La Presse Bisontine 111 - Juin 2010

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 111 - Juin 2010

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AVANNE-AVENEY Le chantier démarre Épilogue dans la bataille du commerce D ans quelques semaines, un supermarché à l’enseigne Colruyt sorti- Après plus de dix ans de rebondissements, Avanne sera bientôt doté d’un nouveau centre commercial à l’entrée de la commune. Les commerçants du centre font les frais de ce long feuilleton.

ra de terre à l’entrée d’Avanne- Aveney, face à la maison de retraite Jacques-Weinman. À côté, un restaurant “Restau- marché” de 150 couverts, un hôtel 3 étoiles de 60 lits et une douzaine de petits commerces s’installeront également. Le long feuilleton juridico-com- mercial est sur le point de se terminer dans la commune limi- trophe à Besançon. Le double recours judiciaire déposé conjoin- tement par les commerçants du centre et l’association “Entrai- de citoyenne” vient d’être reje- té par le tribunal administra- tif de Besançon qui donne ainsi son feu vert à la poursuite des travaux. Pour le maire Jean- Pierre Taillard, c’est le soula- gement après dix ans de rebon- dissements. Les 3,5 hectares de terrain aménagés par les pro- moteurs Jean-Luc Chays et

Derrière le maire Jean-Pierre Taillard, la zone du futur centre commercial. Le terrassement du supermarché Colruyt démarre.

Didier Moutarde devraient accueillir leur premier occu- pant, Restaumarché, dès cet automne. Un premier promoteur, Bâtilor, avait été sollicité en 1998 pour aménager la zone. Il s’est confronté au refus d’une des familles propriétaires du ter- rain de vendre la parcelle. Deuxième tentative en 2002 avec un autre promoteur, la société Imhotep, qui a essuyé le même refus des propriétaires. Troisième tentative par un hom- me d’Avanne, Claude Robinet, et même réponse négative. C’est finalement l’équipe Chays-Mou- tarde, via “un homme de paille” qui saura convaincre la famil- le récalcitrante à céder son ter- rain à un prix dépassant les 100 euros au mètre carré selon nos informations. En 2007, un permis d’aménager est adopté et une “locomotive” commerciale est trouvée avec l’enseigne de supermarchés Colruyt qui dépo- se un dossier en mars 2008. Un premier dossier de C.D.E.C. (commission départementale d’équipement commercial) est retoqué au printemps 2009, notamment à cause du refus de la C.A.G.B. qui craignait que ce nouveau centre commercial signe le déclin du centre com- mercial Cassin à Planoise, proche de quelques centaines de mètres seulement. Un nouveau dossier déposé à l’été 2008 donne enfin des rai- sons d’y croire. Le permis est déposé en janvier 2009, mais nouvelle désillusion pour les porteurs de projet : un recours au tribunal est déposé par l’association “Entraide citoyen- ne” (composée notamment

d’opposants au maire) et par un collectif de commerçants du centre d’Avanne emmenés par Jean David, co-propriétaire des locaux commerciaux où sont ins- tallées la boulangerie et la bou- cherie du village. Ce recours a été rejeté le mois dernier par le tribunal administratif au motif que l’intérêt des requérants n’aurait pas été démontré. Pro- blème : parmi les cellules com- merciales qui doivent ouvrir à l’entrée d’Avanne, il y aura notamment un boucher-traiteur et un boulanger… “C’est regrettable parce que plu- sieurs fois nous avons réuni les commerçants du village pour leur proposer d’intégrer le futur centre commercial. La mairie était même prête à cautionner leur implantation à hauteur de 70 000 euros. Ils se sont hélas laissé convaincre qu’ils pour- raient nous empêcher de mener le projet. Ils n’ont pas saisi notre main tendue” déplore Jean-Pier- re Taillard, le maire de la com- mune. Les cellules du futur centre com- mercial abriteront notamment,

La future zone commerciale.

