La Presse Bisontine 111 - Juin 2010

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 111 - Juin 2010

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R ACTION Philippe Gonon “Il faut décider d’un référendum !” Le leader du MoDem réaffirme sa position sur l’importance de confier la décision de faire ou non le tram aux Bisontins et aux habitants de l’Agglo.

L a Presse Bisontine : Pourquoi le projet de tram tel qu’il est défini n’est pas bon d’après vous ? Philippe Gonon : Nous sommes per- suadés que le tram-fer nous mène droit dans le mur. J’ai ren- contré tous les responsables du monde économique, ils sont arc- boutés contre le projet. L’immense

huit jours avant le vote, c’est inacceptable pour un projet de cette importance. L.P.B. : Vous n’êtes pas favorable au tram mais au B.H.N.S. (bus à haut niveau de service) ? P.G. : Le B.H.N.S. est une alter- native que d’autres grandes villes ont choisie. Ce système est deux fois moins cher que le tram-fer. On parle là d’une économie pour l’Agglo de 156 millions d’euros. Ce n’est pas rien

qui vont payer le projet.

réforme fiscale, que l’État est en faillite, est-ce que c’est fran- chement le moment d’en ajou- ter une couche ? J’ajoute que le tracé nous fait sourire. On a oublié entre autres Châteaufa- rine, la Bouloie, les Tilleroyes. On se focalise sur 80 platanes, mais on ne tient pas compte des dizaines de milliers de trajets en véhicules effectués tous les matins dans Besançon. L.P.B. : À vous entendre, ce projet est une catastrophe. Pourtant il sera voté le 30 juin, qu’allez-vous faire jusque- là ? Du lobbying ? P.G. : Je fais déjà du lobbying . J’ai envoyé plus de 500 mails à des gens, des associations, des entreprises pour livrer mon point de vue. Le 30 juin, nous vote- rons contre le projet de tram- fer. Ensuite, chaque élu pren- dra ses responsabilités et devra l’assumer. Je précise que la res- ponsabilité de la décision appar- tient aux élus mais celle du financement appartient aux entreprises et aux particuliers

L.P.B. : Faut-il procéder à un référen- dum comme vous l’avez souvent dit ? P.G. : Le 30 juin, je pense en effet qu’il faudrait décider d’un réfé- rendum. C’est aux Bisontins et aux habitants de l’agglomération de décider de l’opportunité du tram. Jean-Louis Fousseret l’a fait pour une gare T.G.V. que les habitants n’avaient pas à payer, il peut le faire pour un projet que les contribuables vont avoir à financer. Par ailleurs nous allons recevoir le dossier ficelé

inquiétude est financière. On sait qu’il ne coû- tera pas 240 mais 300 mil- lions d’euros. On sait aussi que le déficit lié à son fonctionnement qu’on ne connaît pas va s’ajouter à celui de Ginko qui sera certes moindre avec la mise en service du tram. À une époque où nous sommes en situation de

“Le dossier huit jours

Philippe Gonon insiste, bien que Jean-Louis Fousseret ait déjà balayé cet argument d’un revers de la main.

avant le vote, c’est inaccep- table.”

Propos recueillis par T.C.

Le Mois à Du 12 au 30 mai

-30!

POSITION Ils veulent peser de tout leur poids Les Verts toujours en dissidence L’entêtement des Verts exaspère des élus du Grand Besançon décidés à faire barrage à Éric Alauzet qui prétend que le tracé du centre-ville est encore réalisable, tout en étant le plus pertinent. L es Verts sont pour le tram. En revanche, là où ils ne sont pas d’accord, ni avec le maire, ni avec une majorité d’élus du Grand Besançon, c’est sur son tracé. Ils sont les der- niers à défendre un passage du T.C.S.P. par le centre-ville, et ce malgré les objections de l’État. Ils viennent de créer un col- lectif auquel participe Europe-Écologie, Franche-Comté Natu- re Environnement, les Alternatifs et la fédération des usagers du transport. Les Verts prétendent que ce tracé permettra de supprimer les bus dans la Boucle, ce qui devient impossible dans le cas d’un parcours par les quais. Par ailleurs, le tracé par les quais va selon eux générer des coûts supplémentaires. Des crédits qu’ils préféreraient voir affecter au réseau de bus qui dessert le campus universitaire notamment. “Si le tracé par les quais était meilleur, je pourrais considérer que l’on puis- se couper les arbres sur les quais. Mais il est moins bon” réaf- firme Éric Alauzet, le leader des Verts dont l’opération de lob- bying a débuté le 19 mai par une réunion publique sur le sujet. Cet entêtement exaspère Pierre Contoz, maire de Montfaucon et vice-président de l’Agglo qui dans un courrier rappelle à

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Éric Alauzet qu’il ne faut pas “aller dans le mur du centre-ville. Lors de l’élaboration du P.D.U. de la Ville en 1999 et de pré-définition du tra- cé du T.C.S.P., nous avions buté sur des obs- tacles au centre-ville. Le passage au centre-vil- le n’est pas possible techniquement et je l’affirme, de toute manière pas crédible en terme de déve- loppement” écrit-il. L’élu conclut en indiquant qu’il militera très fortement auprès de tous ses collègues de la C.A.G.B. pour que l’orientation nouvelle don- née par Jean-Louis Fousseret du projet par les quais et la place duMarché se concrétise, “même si des lacunes subsistent” comme la non-inter- connexion directe à la gare de la Mouillère, “tel- lement importante pour le plateau de Saône” et

“Aller dans le mur du centre-ville.”

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