La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

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À BESANÇON Siva : “Je suis déprimé !” CLANDESTINITÉ Siva donne pour la première fois de ses nouvelles

Zoom Un Indien qui n’est

plus dans sa ville

Son histoire en bref. Siva est arrivé en France en 2000 et y a vécu de façon légale jusquʼen 2005. De 2000 à 2005, il a tra- vaillé dʼabord comme ingénieur informaticien dans une entre- prise belfortaine. Muni de son titre de séjour, Siva est retour- né en Inde à la recherche de sa famille, mais il a dû consta- ter que celle-ci avait péri dans le tsunami. De retour en Fran- ce en 2006, Siva lance une démarche de prolongement de son titre de séjour. Cʼest en se rendant à la préfecture quʼil est expulsé en Inde le 24mai 2006. Il revient en novembre 2006, et pensant échapper au rejet de sa demande dʼasile, il dépose celle-ci sous une fausse iden- tité. Il est débouté et à nouveau expulsé en juin 2007. En février 2008, il revient, épouse une Française mais une nou- velle obligation à quitter le ter- ritoire (O.Q.T.F.) le frappe et sa situation demeure précaire. Il décide de venir à Besançon où il obtient une promesse dʼembauche. Mais ces demandes de régu- larisation par le travail ne lui per- mettent pas de décrocher le titre de séjour. Au contraire, une

O.Q.T.F. (réponse à sa deman- de de titre de séjour Vie Privée Familiale) est prononcée en mars dernier. Il est arrêté à son domicile bisontin le 27 mai et entame une grève de la faim. Le 29 juin, alors quʼil monte dans lʼavion le conduisant à New-Del- hi, il tente de mettre fin à ses jours. Il est traduit au tribunal de Meaux. Il sort libre mais res- te sous le coup dʼune obliga- tion à quitter le territoire. Il vit aujourdʼhui caché. Demande du Collectif de Défense des Droits et Liber- tés des Étrangers au préfet : “Au vu des derniers éléments dont vous avez connaissance : promesse d’embauche de juin 2010 et divers témoignages attestant de sa bonne moralité, nous vous serions reconnaissants, Monsieur le Préfet, d’étudier à nouveau le dossier de Siva et de recevoir les personnes qui ont témoigné en sa faveur” écrit le C.C.D.L.E. dans une lettre destinée au préfet. Positiondupréfet : Nacer Med- dah lʼa réaffirmé fin août lors dʼune conférence de presse : il ne rouvrira pas le dossier de Siva.

S on téléphone portable est rarement allumé. Ses sorties dans la rue sont comptées. Depuis début juillet, Siva- kumar Sivasankaran (dit Siva) se cache pour ne pas être reconduit en Inde, son pays d’origine. Par l’intermédiaire d’un de ses proches, nous sommes entrés en contact avec le vendeur de roses de Besançon actuel- lement sous le coup d’une obligation à quit- ter le territoire français (O.Q.T.F.). Ses mots sont comptés. Siva n’a d’ailleurs pas répondu à toutes les questions que nous lui avons posé. Il veut éviter toute inter- prétation de ses propos : “Je suis déprimé ! Je n’ai envie de parler à personne. Je suis victime d’une cabale de ma belle-famille qui veut me faire passer pour ce que je ne suis Le vendeur de roses indien est entré en clandestinité. En exclusivité, Siva donne de ses nouvelles par l’intermédiaire d’un de ses proches pour ne pas être repéré. Il fait l’objet d’une obligation à quitter le territoire.

Le vendeur de roses bien connu des Bisontins semble avoir perdu de son sourire légendaire.

que Siva obtienne un titre de séjour). Ce que je veux : pouvoir travailler et qu’on me lais- se tranquille.” Affaibli, le jeune informaticien de métier ne dira rien de plus mais compte, d’ici peu, “rétablir la vérité.” À suivre. E.Ch.

pas. J’ai subi trop de pressions, j’ai été sali et je veux faire entendre la vérité. Je me sens sans avenir à Besançon même si j’ai envie d’y revenir car je n’ai pas oublié ce que les Bisontins ont fait pour moi (N.D.L.R. : plu- sieurs comités de soutien se sont créés, une page Facebook et une pétition circule pour

vousprésente sesmarqueshaut de gamme

BESANÇON - Chateaufarine - Tél. 03 81 41 31 00 BESANÇON - Valentin - Tél. 03 81 53 35 87

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