La Presse Bisontine 111 - Juin 2010

LE GRAND BESANÇON

30

La Presse Bisontine n° 111 - Juin 2010

SAINT-VIT Test d’un médicament Charles Bontemps, “cobaye” mécontent À 74 ans, ce retraité saint-vitois s’est porté volontaire pour participer à une étude dont le but était de tester un nouveau médicament dans le traitement du diabète. Seul hic : le laboratoire promoteur de la recherche lui doit de l’argent.

L a somme que lui doit le labo- ratoire n’est pas très impor- tante, 200 euros tout au plus. Mais Charles Bontemps n’abandonnera pas. “C’est une ques- tion de principe” estime le retrai- té de 74 ans. En novembre 2008, cet habitant de Saint-Vit a été invi- té par l’hôpital de Besançon à par- ticiper à une étude portée par un

ratoires pharma- ceutiques de cette envergure ont sans doute les moyens de le faire” explique Charles Bontemps. La dette n’étant pas honorée, le patient a donc envoyé un courrier recom- mandé au siège du laboratoire situé en région parisienne. Pour l’instant, sa lettre est restée sans réponse. Il s’est également retiré de

l’organisme est incapable de régu- ler le taux de sucre dans le sang” mentionne le document remis à Charles Bontemps par le promo- teur de la recherche. Cette étude est l’étape ultime avant d’envisager la commercialisation de ce nouveau produit. “Je suis moi-même diabétique, j’avais le profil idéal. J’ai accepté. Personne ne m’a forcé la main, j’y suis allé par bonne volonté. J’ai fait tout ce qu’onm’a demandé” dit-il. Sa moti- vation était bien celle de contri- buer à faire avancer la science. Car côté rémunération, il n’y avait pas d’argent à gagner, mais juste un défraiement sur les transports, ainsi qu’une compensation finan- cière de 50 euros par test de tolé- rance à des repas inclus dans le protocole d’étude. “En un an, je me suis rendu une douzaine de fois à l’hôpital pour une série d’analyses, et j’ai pris quatre repas qui à ce jour ne m’ont pas été payés. Je le regrette car à mon sens les labo-

grand laboratoi- re pharmaceu- tique français. Ce dernier recher- chait des candi- dats pour évaluer l’efficacité d’un nouveau médi- cament dans le traitement chez les malades atteints d’un dia- bète de type 2. Il s’agit d’une pathologie longue durée “au cours de laquelle

“Le test était vraiment intéressant.”

Souffrant de diabète, Charles Bontemps était le candidat idéal pour cette étude.

d’y aller. On me disait “tu es fou, ils vont de te faire mourir.” Si je les avais écoutés, je ne me serais jamais engagé.” Forte tête et vaillant, Charles Bon- temps ne s’est pas laissé décou- ragé, même si cette histoire de défraiement tempère un peu son enthousiasme de départ. T.C.

dans le monde, dont une soixan- taine en France devait participer. “Le test était vraiment intéressant. Mon diabète a été stabilisé. J’ai perdu douze kilos.” Le retraité a voulu apporter sa contribution à ce projet scienti- fique et ce malgré les tentatives de son entourage pour l’en dis- suader. “Des gens m’ont déconseillé

la seconde partie de l’étude à laquel- le il s’était pourtant engagé à par- ticiper. Selon nos informations, le promo- teur de la recherche devrait régu- lariser la situation d’ici la fin du mois de mai. “J’attends de voir” commente Charles Bontemps qui toutefois ne regrette pas cette expé- rience à laquelle 990 personnes

Made with FlippingBook - Online catalogs