La Presse Bisontine 114 - Octobre 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 114 - Octobre 2010

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ASSOCIATION

Un investissement d’1,5 million d’euros Le grand saut pour la Saint-Claude D epuis le 20 septembre, les 600 membres de l’association sportive la “Saint-Claude” bénéfi- L’association de gymnastique sportive inaugure un gymnase unique dans la région et embauche deux nouveaux entraîneurs.

nombre d’adhérents, la “Saint- Claude” s’offre un grand saut en doublant sa capacité d’accueil passant ainsi de 1 000 à 2 000 m 2 . “Nous avons un nouveau bateau qu’il va falloir apprendre à piloter, image le président Patrick Robert. En terme de chauffage, d’assurances, nous avons fait des estimations mais nous partons un peu dans l’inconnu” dit-il. La Saint-Claude ne flambe pas. Elle demeure prudente et le comité directeur est conscient qu’il faudra éviter les excès dans les dépenses tout gardant un prix des cotisations raisonnable. Une difficile équation pour une structure désormais profes- sionnelle dont le cœur bat grâ- ce au souffle des bénévoles. “Lorsque nous avons cassé les murs, des bénévoles ont prêté main-forte. Ensuite, les entre- prises ont le pris le relais. Ça prouve bien l’ambiance” assu- re le président. Au rez-de-chaussée, on retrou- ve un espace d’accueil, une sal- le polyvalente, une salle de réunion, des douches. Elles pour- ront être louées à l’année à d’autres associations (le prix de la location n’est pas encore fixé). À l’étage, la fameuse salle réser- vée à la G.R.S. L’association qui soufflera ses 100 bougies cette année (l’anniversaire officiel sera célé- bré en 2011) a bien évolué tout en gardant ce principe, celui de mêler les 100 compétiteurs aux 300 novices. “Nos activités sont adaptées à tous les âges, de 3 à 100 ans” résume le directeur technique.

Si les bénévoles viennent tou- jours prêter main-forte lors de la reprise des activités ou lors des manifesta- tions, la “Saint- Claude” s’est pro- fessionnalisée en salariant six per- sonnes dont quatre entraî-

Revue de chantier mi-

cient d’un gymnase flambant neuf pour pratiquer la gym- nastique rythmique et sporti- ve. “C’est la seule salle en Franche-Comté de ce genre car le toit fait plus de 20 mètres de haut” détaille Emmanuel Fevre, le directeur technique. Rubans et autres cerceaux peuvent voler haut dans le ciel. Coût de l’investissement : environ 1, 580million d’euros (lire le zoom). Plus grande association par son

septembre de la salle G.R.S. avec Patrick Robert (à droite) et Emmanuel Fevre.

L’association soufflera ses 100 bougies cette année.

neurs. Deux petits nouveaux viennent d’être recrutés pour assurer les nouvelles activités que sont le Taï-chi, le Pilates et le yoga. Il s’agit de Gauthier Djemane et Élisa Faure. Avec Antoine Fradet et Pascal Gros- maire, ils proposeront des acti- vités bien-être. E.Ch. L’argent de l’État se fait attendre Le coût de la création du nou- veau gymnase, dʼune salle poly- valente, de douches… sʼélève à 1,580 million dʼeuros. Le mon- tage financier est le suivant : 410 000 euros subventionnés par la ville, autant par le Conseil général, 270 000 euros par la Région, 220 000 euros par le club et 270 000 euros par lʼÉtat. Lʼassociation attend toujours le versement de la subvention de la part de lʼÉtat “qui semble faire la sourde oreille à nos appels” regrette le président de lʼassociation.

SANTÉ La 1 000ème greffe du rein 36 ans de greffes au C.H.U. L’hôpital de Besançon fêtait ce mois-ci sa 1 000 ème transplantation du rein. Les pionniers se souviennent et les acteurs des greffes rappellent la nécessité du don. “J’ ai le souvenir d’une énorme pression qui pesait sur nous” confie Michel Bittard,

l’ancien chef de service. Ce 30 octobre 1974, le chirurgien bisontin a acquis ce statut de pionnier. Ce jour-là, à l’hôpital de Besançon, il réalisait sur une jeune femme d’une vingtaine d’années la première greffe du rein de sa longue carrière.Avant les années soixante-dix, les malades du reinmou- raient très rapidement, dans un délai de un à dix jours pour les fomres aiguës, en quelques mois pour les formes chro- niques. 36 ans après cette première, le C.H.U. vient de dépasser la barre des 1 000 greffes de rein. Les successeurs de Michel Bittard, dont son fils Hugues qui a repris le flambeau, ont réalisé sur la seule année 2009, 46 trans- plantations du rein ainsi que 20 trans- plantations de foie, 61 allogreffes de moelle épinière, 46 autogreffes de moelle et 37 transplantations de cor- née. “Concernant le rein, il y a aujour- d’hui en Franche-Comté autant de patients qui vivent avec un organe transplanté que de patients hémo- dyalisés. 540 Francs-Comtois vivent avec un greffon opérationnel” précise le professeur Jean-Marc Chalopin, chef du service de néphrologie au C.H.U. de Besançon. 110 patients sont en attente d’un rein. “L’attente se situe entre un et deux ans.”

En 2009, le C.H.U. de Besançon a réalisé 46 transplan- tations du rein.

Le prélèvement d’organes reste au cœur des enjeux de cette discipline chirurgicale. Le drame survenu en 2006 aux deux praticiens bisontins victimes du crash de La Vèze en est la dramatique illustration. “Ce dra- me aura au moins servi à initier des réformes importantes dans l’organisation de la transplantation” ajoute le P r Bittard. Le délai entre le moment où le donneur est repéré (en mort cérébrale) et l’opération dumala- de est très bref, entre 24 heures et 72 heures. À Besançon, le taux de refus des don- neurs (ou de leurs proches) se situe à 27 %, il est en dessous de la moyen- ne nationale (entre 30 et 35 % selon les années). “Pour rassurer les familles, on répète souvent que l’acte de prélè- vement est une intervention chirurgi- cale et pas une mutilation” note le doc- teur Sabine Verdy, anesthésiste et coordinatrice régionale pour les greffes et prélèvements. En terme de don d’organe, certes la parole suffit, mais un écrit est toujours mieux. Si les progrès de la science sont évi- demment cruciaux pour l’amélioration des greffes, l’action menée depuis une quinzaine d’années par les associa- tions qui gravitent autour du don d’organe est fondamentale. Ce sont aussi ces bénévoles qui sont à l’honneur à l’occasion de cette 1 000 ème greffe, célébrée officiellement le 10 septembre dernier par une soirée-anniversaire. J.-F.H.

Le temps où les pre- mières greffes de rein mobilisaient au moins 4 heures aux équipes chirurgicales est loin. Cette intervention nécessite aujourd’hui une heure trente tout au plus.Mais l’enjeu n’a pas changé. “Malgré tous les progrès, la greffe res- te l’acte le plus difficile où l’erreur n’est pas per- mise” commente Hugues Bittard.Aux États-Unis, ce sont désormais des robots qui prélèvent les organes. “Ces évolutions sont inévitables ici dans les prochaines années.”

Taux de refus des donneurs : 27 %.

C’est à l’équipe du professeur Michel

Bittard que l’on doit la première greffe du rein à Besançon en 1974.

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