La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

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BESANÇON-SAINT-CLAUDE Un observateur averti Jean-Claude Chomette piste discrètement la municipalité Cet habitant de Saint-Claude n’est pas du genre à harceler les élus pour leur faire part de ses remarques. En tant que citoyen, il pré- fère s’investir dans la vie politique et associa- tive pour tenter de peser dans les débats.

Profession- nel de la gestion de patrimoine, Jean- Claude Chomette se passion- ne aussi pour la cho- se publique.

I l n’est pas rare d’apercevoir sa silhouette longiligne lors d’une inauguration ou d’une cérémonie en présence de Jean-Louis Fousseret. À coup sûr, il assiste en spectateur au conseil municipal comme au conseil communautaire. Quand une réunion publique l’intéresse, il prend place dans l’assemblée. Jean-Claude Chomette est par- tout, “quelques fois invité, quelques fois pas, quelques fois par intérêt” dit-il. À bientôt soixante ans, cet habi- tant du quartier de Saint-Clau- de se passionne pour la chose publique. Mais il s’est mis dans la posture de l’observateur atten- tif à l’évolution de sa ville, et pas dans celle d’un contesta- taire véhément interpellant les élus à tout bout de champ. “Le coup de gueule vindicatif est inutile. Il vaut mieux prendre le temps de discuter. Quand ça ne me convient pas, je le dis et j’en parle avec le ou les intéressés.” Ainsi espère-t-il influer sur le cours des choses. C’est à force de dialogue et avec un peu d’insistance qu’il espère faire cheminer des idées dans les rangs des décideurs. Jean-Clau- de Chomette veut surtout évi- ter que des projets tombent aux oubliettes comme celui du contournement nord-est de l’Agglomération. “J’en parlerai tant que je serai dans les ins- tances où je siège actuellement.” Car ce Bisontin a une légitimi- té à apporter sa pierre à l’édifice du débat public. Certes il n’est pas élu, mais il l’a été de 1983 à 1995, à la Ville de Besançon dans l’opposition municipale. Dans sa vie politique mouve- mentée, il a mené d’autres batailles électorales aux canto- nales sous l’étiquette du R.P.R. et aux législatives. Il n’est pas élu, mais il cumule les “mandats”. Pêle-mêle, Jean- Claude Chomette siège au Conseil de Développement par- ticipatif de l’Agglo et fait par- tie du club T.G.V. Il figure aus- si parmi les membres actifs de l’A.U.T.A.B. (association des usa- gers des transports de l’agglomération bisontine). La Société d’Émulation du Doubs qui est un cercle de réflexion auquel adhèrent 400 personnes, est également un de ses repères. Ajoutons que ce gaulliste convaincu a rejoint “Debout la République”, le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan. Fina-

lement, Jean-Clau- de Chomette a tou- jours une bonne rai- son de se trouver là où on ne l’attend pas. “Il y a des endroits où je me rendais quand j’étais élu. J’ai pris des habitudes et je continue à y aller comme au monu- ment aux morts. J’ai toujours parti- cipé à beaucoup d’associations com- me la Jeune Chambre Écono- mique. Je me dis parfois que je devrais changer de vie et tourner une page sur la poli- tique mais ce serait dur” reconnaît-il. Chez ce citoyen,

“Je devrais changer de vie.”

l’implication dans la vie publique est viscérale. Rien ne semble pouvoir ébranler sa foi. Pour- tant, il a eu des déceptions qui auraient pu l’amener à se reti- rer. Parmi elles, il y a les conseils de quartiers transformés il y a deux ans en Conseils Consul- tatifs d’Habitants. Jean-Clau- de Chomette a assuré la prési- dence du Conseil de Saint-Claude jusqu’en 2009. Ces structures qui étaient à l’origine des lieux de débats où les habi- tants pouvaient faire remonter leurs critiques bonnes ou mau- vaises à la municipalité, ont per- du leur saveur démocratique à la faveur d’un goût plus poli- tique. Ces C.C.H. ne seraient que la garde avancée de lamuni- cipalité. “Les élus sont prêts à entendre tous les avis à condi- tion qu’ils correspondent à ce qu’ils souhaitent. C’était le but de cette réforme. Ces Conseils ont l’allure de comité des fêtes alors qu’ils étaient faits pour que l’on discute de l’urbanisme, de la voirie, et des grands pro- jets structurants pour la ville. Aujourd’hui, le parti socialiste a la mainmise sur un outil qui devrait être démocratique.Àmon sens, Jean-Louis Fousseret avait peur de ces conseils. Il se sentait débordé par des présidents dont j’étais et qui ne se laissaient pas faire.” La critique de Jean-Claude Cho- mette est sans concessions. Il l’assume. La démocratie parti- cipative a du plomb dans l’aile. T.C.

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