La Presse Bisontine 111 - Juin 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 111 - Juin 2010

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SERVICE PUBLIC Les Haras de Besançon confortés Le cheval comtois rassuré Pas de suppression de postes aux Haras de Besançon mais de nouvelles orientations. La Région va lancer un audit pour évaluer le poids que représente le cheval sur l’économie.

Daniel Lagneaux - délégué régional des Haras de Besançon - avec Quiqui du Lomont, un étalon de trait née en 2004. Sa mission : perpétuer la race.

Doté d’un parc d’1,5 hectare, le haras de Besançon est installé depuis 58 ans au bord de la rue de Dole, en cœur de ville.

L a fameuse R.G.P.P. (révision géné- rale des politiques publiques) ne coupera pas l’herbe sous le pied des Haras de Besançon. Dans un contexte de réduction des subventions publiques, l’organisme se posait des questions sur l’avenir du site bisontin situé à côté de la maison d’arrêt. Non,

le Haras de Besançon ne sera pas vendu, son per- sonnel encore moins licencié. Une incertitu- de : elle concerne le rem- placement d’un salarié partant à la retraite sur les 24 personnes embau- chées. Alors que d’autres sites en France vont fusion- ner ou fermer sur déci- sion de l’État et duminis- tère de l’Agriculture, celui de Besançon a eu confirmation qu’il pour- rait mener à bien son action publique (activi- té de formation, gestion et identification de la

“Un départ en retraite non remplacé.”

race) et son action d’étalonnage. Pour- quoi ? “Parce que la région Franche- Comté a des spécificités, résume Daniel Lagneaux, délégué régional des Haras de Besançon. Depuis Paris, les déci- deurs se sont aperçus que des mesures applicables en Normandie ne l’étaient pas en Franche-Comté. Je prends l’exemple de l’étalonnage sport. Nous le faisons aux Haras mais nous ne sommes pas une forte concurrence pour les étalonniers privés. Si un vétérinai- re venait à le faire, il ne vivrait pas de cette seule activité. Il y a un juste équi- libre ici.” La Franche-Comté a donc réussi à pré- server en grande partie sa spécificité grâce au Conseil général, propriétai- re du Haras bisontin et qui veut mener une politique en faveur du cheval de trait. Le ministre de l’Agriculture, Bru- no Le Maire, avait d’ailleurs fait savoir au président du Conseil général, Clau- de Jeannerot, qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir pour le Haras de Besançon lors d’une entrevue en février. “Aujourd’hui, tout est à faire” lâche le délégué régional. Et d’argumenter en faveur du meilleur ami de l’homme : “Le cheval a un intérêt pour la société (il est utilisé sur des chantiers d’insertion), un intérêt écologique (il est utilisé pour tondre les pelouses de la Gare d’Eau à Besançon) mais a aus- si un intérêt économique avec la race de trait exportée dans toute la France, en Europe, bientôt au Japon et dans les ex-Républiques de l’U.R.S.S. Il a aussi un intérêt en terme de loisirs (12 000 licenciés pratiquent l’équitation dans la région).” En Franche-Comté, environ 1 000 per- sonnes vivraient du cheval. Reste un secteur difficile à développer : la bou- cherie chevaline. “Pour beaucoup, le cheval se monte… mais ne se mange pas” conclut Daniel Lagneaux. La Région Franche-Comté va lancer un audit afin d’évaluer le véritable impact de cet animal sur l’économie. E.Ch.

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