La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

BESANÇON De 161 à 460 euros par mois 28 % des étudiants sont issus d’un milieu modeste En Franche-Comté, le nombre d’étudiants boursiers est de 6 points supérieurs à celui de la moyenne nationale.

L es demandes affluent au ser- vice social du C.R.O.U.S. de Besançon en ce début d’année universitaire. Les étudiants dans la panade financière se pressent pour tenter d’obtenir une aide d’urgence. À chaque rentrée, c’est la même histoire. “Cette saison, on voit les étudiants qui doivent faire leur rentrée avec rien car ils n’ont pas trouvé de travail pendant l’été, que les parents ne peuvent pas les aider et qu’ils n’ont pas le premier centime pour régler ne serait-ce que la garantie nécessaire à l’obtention d’un logement” observe une assis- tante sociale bisontine. Le C.R.O.U.S. de Besançon est pour- tant un des plus rapides de Fran- ce à délivrer les bourses aux étu- diants qui en sont destinataires. Cela a été fait début septembre. Mais il y a toujours un délai entre le moment où la bourse est délivrée et celui où elle est perçue. C’est pour ce public-là, sans res- sources immédiates, que le fonds

national d’aide d’urgence a été créé. En France, le montant du F.N.A.U. s’élève à 27,8 millions d’euros. 854 000 euros sont consommés en Franche-Comté. En 2009, 1 700 étu- diants ont bénéficié de cet accom- pagnement financier temporaire durant l’année. Le niveau moyen de l’aide a augmenté de 28 % entre 2008 et 2009. “Suivant les cas, on arrive à donner entre 300 et 400 euros au lieu de 100 euros. Cela

Au cours de l’année 2008-2009, 4 037 étudiants ont déclaré avoir un travail pour payer leurs études.

quels la situation est la plus pré- caire sont ceux des classesmoyennes. Ils ne perçoivent pas de bourse ou alors elle est de niveau 1 (161 euros par mois) ou de niveau 2 (242 euros par mois). Ils ne sont pas ou peu aidés par leurs parents et ne sont pas non plus prioritaires pour pré- tendre à être logés par le C.R.O.U.S. pour un loyer modéré. Pour s’en sor- tir, ceux-là n’ont guère d’autre choix que celui de trouver un petit bou- lot pour boucler les fins de mois, régler un loyer, se nourrir. En 2008-2009, selon l’observatoire

de la vie étudiante, 4 037 étudiants ont déclaré avoir un travail, soit 21 % des effectifs francs-comtois. “Il n’y a pas non plus de cas de gran- de misère parmi les étudiants” tem- père Thibaut Servant, président de l’association la B.A.F. et élu du C.R.O.U.S. Il n’en reste pas moins que la région compte 36 % d’étudiants boursiers, soit six points de plus que lamoyen- ne nationale. Les bourses qui s’échelonnent en fonction du niveau de revenu des parents du niveau 1 (161 euros) au niveau 6 (460 euros)

représentent une masse financiè- re de 24,4millions d’euros. “Ces sta- tistiques signifient aussi que les étu- diants les plus favorisés vont peut-être faire leurs études en dehors de la Franche-Comté” estime Chris- tian Quentin, directeur du C.R.O.U.S. Ici, 28%des étudiants ont un parent agriculteur, ouvrier ou employé contre 23 % en France. 22 % ont un parent cadre ou de profession intel- lectuelle contre 30 % en France.

permet aux étudiants de respirer” précise le service social du C.R.O.U.S. Il ne s’agit que d’une bouffée d’oxygène ponctuel- le. Elle est impor- tante certes, mais ce n’est en aucun cas une ressource péren- ne sur laquelle peut compter un étudiant pour construire son budget mensuel. Les jeunes pour les-

“Pas de cas de grande misère.”

T.C.

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