MAMIROLLE Deux entreprises voisines Le marché de la piscine à nouveau dans le bleu Après un sérieux ralentissement en 2008-2009, le marché de la piscine repart. En dix ans, le nombre de piscines privées a doublé en France. Le Grand Besançon n’échappe pas à la tendance.

outre un bou- langer et un bou- cher, un fleuris- te ou encore un marchand de journaux. “Notre seul regret est qu’on n’a pas pu le faire avec les commerçants locaux” ajouteM. Taillard, soula- gé néanmoins d’arriver au ter- me de près de 12 ans de tracas. J.-F.H.

Ils n’ont pas saisi notre main tendue.”

Gilles Fallouey, gérant des piscines Desjoyaux à Mamirolle.

Réaction Les opposants feraient appel Ils ont jusquʼau 1 er juin pour se décider. Il semblerait que les oppo- sants au projet décideraient de faire un baroud dʼhonneur en fai- sant appel du dernier jugement. Le responsable de lʼassociation Entraide Citoyenne, Philippe Massa, commente dʼun ton sec : “Nous n’avons pas encore décidé à 100 %.” De leur côté, les copropriétaires des commerces du centre du village ainsi que les commerçants concernés (boulanger, boucher et coiffeuse), “appuie- ront la démarche de l’association” résume Jean David, un des copropriétaires qui pense que “le projet dépasse en fait les 1 000 m 2 avec l’extension prévue du bâtiment Colruyt.” Ils misent cette fois sur la non-conformité du permis de construire du futur Colruyt. “Si ça peut encore freiner le projet, on fera appel” confirme Nico- las Ramel, le boulanger du village qui dit “ne pas regretter du tout” sa décision de ne pas sʼêtre positionné sur le futur centre commercial. Mais selon la mairie, un appel nʼempêcherait pas le chantier de suivre son cours.

S ur la Foire Comtoise, Gilles Fal- louey affiche un sourire de cir- constance. Le gérant de la socié- té Marevale, distributeur de la marque Desjoyaux pour le Doubs, a eu 67 contacts sérieux durant la manifes-

“au moins 20 %.” Après des années 2008 et 2009 jugées catastrophiques, le marché de la pis- cine privée semble reprendre des cou- leurs. Ce secteur d’activité avait plus que doublé en France en dix ans. On compte aujourd’hui sur le territoire français plus d’un million d’unités. Cet essor est en partie dû au déve- loppement des piscines hors sol en kit et des structures légères. Récemment, un nouvel acteur est venu se positionner sur ce marché, à quelques dizaines de mètres de la société Desjoyaux à Mamirolle. En s’installant sur la zone du Noret, aux abords de la R.N. 57, la société Bérion a fait le choix de la piscine pour diver- sifier ses activités de base que sont les aménagements extérieurs, enro- bés et aménagements de parkings.

“Nous cherchions une activité com- plémentaire pour pallier la baisse des marchés publics. Ce nouveau créneau est très porteur en ce moment” confie Frédéric Bérion, co-gérant de l’entreprise familiale avec son frère Stéphane. Les débuts sont en effet prometteurs : “Nous avons confirmé trois commandes fermes sur la Foire Comtoise” illustre M. Bérion, conces- sionnaire de la marque “Escale Pis- cines”. Les piscines commercialisées par l’entreprise Bérion sont des coques de résine en polyester, sans liner . Côté budget, que les coques soient en résine ou que la base soit en béton, il faut compter au moins 8 000 euros (16 000 avec la pose). Les budgets peu- vent grimper allègrement jusqu’à 30 000 euros. J.-F.H.

tation qui a fermé ses portes le 16 mai. “C’est encore mieux que l’an dernier” avoue le pisci- niste installé à Mami- rolle. Pour la saison esti- vale 2010, les dés sont déjà jetés : “Nous avons 47 piscines à construi- re d’ici fin juillet. Lemar- ché est bien reparti” ajou- te M. Fallouey. Des contacts pris sur la Foi- re, la société Desjoyaux espère en concrétiser

Les débuts sont prometteurs.

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