La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

IMMOBILIER Un redoutable champignon Une maison rongée par la mérule quartier de la gare La mérule est un véritable fléau pour l’habitat. Assez peu connu en Franche-Comté, ce champignon ronge toutes les parties boisées d’une maison. La solution extrême pour l’éradiquer est démolir le bâtiment. Il y a deux cas officiels à Besançon qui font l’objet d’une action judiciaire.

La mérule s’est attaquée à toutes les parties boisées jusqu’à les rendre friables. Ici un plancher. L’intérieur de la maison baigne dans une odeur de sous-bois.

N e vous fiez pas à son nom poétique. La mérule est un ennemi des maisons. Ce champignon redoutable ron- ge sournoisement les parties boisées d’une habitation, jus- qu’à les rendre parfaitement friables. Poutres, parquets, esca- liers, lambris, montants de portes, font partie de ses mets favoris. Ce fléau à l’aspect de feutrage blanc et épais, com-

gression, il faut engager des tra- vaux lourds et coûteux pour l’éradiquer. Parfois, il n’y a pas d’autres solutions que de détrui- re le bien. C’est le scénario auquel devront peut-être se résoudre les pro- priétaires d’une maison des années soixante située dans le quartier de la gare Viotte à Besançon. Il s’agit d’une copro- priété de six appartements dont quatre ne sont déjà plus loués compte tenu de la progression de la mérule qui a colonisé le rez-de-chaussée. Elle investit en ce moment le premier étage. L’escalier de bois qui dessert les paliers est infecté. “Ce champi- gnon a ravagé mon appartement. J’ai tenté une réparation. J’ai refait le plancher. Il n’a fallu que deux mois pour qu’il soit à nou- veau complètement rongé” déses- père un des propriétaires qui a acquis ce logement en 2006 pour le louer. Un expert s’est dépla- cé pour faire un état des lieux et envisager une solution au

mence par croître dans les caves humides, à l’abri de la lumière où l’atmosphère est confinée. Il se propage petit à petit dans le bâtiment, le fragilise, traver- sant les murs de pierre au besoin pour coloniser d’autres pièces. Le bois est son seul terreau. Il s’y fixe, s’y introduit et le déstruc- ture. Quand les occupants décou- vrent le mal, il est souvent trop tard. En fonction de sa pro-

mérule était présente dans cet- te maison dans les années quatre-vingt-dix, et qu’il y a eu plusieurs tentatives pour ten- ter de l’éradiquer. En vain. Ce propriétaire a également alerté la municipalité et la pré- fecture de la situation. Ses cour- riers sont restés sans réponse. Pourtant, selon lui, il y a urgen- ce à informer les particuliers comme les professionnels de l’immobilier sur la mérule, convaincu que son cas n’est pas isolé à Besançon, une ville où les caves ont la réputation d’être humides. Selon nos informations, un second cas de mérule est décla- ré dans la capitale régionale. Il s’agirait d’une grande maison de centre-ville. Le dossier serait également entre les mains de la justice. T.C.

gatoire dans toutes les régions. Dans le cas d’une transaction immobilière, la seule solution pour un acquéreur s’il veut récu- pérer sa mise est de réussir à prouver qu’il s’agit d’un vice caché” estiment les services de l’A.D.I.L. (agence départemen- tale d’information sur le loge- ment). C’est précisément ce que cherche

problème. “Il préconise de démon- ter toutes les parties boisées de la maison, à l’exception de la charpente qui a priori n’est pas atteinte. Il faudrait mettre à nu le bâtiment, couler une dalle sur une ancienne citerne qui appor- te de l’humidité. Nous n’avons pas de devis, mais on peut sup- poser que le montant des tra- vaux s’élève au moins à 200 000 euros.” Les dégâts causés par le cham- pignon ne sont pas couverts par les assurances, car ce n’est pas considéré comme un sinistre. D’ailleurs, le diagnostic de ce nuisible ne figure pas parmi les diagnostics obligatoires à four- nir lors d’une transaction immo- bilière, en tout cas pas en Franche-Comté. “Il n’existe pas de diagnostic pour les champi- gnons. Il y en a un pour les ter- mites, mais qui n’est pas obli-

à démontrer cet investisseur. Il a engagé une action en justice avec d’autres co-pro- priétaires à l’encontre du ven- deur du bien en tentant de prou- ver qu’il s’agit là d’un vice caché. En effet, des rap- ports de syndics signalent que la

“Prouver qu’il s’agit d’un vice caché.”

19, Chemin du Fort Benoît 25000 BESANÇON

Immeuble conforme au label THPE (Très Haute Performance Energétique)

Garantie financière d’achèvement assurée par le Crédit Agricole de Franche-Comté

BUREAU DE VENTE : Mardi, jeudi, vendredi de 15h à 18h Résidence Le Montana 128, rue de Belfort • 25000 Besançon • Tél. 03 81 80 63 56

30, rue Denis Papin - B.P. 35 - 25301 Pontarlier cedex• Tél. 03 81 46 71 87 • Fax03 81 39 11 17

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