La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

FESTIVAL

Dépôt de bilan L’Herbe en Zik fauchée en plein vol Le festival bisontin ne fêtera pas son 10 ème anniversaire. Plombés par quelques éditions catastrophiques, les comptes sont au rouge. Dépôt de bilan et rideau. La mort dans l’âme, son président Martial Greuillet annonce la fin de l’aventure.

rences que vous présidez est en cessation de paiement ? M.G. : Nous avons trop de dettes pour pouvoir relancer le festival, certains prestataires et artistes n’ont pas été payés. Nous sommes franchement déso- lés par rapport à eux et complètement abattus. C’est tout un projet collectif et culturel qui s’effondre. L.P.B. : Quel poids économique représente le festival ? M.G. : La structure emploie trois sala- riés, nous embauchions plus de trente intermittents pendant l’événement, sans compter tous les emplois des pres- tataires extérieurs. Ça concerne une soixantaine d’entreprises. Depuis 2007, sur les quatre éditions, c’est plus de 2 millions d’euros injectés dans l’économie. Le festival a attiré 82 000 spectateurs depuis sa création en 2002. Propos recueillis par J.-F.H. L’édition 2010 aura été la dernière. Derrière les sourires, les dettes s’accumulaient. (Martial Greuillet est à droite au premier plan).

L a Presse Bisontine : Comment le festival en est-il arrivé là ? Martial Greuillet : Après avoir étudié toutes les possibilités, nous nous sommes réso- lus à déposer un dossier de dépôt de bilan le 7 octobre au tribunal de gran- de instance. On a fait le tour de toutes les collectivités locales pour tenter de trouver une issue favorable, ça n’a pas abouti. Le dépôt de bilan est la seule issue. L.P.B. : Ça signifie donc la fin définitive de l’Herbe en Zik ? M.G. : Il y a très peu de chances pour qu’une édition 2011 ait lieu. On peut

Un autre festival adossé à la S.M.A.C. ? D u côté de la ville, on prend acte de ce dépôt de bilan mais “je ne peux me résoudre à la disparition de cet événement” commente lʼadjoint à la culture Yves-Michel Dahoui. Il appel- le les membres de lʼassociation Inter- férences à “rester sereins et regarder ce qu’on peut faire à l’avenir.” Sʼil esti- me “difficile” quʼune édition 2011 ait lieu, M. Dahoui propose quʼon réflé- chisse à “un événement de même natu- re qui soit adossé à la S.M.A.C.” qui doit ouvrir ses portes en janvier pro- chain. “Il faut maintenir un événement lié au monde étudiant” estime lʼélu qui ajoute néanmoins que ce nʼétait pas le rôle de la ville de “combler un défi- cit quand on est devant le fait accom- pli.” Besançon et les festivals, déci- dément, cʼest compliqué…

M.G. : Nous avons embauché des sala- riés au sein de la structure, doublé le site, engagé plus d’intermittents et le budget a été augmenté en conséquen- ce. Depuis 2009, il est de l’ordre de 500 000 euros. Hélas, nous n’avons pas su maîtriser ce développement. En 2010, la météo a été épouvantable à nouveau avec des températures de 3 °C. Nous avons eu 10 000 specta- teurs, ce n’était pas suffisant, les dettes se sont accumulées et depuis 2009 les charges ont explosé (taxes, sécurité…). Nous n’avons pas pu relever la tête.

dire que c’est la fin du festival.

L.P.B. : Quand les difficultés ont-elles com- mencé ? M.G. : En 2007, nous avons vécu une édition catastrophique à cause de la météo. Nous n’avions enregistré que 7 000 entrées. En 2008, nous avons redimensionné le projet et l’Herbe en Zik avait attiré 14 000 spectateurs. Le résultat financier a été positif, le rayon- nement du festival s’est élargi dans le Grand Est. On a ensuite décidé de “pro- fessionnaliser” le festival.

L.P.B. : Comment ?

