La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

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VIE ÉTUDIANTE Le nouveau restaurant universitaire à La Bouloie Resto-U, “les craintes résolues” Ouvert depuis le 13 septembre, le nouveau restaurant universitaire de la Bouloie distribue jusqu’à 1 800 repas par jour pour un prix de 3 euros. Les étudiants ne montrent plus les dents.

R assasiés et rassurés sont les élèves du campus de la Bou- loie depuis qu’ils bénéficient d’une cantine universitaire flambant neuve. La fermeture de la “cantoche” du 26 mars au 1 er septembre avait laissé un goût amer aux asso- ciations estudiantines. Elles n’avaient pas digéré la fermeture rapide en plei- ne période universitaire et toutes crai- gnaient que les élèves soient contraints de manger sur le pouce voire de jeû- ner faute de restauration rapide. “Ils se sont vite inquiétés mais nous savions qu’au troisième trimestre, beaucoup

grâce à ce nouvel espace de restau- ration à la fois coloré et ouvert dont la capacité d’accueil est de 600 places. Elle passera à 1 000 d’ici le premier trimestre 2011. 1 800 plats pourront être servis en plusieurs services “avec toujours 5 à 6 menus variés proposés avec viande ou poisson” détaille Jean- Marc Quemeneur, le nouveau direc- teur du Resto-U. Et le “halal”, c’est pour quand ? “Nous sommes dans un lieu public… Il y a assez de menus pour que chacun puisse faire son choix” dit le C.R.O.U.S. Au rez-de-chaussée, une cafétéria et un snack permettront aux retarda-

d’étudiants ne mangent pas ici car ils sont souvent en stage. Après coup, on peut dire qu’il n’y a pas eu de gêne car nous avons augmenté la capacité de production de l’autre restaurant (N.D.L.R. : Le petit Bouloie)” confie Christian Quentin, le directeur du C.R.O.U.S. de Besançon. “Aujourd’hui, les craintes sont résolues à la Bouloie” admet Albane Peaudecerf, vice-pré- sidente des étudiants et élue au conseil d’administration du C.R.O.U.S. Ouf alors, tout ce petit monde a mangé à sa faim de mars à juin. Ce sera encore plus vrai cette année

l’offre à Besançon semble largement répondre à la demande : “Notre parc est réhabilité à 80 %. Sur les 3 600 logements que nous possédons, 3 300 sont disponibles, le reste étant en cours de réfection comme à Canot où 160 lits seront disponibles l’année pro- chaine. Entre les étudiants logeant chez le privé, d’autres chez leurs parents, on peut dire qu’il n’y a pas de pres- sion excessive à Besançon” conclut Christian Quentin. Rassasiés, logés… reste aux étudiants à bien étudier. E.Ch. Le directeur du C.R.O.U.S. (à gauche) présente la nouvelle salle de restauration.

taires de se restaurer rapidement. Sept mois de travaux ont été néces- saires pour un coût avoisinant les 4 millions d’euros. Ce qui ne change pas : le prix du ticket de restauration “toujours à 3 euros avec un plat prin- cipal et trois périphériques (entrée ou dessert)” concède le directeur du C.R.O.U.S. Pour comparaison, les étu- diants dijonnais n’ont droit qu’à deux périphériques. Avec le futur rappro- chement des deux facs, il faudra mettre tout le monde au même régime ! Concernant le logement en C.R.O.U.S.,

