La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

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“N’ayez pas peur du théâtre” Le directeur du Nouveau Théâtre, Sylvain Maurice, a présenté la nouvelle saison du centre dramatique national de Besançon. Le Nouveau Théâtre, c’est aussi un véritable acteur de la vie économique locale. Commentaires. THÉÂTRE - 100 MOIS DE SALAIRES

hors région. Par exemple cette année, déjà 50 dates hors région avec notre création “La chute de ma maison Usher” d’après Edgar Allan Poe. On croit souvent que la subven- tion est une dépense inutile mais c’est jus- te un levier pour un modèle vertueux. L.P.B. : L’heure est-elle aux économies du côté de vos financeurs ? S.M. : Il ne faut pas se cacher que nous sommes dans une époque difficile. Nos bud- gets n’ont pas augmenté depuis trois ans, mais ils n’ont pas diminué non plus. Bais- ser les budgets ne reviendrait pas simple- ment à faire des économies mais cela revien- drait aussi à baisser en termes d’emplois et de retombées. C’est tout le problème de la relance. Un euro de subvention permet de développer au-delà de l’euro investi. L.P.B. :Avec le NouveauThéâtre,l’Espace et leThéâtre Musical, Besançon héberge trois scènes nationales. Une rencontre a eu lieu récemment entre vous trois et le maire. On va vers un futur rapprochement et une mutualisation des moyens ? S.M. : Une réflexion est en cours entre les trois structures en terme de collaborations mais rien n’est encore ficelé. Pour ma part, je suis favorable à ce que les choses évo- luent, je n’y suis pas hermétique. Les rela- tions avec nos partenaires sont pour l’instant très positives. L.P.B. : Vous terminez votre troisième mandat de trois ans l’année prochaine et une règle voulait que les directeurs de scènes nationales ne puissent pas faire plus de neuf ans. Souhaitez-vous rester à Besançon ? S.M. : Mon souhait est en effet de rester à Besançon. En plus, ça tombe bien, la règle qui limitait à trois contrats a été modifiée l’année dernière… L.P.B. : Le rêve d’un directeur de théâtre n’est pas de poursuivre une carrière à Paris ? S.M. : Il n’y aucune frustration ici, au contrai- re, c’est une vraie liberté. Besançon est une ville qui a un vrai art de vivre et le public, averti et curieux, est au rendez-vous. Je me sens très bien ici. Propos recueillis par J.-F.H. NOUVEAU THÉÂTRE Saison 2010-2011 Tél. : 03 81 88 55 11 - www.nouveautheatre.fr Première création : “La chute de la maison Usher”, d’après Edgar Allan Poe - Du 7 au 15 octobre

L a Presse Bisontine : Quelles sont les couleurs de cette nouvelle saison au Nouveau Théâtre ? Sylvain Maurice : La diversité et l’éclectisme, dans le sens où on a essayé d’être le plus large possible sur le plan des propositions : il y a des classiques, des modernes et du plus contemporain… L.P.B. :Avec le souci d’une ouverture au plus grand nombre ? S.M. : L’idée est de proposer encore une fois de tout, du plus accessible à des choses plus pointues. Il y aura cette année des propo- sitions populaires comme le “Mille francs de récompense” de Victor Hugo ou encore un Tchekhov (Ivanov). Et donc des choses un peu plus pointues. Notre mission reste la création. L.P.B. : Mais comment convaincre quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds au NouveauThéâtre d’y entrer ? S.M. : On peut venir au théâtre avec toute sa naïveté. C’est, comme la musique, avant tout une affaire de ressenti. On peut res- sentir les choses sans forcément être obli- gé d’avoir des références et de tout com- prendre. Il faut une fois pour toutes casser les barrières qui peuvent encore exister entre le théâtre et le public, barrières sociales et culturelles. À ceux qui hésitent à fran- chir la porte du NouveauThéâtre, j’ai envie

le jeune public comme les Contes d’Andersen.

L.P.B. : Quel poids économique représente le Nou- veau Théâtre à Besançon ? S.M. : Le Nouveau Théâtre est le principal acteur culturel de Franche-Comté sur le plan économique. En terme d’emplois artis- tiques, nous sommes le premier employeur de la région. Notre mission principale est la création : de fait, on fait vivre des artistes, des techniciens, on crée les costumes loca- lement, on répète les pièces ici…Tout cela génère des retombées importantes enmatiè- re d’emploi. Sur une saison, on distribue 100 mois de salaires à des artistes, sans compter les 40 équivalents temps plein créés tous les ans, dont les 13 permanents du NouveauThéâtre. Il faut aussi compter les retombées économiques sur les four- nisseurs et l’hôtellerie locale. L.P.B. : Mais faire du local, c’est votre mission ! S.M. : C’est notre mission, mais c’est aussi ma volonté depuis que je suis là. Ce point a été pour moi un véritable fer de lance : développer nos ressources propres, de façon à pouvoir être un vrai producteur et un employeur important. C’est un vrai modè- le économique que j’ai souhaité mettre en place depuis que je suis là. L.P.B. : Quel est le budget du Nouveau Théâtre, scè- ne nationale ? S.M. : En subventions, le budget annuel est d’1,8 million d’euros. Là dessus, il y a les recettes de l’activité qui s’y ajoutent. Par conséquent, suivant les années, on double ce chiffre grâce aux recettes propres. Les recettes proviennent de deux sources. La billetterie d’abord, mais ce n’est pas énor- me dans lamesure où on pratique des tarifs bas. Mais surtout, les recettes proviennent de la vente de nos spectacles en tournée. Sur une année,nous avons enmoyenne 150 dates

de dire : “N’ayez pas peur !” Ce qui est paradoxal, c’est que les jeunes sont par- fois moins inquiets à l’idée de venir au théâtre. Cette année, la saison est vraiment placée sous le signe du plaisir et du diver- tissement. Il y a aus- si des spectacles pour

“La subvention est un levier de développement.”

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