La Presse Bisontine 111 - Juin 2010

ÉCONOMIE SANTÉ

La Presse Bisontine n° 111 - Juin 2010

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Enquête réalisée dans le Doubs Bien manger, bien dormir, voilà la recette ! La bonne nouvelle, c’est que 70 % des habitants du Doubs se sentent en bonne santé ! La mauvaise est qu’à l’avenir 8 ménages sur 10 redoutent de devoir renoncer aux soins pour différentes raisons comme le signale une étude réalisée dans le département par l’U.D.A.F.

D ans quelle mesure la san- té préoccupe-t-elle les habi- tants du Doubs ? C’est à cette question que l’Observatoire de la famille qui dépend de l’Union départementale des asso- ciations familiales (U.D.A.F. 25) tente de répondre dans une récente étude. En 2009, cet orga- nisme a mené l’enquête auprès

renseignements sur Internet). En cas d’urgence, lamajorité des habitants appellent aussi leur médecin de famille (52 %), avant les urgences (19 %) ou les pom- piers (4 %). L’enquête montre encore que 80 % d’entre nous vont moins de 5 fois par an chez leur médecin. Là encore, plus on vieillit et plus les visites sont fréquentes. Par ailleurs, les résultats pré- sentés dans cette étude confir- ment des tendances nationales sur les zones rurales par exemple désertées par les médecins géné- ralistes et spécialistes. Les dif- ficultés d’accès aux soins qui peuvent conduire au renonce- ment aux soins sont les princi- pales conséquences d’une démo- graphie médicale en recul. 40 % des habitants du Doubs esti- ment avoir des difficultés pour accéder à une consultation en ophtalmologie. “Le vrai frein pour 85 % des personnes inter- rogées, ce sont les délais de ren- dez-vous chez les spécialistes”

constat : 70 % des gens se sen- tent en bonne santé ! “On remarque que les personnes qui disent être dans cet état ont moins de 65 ans” indique Sandrine Eme, chargée de mission. Une limite d’âge au-delà laquelle la population estime être moins en forme. Pour le rester, on pense dans le Doubs qu’il faut com- mencer par bienmanger et bien dormir. Une alimentation équi- librée et un sommeil réparateur, voilà la recette ! “Le manger-bou- ger, ce n’est pas leur truc” obser- ve Sandrine Eme. L’automédication non plus ! En effet, 41 % des gens ont recours à ce procédé. “Il s’agit principa- lement de personnes en bonne santé et qui font partie des actifs.” Pour 83 % d’entre nous, le pre- mier réflexe est de prendre ren- dez-vous auprès de son méde- cin généraliste qui reste l’interlocuteur privilégié des patients à la recherche d’informations sur la santé (à l’inverse, 25 % vont piocher des

de 5 000 habi- tants du Doubs dont 588 ont répondu au questionnaire qui les interro- geait sur la manière dont ils préservent leur santé, la façon dont ils gèrent les maladies courantes,et sur l’accès aux soins. Les résultats de ce travail vien- nent d’être publiés.Premier

Sandrine Eme, chargée de mission, et Bernard Gaulard, président de l’U.D.A.F. du Doubs.

Un frein, le coût des consultations.

commente Sandrine Eme. La question financière n’est donc pas le premier obstacle à l’accès aux soins puisqu’elle n’est avan- cée que par 22 % des sondés. Manque de professionnels, délais de rendez-vous trop long, un coût trop élevé, au final, pour toutes ces raisons, sept personnes sur dix ont déjà renoncé à des soins ! Un phénomène qui devrait s’accentuer à l’avenir. “Globale- ment, la situation est très pré- occupante. 8ménages sur 10 esti- ment qu’un jour ils pourraient être amenés à renoncer aux soins.

tions aux administrateurs de la santé” explique Bernard Gau- lard, le président de l’U.D.A.F. 25. Il ajoute : “Nous avons des représentants à la caisse pri- maire d’assurance-maladie, à la M.S.A., à la C.A.F., dans les C.C.A.S., à l’Hôpital, tous ces organismes vont être destina- taires de cette étude.” Le cas échéant, elle pourra servir d’outil d’aide à la prise de décision pour les collectivités qui cherchent par exemple à créer une maison médicale en milieu rural. T.C.

La première raison est le dérem- boursement des médicaments.” Viennent ensuite le coût des consultations, et le manque de professionnels de santé. Les résultats de cette enquête dressent un diagnostic malgré tout assez précis de la santé dans le Doubs. Ils sont similaires selon l’U.D.A.F. aux tendances obser- vées dans les trois autres dépar- tements francs-comtois. L’Union Départementale des Associa- tions Familiales n’entend pas en rester là. “Le but de cette étu- de est d’apporter des informa-

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