La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

38

AUTOMOBILE

Espace Audi le 5 novembre

“Les regroupements sont nécessaires dans l’automobile”

Actualité chargée pour le groupe automobile bisontin Espace 3000 qui vient de racheter une concession à Pontarlier et s’apprête à ouvrir un nouvel espace Audi à Châteaufarine. Le point avec le dirigeant Alain Cassard, également président des commerçants de Châteaufarine.

L a Presse Bisontine : Le 1 er octobre, vous êtes officiel- lement propriétaire de la concession G.T. Cuynet à Pontarlier. Après Besançon,Vesoul, Luxeuil et Belfort, le Haut-Doubs. Pourquoi cette stratégie d’expansion ? Alain Cassard : La principale raison à cela, c’est que le groupe Volkswagen France organise ses terri- toires de façon à avoir des représentants sur les- quels il s’appuie et dont il a confiance, pour mettre en place un partenariat le plus sérieux possible dans un secteur économique devenu compliqué et très concurrentiel. Cette politique permet de mettre en place des synergies et d’être en phase par rapport à la politique tarifaire de la marque. L.P.B. : En somme, en dessous d’une taille critique, l’avenir des distributeurs est compromis ? A.C. : C’est un peu cela. Il y a forcément une taille critique à atteindre pour conserver une rentabi- lité correcte. Car ce sont les volumes qui font les rentabilités. Et comme on n’a pas non plus les volumes des marques françaises, il est nécessaire de suivre ce mouvement tout en gardant des sec- teurs géographiques cohérents. L.P.B. : Que pèse désormais le groupe Espace 3000 que vous dirigez depuis 2001 ? A.C. : Avec l’acquisition de Pontarlier, nous ne serons grosso modo , pas loin des 120 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, avec 235 col- laborateurs. Ces regroupements sont nécessaires pour la pérennité d’un groupe tel que le nôtre et par rapport à ce que les marques nous imposent. L.P.B. : L’autre actualité pour vous, c’est l’ouverture le 5 novembre d’un espace 100 % dédié Audi. Pourquoi sépa- rer les marques Audi et VW ? A.C. : Cela correspond à la volonté du groupe de consacrer àAudi la place que cette marque méri- te. Audi prend beaucoup d’essor, nous connais- sons d’énormes progressions d’année en année. Et Audi a élargi ses gammes si bien que cette marque couvre désormais une grande partie des segments. Il lui faut autant d’espace que VW. Audi déménagera donc dans un espace neuf, un peu en contrebas de la concession actuelle. C’est aussi une façon de créer sur Châteaufarine un pôle automobile fort avec une forte représenta- tion et c’est une manière d’être encore plus visible. L.P.B. : Cette séparation des marques se fera aussi dans les autres sites du groupe ? A.C. : Nous l’avons déjà fait à Vesoul il y a deux ans. À Belfort, nous entamons actuellement les

Alain Cassard a racheté Espace 3000 en 2001. Depuis, il a repris Vesoul, Luxeuil, Belfort et maintenant Pontarlier.

A.C. : Nous n’avons jamais eu aussi peu de visi- bilité. Qui nous aurait dit que ce que nous avons gagné enV.N. on le perdrait enV.O. et qu’on ven- drait autant de V.N. début 2010 ? C’est pour cela que monter des budgets est devenu un véritable casse-tête. L.P.B. : Combien Espace 3000 vend-il de véhicules par an ? A.C. : Nous nous situerons aux environs de 2 500 V.N. par an, un peu moins de V.O. L.P.B. : En tant que président de l’association des com- merçants de Châteaufarine, comment percevez-vous l’évolution de cette zone ? A.C. : C’est devenu la principale zone commerciale de Franche-Comté et il est nécessaire que Besan- çon conserve et renforce cette zone moteur par rapport à Dijon ouMetz qui sont très attractives. En ce moment, l’extension de la zone est un peu bloquée par le Schéma de Cohérence Territoria- le (S.C.O.T.) mais il est clair que Châteaufarine devra continuer à progresser car avec le pôle san-

té, c’est bientôt près de 20 000 habitants qui vivront tout près. L.P.B. : Ne manque-t-il pas encore de grandes enseignes à Châteaufarine ? A.C. : Il faut déjà pérenniser les enseignes existantes. On n’a pas besoin d’Ikéa à Besançon. Pre- mièrement, un Ikéa prendrait la moitié de la zone et deuxième- ment, Ikéa n’a jamais ciblé Besan- çon pour s’implanter. Alors tour- nons définitivement la page. L.P.B. : Pourquoi ne pas avoir insisté pour que le tramway vienne jusqu’à Châteaufarine ?

né depuis 2009 à cause justement des aides liées à l’achat de véhicules neufs. Maintenant, on a enfin purgé les sur-volumes, on se trouve à nou- veau avec des stocks plutôt bas, mais 2009 a été redoutable. L.P.B. : La norme européenne N1 permettant aux entre- prises de commander des véhicules sans avoir à payer la taxe sur les véhicules de société a-t-elle contribué à dyna- miser le marché également ? A.C. : Elle a en effet permis d’écouler des gros modèles car le client est exempté de malus éco- logique. Cette norme se poursuivra de toute façon en 2011 car elle est européenne et la France ne peut pas revenir dessus. Ce que le législateur français peut décider en revanche, c’est de taxer les modèles polluants. Dans ce débat, ce sera le Grenelle de l’Environnement qui prédominera, mais cette norme N1 ne pourra pas être remise en cause.

“On n’a pas besoin d’Ikéa à Besançon.”

A.C. : On ne l’a pas réellement demandé car il n’y avait pas de solution idéale. Le tram arrivera en limite de zone, c’est un très bon compromis.

Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Comment se présente 2011 ?

travaux et d’ores et déjà, nous avons un projet immobilier sur Pontarlier pour réaliser une opé- ration dans le même esprit. L.P.B. : Audi est en pleine progression. Qu’en est-il de Volkswagen ? A.C. : VW est sur une tendance haussière également. On conti- nue à prendre des parts sur le marché national. Cette année, on a enregistré une progression de 17 % sur VW. L.P.B. : Comment avez-vous vécu les soubresauts du marché automobile ? A.C. : Les six premiers mois de l’année 2010 ont été excellents grâce notamment aux mesures gouvernementales (prime à la casse et éco-bonus). Ensuite, nous avons eu unmois d’août plus déli- cat, mais c’est un facteur plus structurel. Et depuis septembre, ça a l’air de repartir. En revanche, et c’est le revers de la médaille, lemarché de l’occasion a été sinis- tré, il s’est complètement retour-

“Nous ne serons pas loin des 120 millions d’euros de chiffre.”

Made with FlippingBook flipbook maker