La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

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EN BREF

SANTÉ Pierre Bobey “La santé des gens, mais pas à n’importe quel prix” Quelques jours avant l’élection des unions régionales des professionnels de santé prévues le 29 septembre, le président régional du syndicat MG France fait le point sur les nouveaux enjeux de l’accès aux soins dans un contexte de pénurie de médecins généralistes.

Percussions L’I.U.F.M. de Besançon propose un mois dédié à la “percussion en musique” avec ateliers, concerts, rencontres… durant tout le mois Piston Pour la deuxième année, le Bastion lance “Piston”, un dispositif d’accompagnement à la pratique musicale collective, personnalisé et destiné aux groupes amateur répétant dans le Doubs pour la saison 2010/2011. De nouvelles options sont proposées cette année : formation musicale, coaching vocal, etc. Renseignements au 03 81 81 31 12. Conférence “Respirer, un besoin oublié ?” : conférence par l’animatrice Isabelle Buller, praticienne PneumaCorps. Le vendredi 22 octobre à 20 heures à la Maison de Quartier de Saint-Claude, 5 Rue Jean-Wyrsch à d’octobre. Rens. 03 81 65 71 28.

L a Presse Bisontine :Vous plaidez pour que soit couvert au mieux le territoire français par les médecins libéraux. Mais qu’en est- il de la démographie médicale ? Pierre Bobey : L’évolution de la démogra- phie médicale est connue pour les vingt prochaines années. Il y aura une bais- se de 50 % du nombre de médecins libé- raux. Il n’y aura plus de médecin dans chaque village, et chaque médecin ne sera pas remplacé. Cette réalité impo- se donc de réorganiser le travail des médecins libéraux à l’échelle d’un ter- ritoire. L.P.B. : Les regroupements des professionnels de santé sont-ils une réponse pour mieux garan- tir l’offre de soins ? P.B. : Les regroupements ont toujours existé. Mais il y en aura de plus en plus. Des territoires risquent de devenir des zones blanches. Les médecins libéraux pourront s’organiser pour assurer des permanences sur ces secteurs, princi- palement en milieu rural, et maintenir ainsi l’offre de soins à la population. Cet- te organisation est possible, nous l’avons déjà démontré en mettant en place en

Franche-Comté un service de régula- tion qui facilite le travail des médecins de garde ayant à intervenir sur de grands territoires.Au même titre que les méde- cins s’organisent pour se répartir les gardes, on peut imaginer qu’ils s’organisent pour assurer les soins sur un territoire dépourvu d’offre. L.P.B. : La nouvelle loi “Hôpital Patients Santé et Territoires” préconise cette réorganisation. L’État peut-il imposer cette organisation ?

Médecin généraliste, Pierre Bobey est président régional du syndicat MG France, premier syndicat de médecins libéraux en Franche-Comté.

P.B. : La réponse doit venir des professionnels de santé eux-mêmes. Tout ce qui sera imposé ira à l’échec. La loi organise les professions de santé, elle définit les territoires de santé, fixe les objec- tifs, mais ne prévoit pas les moyens. Or ce que l’on demande, c’est que l’État donne des moyens complémentaires au paiement de la consul- tation pour accompagner l’organisation des pro-

“Tout ce qui sera imposé ira à l’échec.”

que leur consultation sera entièrement remboursée. Il s’agit de répondre de manière équitable aux besoins fonda- mentaux de la santé des gens mais pas à n’importe quel prix. Pour l’instant, le système est viable et les généralistes ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires.Mais on ne peut pas garan- tir que ces pratiques que l’on rencontre déjà chez les chirurgiens, ne concernent pas demain les généralistes.

fessionnels de santé. Sans moyens, la réforme ne pourra pas se faire. Si elle est imposée, il est probable que bon nombre de médecins quittent le milieu libéral, et que les jeunes médecins soient dissuadés de s’installer. L.P.B. : Dans ce contexte, à défaut de moyens supplémentaires,les patients doivent-ils s’attendre à devoir payer des dépassements d’honoraires chez leur généraliste ? P.B. : C’est ce que l’on veut éviter. Nous devons pouvoir garantir aux patients

Besançon. Rens. 03 81 60 99 07.

Propos recueillis par T.C.

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