L.P.B. : L’association organisatrice Interfé-

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 30 septembre 2010 Pascal Bonnet (opposition) à propos des grèves et du service minimum dans les écoles : “Mme Fellmann affirme que les parents et les grands-parents ont défilé dans les rues pour défendre nos retraites. Mais c’est le gouvernement qui défend en ce moment le maintien des retraites !” Jean-Louis Fousseret, songeur : “C’est un point de vue…” Édouard Sassard (opposition), à propos de la rentrée difficile dans certaines écoles de Besançon : “Je tiens à vous féliciter M. le maire pour votre grand écart politique : on vous a vu apparaître à partir du 3 septembre, en dehors de toute prétention électorale en disant que vous voulez sauver une classe à l’école Ronchaux, alors que quelques semaines auparavant vous disiez qu’on devra fermer une classe et quelques jours “Puisqu’il faut mettre les points sur les i, je vais les mettre une bonne fois pour toutes. On ne peut pas ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux et se plaindre qu’il n’y ait plus assez de personnel dans les écoles. Point barre.” Édouard Sassard, en réponse : “Avec vous, on a l’impression de vivre au pays des Bisounours !” Jean-Louis Fousseret : “Il y a ici deux sortes d’élus : ceux qui comme Françoise Fellmann veulent régler le problème des écoles et ceux qui comme vous veulent uniquement mettre des bâtons dans les roues.” Michel Omouri (opposition), toujours sur le service minimum d’accueil : “Vous m’avez envoyé trois réponses à mes questions sur le service minimum d’accueil : la troisième lettre était la même que la deuxième qui était la même que la première…” Réponse de Jean-Louis Fousseret : “Vous savez, la vérité, elle n’a qu’un visage…” Jean Rosselot (opposition), sur les problèmes d’accès à la Citadelle : “J’estime que voir de jolies filles employées par la mairie l’été qui agitent un bâton pour signaler aux touristes en voiture de redescendre à Chamars donne une petite image de notre capitale régionale.” Édouard Sassard, sur le projet de rénovation de la salle du conseil municipal : “630 000 euros pour refaire la salle du conseil, ça fait un peu cher la Marianne.” Jean-Louis Fousseret : “Vous n’avez rien dit quand le président de la République a changé d’avion !” Les perles du conseil plus tard qu’elle ne fermerait plus…” Jean-Louis Fousseret, piqué au vif :

C.H.U.

Conséquences des travaux Galère du stationnement pour les taxis Depuis que le C.H.U. est en travaux, les taxis n’ont plus de places réservées pour déposer et attendre leurs clients. Une solution provisoire a été trouvée. L es travaux de l’hôpital Jean-Min- joz ne facilitent pas la tâche des chauffeurs de taxis. Les places peut mettre quatre véhicules” poursuit Philippe Vouillot qui ajoute : “Notre chance est qu’en dehors de nous, les gens n’osent pas stationner là. Pour l’instant, ça se passe assez bien.”

qui leur étaient réservées à deux pas de l’entrée principale du centre hos- pitalier ont été supprimées dans le cadre du chantier de restructuration de l’établissement de soins. Cette situa- tion provisoire leur pose quelques pro- blèmes dans l’organisation du sta- tionnement. “Nous n’avons pas d’emplacements dédiés. Nous les par- tageons avec tout le monde. Le pro- blème, c’est pour nos clients qui sor- tent du C.H.U. par le niveau - 2, ils sont un peu perdus pour nous trouver” observe Philippe Vouillot, secrétaire de Taxis Radio à Besançon qui comp- te 44 adhérents. Les chauffeurs ont trouvé une solution temporaire. Ils se garent sur l’accès à l’héliport. “Dans le meilleur des cas, on

La difficulté pour les taxis n’est pas tant de déposer les clients au niveau - 2 auC.H.U.,mais de trouver un empla- cement pour les attendre. “Aux heures de pointe, il arrive que nous soyons sept ou huit taxis àMinjoz. L’hôpital est une station aussi importante que celle de la gare Viotte ou de la place Saint-Pier- re qui auraient besoin d’ailleurs d’être réaménagées elles aussi.” Tout devrait rentrer dans l’ordre à la fin des travaux en 2012. Les taxis devraient se voir attribuer de nou- velles places de parking. Mais pour l’instant, ils ne savent de combien d’emplacements ils vont disposer. T.C.

Édouard Sassard : “C’est difficile de répondre à ça…” Jean-Louis Fousseret : “Alors ne répondez pas…” Édouard Sassard : “Je pense que vous êtes à l’Ouest…” Jean-Louis Fousseret : “Vous m’avez insulté, je suspends la séance 5 minutes.” Jean Rosselot, pour détendre l’atmosphère : “Édouard Sassard a peut-être voulu dire que vous avez jeté votre dévolu sur la circonscription Ouest ?!…”

Provisoirement, les taxis se garent sur

l’accès à l’héliport.

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