourrait à la rigueur être adapté aux inhumations sans office. En tout cas à Avanne, on ne le propose pas.” Renseignements : http://euroiris.unblog.fr Laurent Klevezou, responsable des pompes funèbres d’Avanne :

le cercueil au naturel contre 2 500 à 3 000 euros pour un cercueil en bois. Seulement, les sociétés de pompes funèbres font barrage, elles bloquent l’accès des crématoriums à ces cer- cueils” estime M. Braissant qui pen- se qu’être “enterré dignement ne doit pas être une question d’argent.” Fabriqué à Colmar, ce cercueil “éco- lo” arrive timidement en France. Le

“Entre 280 et 450 euros le cercueil.”

DÉCOUVERTE À 26 ans, elle adjuge des biens “inestimables” Appelez-la Madame le commissaire Astrid Guillon a reçu des mains du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand son diplôme de commissaire-priseur. À 26 ans, la Bisontine est la plus jeune à manier le marteau. Rencontre.

A djugé-vendu. Qu’elle le veuille ou non, Astrid Guillon est bien le plus jeune commissaire-priseur de France depuis septembre, date à laquelle elle a reçu des mains du ministre de la Culture Fré- déric Mitterrand son diplôme couronnant quatre années uni- versitaires en histoire de l’art et deux années de stage. “Je suis la plus jeune… jusqu’à la prochaine promotion” nuance humblement la Bisontine d’origine qui entre dans le cercle fermé d’une profession codifiée. Comme les médecins qui ne se séparent jamais de leur sté- thoscope, un commissaire-pri- seur ne quitte jamais son mar- teau. Astrid n’a pas encore le sien en poche mais cela ne sau- rait tarder : “J’aimerais en pos- séder un en bois… Me reste à trouver un ébéniste qui veuille bien me le faire” dit-elle amu- sée. Une anecdote direz-vous. Pas tant que cela car le fameux

Commissaire-priseur installé aux Champs-Élysées à Paris, Astrid Guillon rend régulièrement visite à ses parents demeurant à Besançon.

cabinet pour lequel elle travaille (cabinet Artcurial installé rue des Champs-Élysées à Paris) où un diamant a été adjugé pour 925 000 euros. “Parfois, on ne sait jamais jusqu’où les enchères peuvent monter. Il suffit que deux personnes décident d’acheter un meuble… Elles vont alors se battre jusqu’au bout” dit-elle. Depuis l’obtention de son diplô- me, elle n’a dirigé qu’une seu- le vente et devrait en enchaî- ner plusieurs d’ici la fin d’année, période de forte activité dans la profession. Son bureau doré installé sur la plus belle avenue du monde ne lui fait pas tourner la tête et “en aucun je ne renierai ma vil- le, coupe Astrid. Besançon est d’ailleurs souvent cité pour pos- séder un cadre où il fait bon vivre.” Si la Bisontine a choisi la capitale, c’est pour des rai-

sons professionnelles. En inté- grant le cabinet d’étude “Art- curial”, elle multiplie en effet les ventes et adjuge des objets aussi divers que variés. Tableaux, objets design , voi- tures, meubles, collections de bandes dessinées… à elle de maîtriser les produits et “bien les vendre.” Le ministre de la Culture lui a délivré un conseil en personne : “N’oubliez pas de faire preuve d’empathie avec les personnes obligées de se séparer de leur bien.” Sûr qu’Astrid le suivra à la lettre, elle l’amoureuse des brocantes et vide-greniers qui a fait de sa passion son métier. Un job d’avenir puisqu’un com- missaire-priseur déclarerait en moyenne 60 000 euros par an sur sa feuille d’imposition. Manier le marteau a du bon. E.Ch.

ustensile est généralement en ivoire.Astrid ne fait pas dans le bling-bling même si cette ancienne élève du lycée Pas- teur de Besan- çon dirige régu- lièrement des ventes aux enchères de luxe dans le cadre de suc- cessions ou de saisies. Elle se souvient d’une vente réalisée avec le

“Se battre pour un meuble.”

Chantal Thévenin et Georges Braissant, deux fervents défenseurs du cercueil “nature”.

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