La Presse Bisontine 109 - Avril 2010

La Presse Bisontine n° 109 - Avril 2010 PASSAGES PASTEUR : GARE AUX EFFETS D’ANNONCE L’ÉVÉNEMENT 8

Avec les Passages Pasteur, c’est le renouveau commercial du centre-ville de Besançon qui s’annonce. Mais ce projet structurant pour la Boucle s’accompagne de nombreuses spéculations notamment sur l’identité des enseignes commerciales qui rejoindront cet espace à l’architecture innovante. Cela fait longtemps que la Ville et la Ségécé, société chargée d’aménager les Passages Pasteur, promettent la F.N.A.C. aux Bisontins. En réalité, la venue de cette enseigne ne serait pas confirmée à l’horizon 2014. Et quand les délais de travaux s’allongent, il arrive que les enseignes passent et ne reviennent pas…

BESANÇON

Incertitudes sur la venue de la F.N.A.C. Agitation dans les coulisses des Passages Pasteur Le délai de réalisation du futur centre commercial du centre-ville rend hypothétique la venue d’enseignes importantes.

Repères Ségécé appartient à B.N.P.-Paribas Créée en 1990, Klépierre est une socié- té dʼinvestissements immobiliers spé- cialisée dans lʼimmobilier commercial. Cotée en bourse, son actionnaire majo- ritaire est B.N.P. Paribas. Par lʼintermédiaire de sa filiale Ségécé, elle crée et valorise des équipements commerciaux. Ségécé a à son actif la création de plus de 100 centres com- merciaux et fait partie des leaders européens dans la gestion de centres commerciaux avec ses implantations dans dix pays. À Besançon, Ségécé a en charge lʼaménagement commercial des Pas- sages Pasteur. Suite à un appel dʼoffres, elle a également été retenue pour amé- nager la future zone commerciale des Marnières à Chalezeule. En 2008, Ségécé gérait 1,753 million de mètres carrés et employait 556 personnes en France. Plus largement en Europe, le patri- moine de la maison-mère Klépierre est valorisé à 14,7 milliards dʼeuros. Elle détient 274 centres commerciaux et en a 374 autres en gestion.

L a majorité municipale met en jeu sa crédibilité dans le dos- sier “Passages Pasteur”. Ce sera le futur poumon commercial du centre-ville à condition qu’il accueille quelques enseignes moteurs. Or, ce projet porteur a un handicap : son délai de réalisation. Un délai avec lequel la Ségécé doit composer pour tenir la pro- messe d’installer des vitrines telles que la F.N.A.C. L’aménageur a pris des risques sur cette opération qui accu- se un retard, “mais nous n’avons jamais lâché la ville” rappelle Daniel Brisson, directeur général adjoint de la Ségécé.

Ensuite, il semble que la F.N.A.C. s’intéresse à d’autres locaux sur Besan- çon que les Passages Pasteur. Selon nos informations, elle aurait pris des renseignements sur l’ancien bâtiment Boulanger à Châteaufarine qui est vide. Cela n’aurait rien d’étonnant puisque cette enseigne de centre-vil- le ouvre maintenant des magasins dans des zones périphériques. Cette démarche confirmerait donc la volon- té de la F.N.A.C. de se positionner sur Besançon mais plus rapidement que prévu. “Ce que redoute la F.N.A.C., c’est l’arrivée de Cultura sur la ville” note une source proche du dossier. Cette dernière enseigne a déjà tenté de s’installer à Châteaufarine mais elle n’a pas obtenu les autorisations. Bar- rer la route à Cultura à Besançon et retarder tant que possible sa venue, c’est préserver le projet F.N.A.C. au centre-ville sur lequel compte beau- coup la municipalité. Cependant, la mairie n’aurait à ce jour aucun docu- ment confirmant l’engagement ferme de la F.N.A.C. Mais un autre dossier témoigne de l’agitation qui règne dans les coulisses des Passages Pasteur. Il s’agit de Zara. En début d’année, l’enseigne de vête- ment s’est positionnée pour reprendre le cinéma le Plazza. D’après la mairie, Zara aurait occupé 1 000 m 2 .Alors qu’il était en passe d’être finalisé, le dos- sier aurait capoté immédiatement après que l’information ait été divulguée dans la presse régionale. Chose éton-

“Le jeu du chat et de la souris.”

Si aujourd’hui l’ouverture du centre commercial est annoncée pour 2014, la venue d’enseignes telles que la F.N.A.C. est enco- re hypothétique à cet horizonmalgré les efforts déployés par la ville et la Ségécé. Tout d’abord, fin novembre le groupe P.P.R. (Pinault-Prin- temps-Redoute) a fait part de son intention de se séparer de la F.N.A.C. et de Conforama pour se concentrer sur le mar- ché du luxe. Il est pro- bable que cette décision redessine la stratégie de développement de l’enseigne de produits culturels.

Selon un développeur d’enseignes, les aménageurs auraient régulièrement recours à l’effet d’annonce pour vendre leurs projets.

nante, Daniel Brisson affirme qu’il n’y a jamais eu de projet Zara sur le Plaz- za et que si cette enseigne doit venir à Besançon, ce sera comme par hasard aux Passages Pasteur (lire interview). Avec ces initiatives de la F.N.A.C. et de Zara, redoutons que le profil com- mercial du futur pôle d’activité du centre-ville ne soit pas celui qu’on nous promet aujourd’hui. Les choses peu- vent encore changer d’ici 2014. “C’est

un peu le jeu du chat et de la souris. Pour faire passer un projet, il faut avoir les magasins les plus sexy note un déve- loppeur d’enseignes sur Besançon. Il nous arrive d’être annoncés dans des projets par des aménageurs et des col- lectivités sans même que nous ayons connaissance du dossier.” Voilà qui en dit long sur les effets d’annonce qui tiennent en haleine les Bisontins. T.C.

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