La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

20 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

PLANOISE

Une ville dans la ville Ils demandent un pilote dans l’avion Jacques Barbier et Jean-Noël Fleury ne sont pas du genre à manier la langue de bois. Ils utilisent tous les moyens pour attirer l’attention de la mairie sur les problèmes du quartier de Planoise.

C es deux-là ne sont pas du genre à lâcher le morceau. Habitants de Planoise, Jean-Noël Fleury et Jacques Barbier sont prêts à remuer ciel et terre pour attirer l’attention de lamunicipalité sur leur quartier qu’elle laisserait aller à l’abandon selon eux. Mails , coups de téléphone, rendez- vous avec les élus, visites aux services, et maintenant l’édition du Petit Jour- nal du Grand Planoise (édité par l’association Planoise Avenir), tous les moyens sont bons pour faire entendre leur voix. “Peut-être qu’ils se lassent de nous, mais nous ne nous lassons pas d’eux” commente malicieusement Jacques Barbier qui ajoute avec le sourire : “La mairie a affaire à deux types qui se remuent, qui ont une vision politique des choses et qui s’associent

sage Danièle Poissenot, l’adjointe réfé- rent sur le quartier. Si certains seraient tentés de décer- ner le titre de champion des râleurs à ces deux Planoisiens, ils se trom- pent. Jean-Noël Fleury et Jacques Barbier ne sont pas les insupportables railleurs que l’on dit parfois animés par le seul plaisir de titiller la mai- rie. Ils observent la situation et sou- mettent des solutions à des problèmes donnés. “Il ne suffit pas de râler. Il faut construire” insiste Jean-Noël Fleu- ry qui figurait en fin de liste sur la liste de Jean-Louis Fousseret aux der- nières élections municipales. Il n’a pas été élu. Mais si demain un conseiller démissionne de l’assemblée, il devrait logiquement y faire son entrée. On pourrait penser que sa posi- tion l’oblige à garder un devoir de réserve. Et bien non, ce garçon qui se passionne pour son quartier n’est pas du genre à manier la langue de bois et à ménager la municipalité par prin- cipe. “Tout en étant dans la majorité, je m’exprime librement. Je l’ai toujours fait en tant qu’acteur de Planoise.” Comme beaucoup d’autres, il a démis- sionné du Conseil Consultatif d’Habitants (C.C.H.), trop politisé à son goût et qui a pris l’allure d’un “comité des fêtes.” De son côté, ce n’est pas parce qu’il est socialiste que Jacques Barbier a l’intention d’avancer derrière le chef avec le doigt sur la couture du pan- talon. “Je ne suis retenu par rien, je vais au bout de ce que je crois” explique ce Planoisien qui vit là depuis qua- rante ans. Ce quartier, il l’a vu gran- dir, évoluer, se dégrader. L’état de la place Cassin le désole, tout comme la galerie commerciale d’Intermarché qu’il est nécessaire de dynamiser. Ce ne sont que deux exemples parmi d’autres. “Nous avons pris le temps de monter un dossier pour proposer des améliorations pour tout ce qui est pié- tonnier. Il est illustré de cinquante

photos. Nous sommes allés le défendre devant la mairie.” Pour l’instant, il n’est pas suivi de faits. Pourtant, du côté des services de la municipalité, on avoue cependant que l’action de ces deux hommes apporte un autre éclairage sur le quartier. Il n’empêche que les choses avancent lentement à Planoise. Trop sans dou- te d’après ces deux citoyens. “Le gros reproche, c’est qu’il n’y a pas de coor- dination entre les services municipaux. Nous n’avons jamais de réponse clai- re et précise à nos questions. On est baladé de service en service. Il y a par- fois un réveil de la municipalité, mais ce qu’il manque, c’est un projet global pour Planoise. L’action actuelle est fai- te de bric et de broc. C’est la politique de la rustine.” T.C.

pour faire bouger le quartier. Et ça, ça les tue.” Pas question pour les deux amis de relâcher l’attention. Ils col- lent aux basques de la municipalité jus- qu’à exaspérer les services, et mettent le doigt là où ça fait mal. À les écouter, il y a tant de choses à fai- re ici qu’il est temps que la collectivité s’intéresse de près à cette ville dans la ville. Avec 22 000 habitants, Planoise a une population plus importante que Pontarlier. “Ce qu’il manque, c’est un pilote. Un maire- adjoint, un élu actif qui aurait le pouvoir de traiter les pro- blèmes” disent-ils, égratignant au pas-

“C’est la politique de la rustine.”

Jacques Barbier et Jean-Noël Fleury attendent de la mairie qu’elle ait un projet global pour Planoise.

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