Petit florilège des phrases-cultes des élus du Grand Besançon Conseil communautaire du 9 septembre Gabriel Baulieu, vice-président de l’agglomération s’exprime sur l’obligation d’ajouter une colonne “C.A.G.B.” dans le calcul de la taxe d’habitation, une conséquence directe de la réforme la taxe professionnelle : “La décision que nous avons à prendre n’a rien d’agréable. Ce n’est pas enthousias- mant de solliciter une contribution à nos contribuables. Nous devons leur expliquer ce qui se passe et comment ça se passe.” Jean Rosselot à propos de la réforme de la taxe professionnelle : “Pour la première fois, on envoie un petit signal de solidarité à nos entreprises du Grand Besançon. Qui peut ne pas commencer par se réjouir de la réussite que cris- tallise cette grande réforme réclamée pendant quarante ans.” Selon Jean Rosselot, il est facile de faire porter le chapeau à l’État du problème financier que rencontre la C.A.G.B. D’après lui, la gestion de l’Agglo est mauvaise : “Vous devriez vous inspirer du comportement gestionnaire de l’État. Les chiffres de votre gestion vous accablent et vous condamnent. Vos dépenses de fonctionnement sont largement supérieures à la moyenne des communautés de communes françaises. Il ne faut pas avoir l’outrecuidance de donner des leçons quand on est soit même classé parmi les mauvais.” Commentaire de Jean-Louis Fousseret : “C’est insupportable que vous nous traitiez de mauvais élus. Il s’agit de garder notre niveau de recette. C’est incroyable qu’on nous taxe de mauvaise gestion quand il s’agit de mettre en place un dispositif qui vise à compenser le désengagement de l’État. L’État veut faire des économies et il nous en fait porter la responsabilité.” Éric Alauzet à propos du soi-disant “train de vie” de la communauté d’agglomération qualifié de dispendieux par certains élus : “Il y a une sorte de schizophrénie qui me gêne. C’est quoi le “train de vie” dans une collectivité ? Ce sont des professeurs, des éboueurs, des professionnels. Le fonction- nement qu’on honnit comprend aussi des personnes qui rendent des services.” Gabriel Baulieu s’étonne à son tour : “Quand on nous invite avec excès à nous inspirer du savoir-faire de l’État en matiè- re de gestion, je suis pour le moins étonné.” Catherine Thiébaut, élue de Besançon, déplore qu’un nouvel effort fiscal soit demandé aux contribuables : “J’aurais préféré qu’on fasse le choix d’emprunter ou de ne plus financer des opéra- tions qui ne sont pas directement de notre compétence. L’État qui est en faillite voit d’un mauvais œil la bonne santé des collectivités. En supprimant la T.P., il prive les collectivités de la recette fiscale la plus dynamique.” Jean-Marie Girerd, élu de Besançon, réagit à son tour : “Il n’y a pas d’un côté des collectivités locales vertueuses et de l’autre un État dis- pendieux.” Jean-Louis Fousseret en réponse à Édouard Sassard inquiet du déséquilibre commercial que peut générer le projet de zone commerciale des Marnières à Chalezeule : “Je suis le maire de Besançon, mais je suis également le président de l’Agglo. Je me bats donc pour l’Îlot Pasteur qui sera une locomotive pour le centre-ville. Mais je me bats aussi pour que l’Est de l’agglomération se développe. J’aime bien l’Est, et j’ai envie qu’on avance.” Les perles du conseil

Les étudiants en médecine ne sont pas oubliés Hauts-du-Chazal : une camionnette en renfort E n 2011, 1 500 étudiants en médecine quitteront le centre-ville pour étu- dier aux Hauts-du-Chazal, non loin de lʼhôpital Minjoz. Problème, la can- tine sera opérationnelle en 2013 seulement. Comment faire ? “Nous allons ouvrir dès janvier un restaurant provisoire” annonce le directeur du C.R.O.U.S. Son coût de location sera dʼenviron 200 000 euros par an. Entre- temps, une camionnette du C.R.O.U.S. vendra des salades et sandwiches. Ici et plus quʼailleurs, il était nécessaire de réagir. Si des commerçants avaient flai- ré la bonne affaire en ouvrant des boutiques de restauration rapide près de la nouvelle fac, les étudiants en médecine en avaient un peu marre dʼêtre pris pour les dindons de la farce dʼautant que la cafétéria de 55 places (munie de micro- ondes) fut supprimée pour en faire un hall. “On n’avait pas le choix que d’acheter des sandwiches à plus de 5 euros !” explique un étudiant en orthophonie. Le C.R.O.U.S. a revu son menu en proposant des salades à prix C.R.O.U.S. Une annonce qui ne fera pas que des heureux… à savoir les commerçants ayant investi ici.

Albane Peaudecerf,

vice-présidente des étudiants : “Des sand- wiches à prix C.R.O.U.S. aux Hauts-du- Chazal étaient nécessaires.”

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