La Presse Bisontine 111 - Juin 2010

SPORT

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La Presse Bisontine n° 111 - Juin 2010

FOOTBALL Le Besançon Racing Club sera-t-il condamné ? Un adieu au B.R.C. La D.N.C.G., le gendarme financier du foot, devrait procéder à la rétrogradation en C.F.A 2 du B.R.C. à titre conservatoire. Le train de vie a été réduit mais le déficit semble trop lourd à porter.

Zoom Patrick Bontemps : “Pas un centime” “N on, la ville ne remettra pas un centime dans les caisses pour apurer les dettes du B.R.C.” préhension entre les deux parties ou un discours en interne, et un autre pour la presse ? À cette question, Patrick Bontemps répond : “Avec vous les journalistes, il faut dire blanc ou noir. Pour l’instant, vous posez les mauvaises questions.” Cʼest ce qui sʼappelle botter en touche… Cette phrase est signée Patrick Bontemps, adjoint aux sports à la Ville de Besançon. Elle semble en contradiction avec les espoirs du président Bourgoin qui nʼélude pas une aide financière municipale (lire lʼinterview). Alors, y a-t-il incom-

ENTRETIEN François Bourgoin, le président du B.R.C. “Réponse le 30 juin”

L a Presse Bisontine : Sans langue de bois, pouvez-nous dire si le B.R.C. va survivre ? François Bourgoin : L’avenir du club se joue cou- rant juin avec le passage devant la D.N.C.G. qui rendra sa réponse définitive le 30 juin. Dans le pire des cas, il peut y avoir une commission d’appel début juillet. Nous avons fait des éco- nomies (400 000 euros sur les frais de fonc- tionnement). Personne ne peut rester insensible. L.P.B. : Vous savez mieux que quiconque que ce match va être difficile à remporter. F.B. : Oui ça risque d’être difficile mais il reste des solutions. L.P.B. : Lesquelles ? F.B. : Il y a trois solutions. La première, la pire, est une rétrogradation du club en C.F.A. 2 (N.D.L.R. : cela impliquerait une baisse des sub- ventions et conduirait à une fin en soi du club). Ensuite, le règlement dit que l’on peut être main- tenu avec un encadrement de la masse salaria- le et en troisième lieu, le règlement dit que l’on peut évoluer (il coupe). L.P.B. : Cette troisième solution, c’est dépôt de bilan avec la disparition définitive. F.B. : Oui c’est possible mais là ce n’est pas une solution sportive mais une solution économique. Si je suis venu ici, c’est justement pour éviter ce dépôt de bilan. On a fait du travail avec mon équipe et la D.N.C.G. jugera le 30 juin. Le président François Bourgoin est conscient que le passé financier va être lourd à supporter. Il tient bon et espère un moratoire de trois ans sur les comptes.

L’attaquant Yohann Rangdet remercie les supporters du B.R.C. Une page semble se tourner.

D ans un stade Léo-Lagran- ge à moitié plein, le coup de sifflet de l’arbitre retentit. Il est 19 h 45. Sous un ciel pluvieux, le Besan- çon Racing Club s’incline 3-0 face àAmnéville lors de son der- nier match de la saison à domi- cile en championnat de France amateur (C.F.A.). Ce soir-là, une page semble se tourner. Les jambes lourdes, les mines fatiguées, les joueurs trou-

(et financiers) de se séparer d’eux. Avec un passif budgétai- re estimé à plus de 470 000 euros l’année dernière (celui de la pro- chaine saison - s’il y en a un - n’est pas encore connu), la Direc- tion nationale de contrôle de gestion (D.N.C.G.), organisme chargé de surveiller les comptes des clubs de football, ne per- mettra pas au B.R.C. de repar- tir en C.F.A. pour la saison 2010- 2011, à moins qu’il ne présente un budget d’1 million d’euros. Improbable. Le gendarme financier rendra son jugement courant juin et a déjà reçu le président du club par deux fois cette saison. Sauf arrivée d’argent frais, le B.R.C. sera rétrogradé même si les qua- lités de gestion et d’implication du nouveau président François Bourgoin et de son équipe sont louées de tous. Le président a une dernière car- te à jouer en demandant à la trésorerie générale la prolon- gation du moratoire sur les comptes. Si elle est refusée, le B.R.C. sera condamné.

l’état des finances du club semble peser trop lourd pour continuer au même échelon. L’attaquant YohannRangdet tombe lemaillot et laisse apparaître un “Merci” inscrit au feutre noir sur son tee-shirt. Instant d’émotion. Ins- tant de transition. Est-ce un au revoir ? “Un peu” concède Yohann, au club depuis trois ans et demi. Et de poursuivre : “Pour le moment, je ne sais pas enco- re où je serai l’année prochaine, je suis encore sous contrat. L’année a été difficile. Les joueurs ont toujours répondu présents même lorsque nous n’avons pas été payés. Il y a eu de la solida- rité” poursuit-il. Comme lui, ils sont quatre autres bisontins à posséder un contrat fédéral. C’est bien là le problème du B.R.C. qui souhaite réduire sa masse salariale sans le pouvoir vraiment car comme Rangdet, Ludovic Golliard, Quentin Boillon, Yoann Bouchard et MathieuGégout ont des contrats incompressibles. Sauf départ volontaire, le B.R.C. n’a pas les moyens juridiques

Le président François Bourgoin (à droite), ici aux côtés de l’adjoint aux sports Patrick Bontemps.

vent néanmoins les ressources pour saluer - comme un seul homme - cette centaine de sup- porters qui a don- né de la voix une saison durant. Le championnat, entamé avec des incertitudes, s’achève avec encore plus d’interrogations car si le club se maintient au niveau sportif,

Sauf arrivée d’argent frais…

de son adjoint aux sports vient de me dire qu’elle ne met- tra pas un centime de plus. Comment allez-vous faire alors que le déficit de l’année passée (470 000 euros) n’a pas été comblé ? F.B. : À moi, les élus ne me l’ont pas dit… L.P.B. : Si vous croyez à une aide. À combien faut-il l’évaluer ? F.B. : Pour être certain de bien partir, il faut que le déficit de cette année, s’il y en a un, soit com- blé en plus que soit comblé celui de la saison dernière. Nous sommes train de négocier avec les instances financières pour obtenir un mora- toire sur trois ans. Nous n’avons pas les moyens de garder nos contrats fédéraux. Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : La ville de Besançon (lire par ailleurs) par la voix

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