La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

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ÉNERGIES RENOUVELABLES Crédit d’impôt Le photovoltaïque a-t-il encore de l’avenir ? Alors que les avantages liés au photovoltaïque sont rabotés par le gouvernement et que le tarif de l’électricité revendue à E.R.D.F. est en baisse, les énergies renouvelables ont - a priori - du plomb dans l’aile.

“L’ essor spectaculaire du pho- tovoltaïque français démontre que la phase d’amorçage de la filière est achevée. Le développement entre désormais dans une phase plus mature et le coût des matériaux suit une baisse régulière et structurelle. Le gou- vernement a donc décidé d’adapter le dispositif de soutien par les tarifs d’achats à cette nouvelle phase de développement.” Voilà, en langage administratif, comment le minis-

Dès lors, la question est légitime : doit-on encore investir dans le photo-

tère de l’Écologie justifie le coup de rabot prévu sur les aides liées à l’installation de panneaux photo- voltaïques. Au lieu d’un montant équivalent à 50 % du coût dumaté- riel sous forme de crédit d’impôt, l’aide devrait fondre à 25 % dès l’an prochain. Quant au tarif auquel l’opérateur E.R.D.F. rachète l’électricité aux professionnels qui ont investi dans des panneaux, il a subi, lui aussi, une baisse de 16 % depuis le 1 er septembre dernier.

voltaïque ? Premier élément de réponse : les particuliers sont épar- gnés par la baisse du tarif de rachat de l’électricité qui restera donc à 58 centimes par kWh. Seuls les grosses installations et les professionnels (bâtiments agricoles, grandes sur- faces par exemple) seront touchés par cette baisse de la rémunéra- tion. Pour le reste, même si le crédit d’impôt est divisé par deux, le taux d’équipement en photovoltaïque devrait se maintenir. C’est en tout cas l’avis d’un des principaux pro- fessionnels du photovoltaïque dans la région. “L’État a fait des efforts pour encourager cette filière, je ne trouve pas anormal que ces aides baissent progressivement. Il y a dix ans, personne ne parlait d’énergies renouvelables. Entre 2005 et 2007, le Conseil régional attribuait 7 000 euros de subventions à ceux qui installaient du photovoltaïque. Ajoutées au crédit d’impôt, les aides payaient quasiment les 3/4 des inves- tissements. Quand la Région a sup-

primé ses subventions en 2007, nous n’avons pas moins installé de pan- neaux” analyse Éric Dubois, le direc- teur général de la société Somega, basée rue de Trépillot à Besançon. Pour lui, il n’y a donc pas lui de s’inquiéter. “Bien sûr cette baisse annoncée du crédit d’impôt n’est pas une bonne nouvelle, mais cela ne nous empêchera pas de continuer à faire des installations. Les énergies renouvelables ont de beaux jours devant elles” ajoute le patron de cet- te entreprise créée en 1997 et qui compte aujourd’hui 33 salariés.

l’Aveyron, nous avons équipé près de 200 bâtiment agricoles. Nous tra- vaillons dans toute la France et maintenant on nous appelle pour assurer l’entretien des installations posées par d’autres entreprises qui avaient profité de l’engouement sus- cité par les aides. Le marché est en train de s’assainir” pense le diri- geant de Somega, une entreprise qui devrait réaliser entre 7 et 8 mil- lions d’euros de chiffre d’affaires cette année. Éric Dubois se veut philosophe : “Il faut arrêter de penser rentabilité, estime le professionnel. Quand avant on installait une chaudière au fuel ou au gaz, le client ne nous deman- dait pas dans combien de temps elle serait rentable !” Pour lui, ce n’est qu’une question de mentalité. “C’est une mesure que l’on va digérer et puis ça repartira.” Chez Somega, on en est convaincu : le photovol- taïque, et les énergies renouvelables en général, ont encore de beaux jours ensoleillés devant eux… J.-F.H.

Éric Dubois, directeur général de la société Somega à Besançon, un des leaders régionaux du photovol- taïque.

Un particulier qui installe des panneaux revend son électricité 58 centimes le kWh à E.R.D.F.

“C’est une

Si les particuliers restent prudents face à ces effets d’annonce, les col- lectivités et les pro- fessionnels pour- suivent largement leurs investisse- ments dans les éner- gies renouvelables. “Rien que dans le département de

mesure que l’on va digérer.”