La Presse Bisontine 111 - Juin 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 111 - Juin 2010

19 NOUVEAU MINJOZ : GROS PLAN SUR L’HÔPITAL DE DEMAIN

Le chantier de construction du futur C.H.U. de Besançon bat son plein. À côté de la “tour Minjoz” édifiée en 1982, le bâtiment qui abritera à terme les services de Saint- Jacques est en cours d’aménagement. Première réalisation concrète du futur établissement, l’entrée en service début mai des nouvelles salles d’opération. L’incertitude demeure néanmoins sur le calendrier de remontée des services de Saint-Jacques sur le site de Minjoz. Mais d’autres inquiétudes viennent plomber les prévisions au C.H.U. qui investit au total près de 500 millions d’euros dans ses projets de modernisation. L’hôpital s’engage dans une cure d’amaigrissement de ses dépenses et ce sont les syndicats qui crient au scandale en ce moment. À Besançon, l’hôpital de demain sera moderne, mais devra être de plus en plus économe… Dossier complet.

TRAVAUX

Une galerie souterraine 450 millions pour l’hôpital Minjoz

Zoom Les autres chantiers

La remontée de Saint-Jacques à Minjoz n’est qu’un volet des énormes investissements du C.H.U. bisontin. Le nouveau Minjoz sera terminé début 2012. Le point sur le chantier.

avec les blocs opératoires obstétrique, réanimation néonatalogie, soins inten- sifs et urgences pédia- triques, le pendant du niveau - 1 actuel de Min- joz. Les urgences adultes resteront dans l’actuel Min- joz. Le niveau 0 sera consa- cré à l’accueil du public ainsi qu’aux consultations. Au niveau 1, il y aura “un peumoins de consultations et un peu plus d’hôpital de jour.” Les niveaux 2, 3 et 4 seront dédiés à l’hospitalisation classique. Le grand principe de cet- te remontée de Saint- Jacques àMinjoz est le sui- vant : toutes les disciplines actuellement installées au centre-ville dans ce bâti-

La construction du “nouveau Saint-Jacques” sur le site Minjoz n’est pas le seul chantier en cours. D’autres travaux lourds sont engagés . M oins visible mais tout aussi contraignant, le grand chantier de mise aux normes de lʼactuel hôpi- tal Minjoz, construit en 2002, sʼest imposé au regard des nouvelles législations. Des travaux de mise en sécurité incendie, électrique, fluides et accessibilité handicapés se chiffrent à quelque 140,5 mil- lions dʼeuros. Dans ce grand lifting , la façade, hélas ne pourra pas être refaite. “Elle sera seulement isolée” notent les services. Ravaler entiè- rement la façade coûte 16 millions dʼeuros. “L’hôpital n’a pas les moyens

d’ajouter 16 millions à la facture” tranche Patrice Barberousse. La mise aux normes de Minjoz doit démarrer dʼici la fin de lʼannée. La construction de lʼinstitut régional fédératif du cancer (voir plus loin) et lʼinstallation des laboratoires sur le même site, comptent parmi les autres chantiers, pour un montant de 61,7 millions dʼeuros. À cela sʼajoute encore la nouvelle centrale électrique réalisée lʼan der- nier (6 millions) et la centrale de froid également à changer (6 millions). Ce qui porte, compte tenu des plans de travaux courants et de renou- vellement des matériels, à 580 mil- lions dʼeuros la facture globale pour faire de Minjoz lʼhôpital de demain. Lʼéquivalent de deux tramways pour Besançon… La santé nʼa décidé- ment pas de prix.

D epuis la fin de l’année 2009, le futur Saint-Jacques est hors d’eau et hors d’air. 200 personnes travaillent chaque jour sur ce gigantesque chantier qui s’étale sur 60 000 m 2 . Il aura fallu dix ans, entre la prise de décision et la réalisation effective, pour que l’hôpital Saint-Jacques et l’hôpital Minjoz, réunis en une seule entité admi- nistrative, soient regroupés sur le même site. C’est en 2002 que les premières études de définition sont lancées. L’idée est bien

sûr, en regroupant l’ensemble des ser- vices du C.H.U. sur Minjoz, d’optimiser le fonctionnement de l’hôpital et acces- soirement, de réaliser des dizaines de milliers d’euros d’économie tous les ans en évitant les incessantes navettes entre les deux sites. Mutualisation des pla- teaux techniques, polyvalence des salles, regroupement des services… Le bâti- ment actuel de Jean-Minjoz sera relié au “nouveau Saint-Jacques” par un bâti- ment de liaison. Un hall d’accueil com- mun permettra de desservir les deux bâtiments principaux, l’ancien et le nou- veau. La première concrétisation de ces vastes travaux est la mise en service début mai, il y a quelques jours, des vingt nouveaux blocs opératoires, qui porteront à 32 le nombre total de salles d’opération. Min- joz en possède 12 actuellement. “Main- tenant que les nouveaux blocs sont ter- minés, fin 2011 ou début 2012, on va attaquer lamise en conformité des anciens” précise Guy Lang, directeur des travaux et des équipements médicaux au C.H.U. Les premiers coups de pioche du nou- veau Saint-Jacques ont été donnés le 1 er février 2007. Le terrassement a été particulièrement difficile sur un terrain très chahuté. Près de 200 pieux ont été posés à une trentaine de mètres de pro- fondeur. Une galerie souterraine, qui ser- vira de “tunnel logistique” a été creusée pour relier l’actuel niveau - 3 de la tour Minjoz au niveau - 3 du nouveau bâti- ment. Le niveau - 2 du futur Saint-Jacques sera consacré aux locaux techniques. Le - 1 sera un plateau technique “chaud”,

Le nouveau bâtiment accueillera 435 lits.

ment pavillonnaire datant de 1686 remon- teront dans le nouveau bâtiment construit à côté de la tour Minjoz. Il s’agit, outre la pédiatrie, de la néphrologie, l’urologie, la dermatologie, les maladies infectieuses et la psychiatrie. Le nouveau bâtiment accueillera 435 lits, portant à 850 le nombre global sur les deux bâtiments. La facture du nou- veau Saint-Jacques s’élève à 190,8 mil- lions d’euros (hors équipements). Les travaux doivent être terminés au pre- mier trimestre 2012, mais il reste une grande inconnue : le calendrier de démé- nagement des services concernés. Cer- tains ne semblent pas vraiment pressés de quitter Saint-Jacques et le centre-vil- le… “Les conditions de la remontée ne sont pas encore définies” reconnaît Patri- ce Barberousse, le directeur général du C.H.U. UN casse-tête sur lequel la direc- tion générale est en train de plancher avec les professionnels de santé concer- nés.

Guy Lang (à droite), directeur des travaux et des équipements médicaux a u C.H.U. et Pierre-Yves Siramy, ingénieur travaux.

J.-F.H.

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