La Presse Bisontine 109 - Avril 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 109 - Avril 2010

40

BESANÇON

Multimédia

Graphiste dans une agence de pub bisontine, Romuald Genevois a développé des jeux pour l’iPhone. Quand un hobby permet de rem- plir son porte-monnaie pour 100 dollars d’investissement. Le Bisontin crée des jeux pour iPhone

ÉDUCATION Chrono-environnement multiplie les échanges Université : la coopération européenne met l’eau à la bouche Une coopération européenne autour de la recherche sur le traitement de l’eau se met en place à l’université de Besançon. Italie et Roumanie sur les bancs. Tout ne semble pas couler de source.

Les jeux du Bisontin mettent en scène puzzles, illustrations colorées et autres sudoku.

A vec la recherche uni- versitaire, c’est sou- vent la même équa- tion. D’un côté des compétences et de l’autre un manque cruel de moyens financiers.Après avoir retour- né le problème dans tous les sens, Grégorio Crini et le labo- ratoire Chrono-environne- ment de l’Université de Franche-Comté ont fini par trouver une solution en nouant l’esquisse de ce que l’on appel- lera “une coopération euro- péenne autour de la recherche sur le traitement de l’eau en milieu industriel”. Après un stage en Australie et au Japon, l’Italien Giuseppe Trunfio de l’université deMes- sine a débarqué en terre com- toise histoire de compléter ses compétences sur le traitement des polluants dans l’eau. Il apportera ses connaissances sur l’oxydation des contami- nants. “Autant c’est facile de faire venir un professeur en lui trouvant une bourse de mobilité mais c’est plus dur d’en trouver une pour un élè-

ve” regrette Grégorio Crini. L’étudiant bisontin Bertrand Sancey ne dira pas le contrai- re. Dans le cadre de sa thèse de doctorat, il a apporté son expérience à une université roumaine lors d’une confé- rence. Cette dernière l’a à nou- veau sollicité et aujourd’hui, “on se bat pour trouver 1 000 euros afin qu’il puisse s’y rendre” constate amer Gré- gorio Crini, son professeur de thèse. Ridicule, la somme n’est toutefois pas simple à dégo- ter mais à l’heure de la com- pétitivité des universités,

Besançon est obligé de se bou- ger pour ne pas péricliter. Le rapproche- ment avec l’université de Bourgogne annoncé dès la rentrée prochai- ne permettra d’associer les

C’ est un joueur Romuald Genevois. Et pour le coup, il a remporté une sacrée partie en parvenant à développer et commer- cialiser des applications pour le téléphone star du moment : l’iPhone. “J’ai toujours aimé les jeux vidéos, c’est mon hobby ” explique ce graphiste qui travaille dans une agence de publicité à Besançon. Il a mis sa passion du clavier et des ordinateurs au service de tous les utilisateurs du téléphone distribué par Apple. Aidé par Alexandre, autre Bisontin qui pro- gramme les jeux, il a développé chez lui plu-

pas mal ! Pour être développeur reconnu, Romuald a pro- posé une maquette àApple qui a testé l’application avant de la lancer sur son réseau mondial. N’est pas distribué sur l’Itunes Store qui veut. Après des contrôles techniques et légaux, la société à la pomme a mis moins d’une semaine pour cer- tifier les jeux du Franc-Comtois. “Pour être déve- loppeur, il suffit de posséder un Mac, un iPhone et débourser 100 dollars. Le vrai investissement, c’est le temps” concède Romuald Genevois. Ensuite, ne reste plus qu’aux utilisateurs à ache- ter l’application pour jouer. Les jeux sont ven- dus de 0,79 à 1,58 euro. Romuald Genevois per- çoit 70 % du bénéfice et Apple 30 % à chaque application achetée. S’il a voulu rester discret sur le nombre de jeux vendus par jour, le créa- teur juge que “le bilan est positif” et estime à plusieurs centaines le nombre de télécharge- ments par mois. Nous n’en saurons pas plus. Imaginons que 20 jeux sont achetés par jour au prix de 1,58 euro. Romuald touche alors 22,12 euros nets. Sur un an, le bénéfice est donc de 8 073 euros pour une fourchette très basse. Pour Romuald, jouer c’est gagner… E.Ch.

“À la recherche de 1 000 euros.”

fonds et faire grossir le gâteau. Mais seuls les meilleurs labo- ratoires pourront croquer dedans. E.Ch.

sieurs jeux à destination des enfants de 2 à 7 ans. Ses jeux édu- catifs seraient téléchargés des dizaines de fois par jour avec au passage une commission pécu- niaire qui tombe dans l’escarcelle. Ça sent le bon coup économique. Encore fallait-il y penser et pos- séder les capacités techniques : “Pour que les applications plai- sent aux utilisateurs, il faut à la fois de la chance et de l’originalité. Dans les jeux pour enfants, nous sommes référencés dans les 10 meilleurs au niveau français” dit ce stratège multimédia. Plutôt

“70 % pour le créateur, 30 % pour Apple.”

Ce qu’un chercheur italien pense de la méthode universitaire française Giuseppe Trunfio : “Surpris du travail avec les industriels” Lʼ Italien Giuseppe Trunfio se dit assez surpris du lien entre la recherche universitaire française et le monde industriel. Plutôt en bien dʼailleurs : “En France, je vois que l’université travaille étroitement avec les industriels pour le traitement de l’eau. En Italie, ça ne marche pas ! Quand je repartirai chez moi, je porterai ce projet de collaboration. Je suis surpris de cette méthode française” dit-il. Preuve dʼune collaboration qui fonctionne : celle entre le laboratoire Chrono-environnement et la papeterie de Novil- lars. En proie à des difficultés financières à la fin de lʼannée, la papeterie a trouvé un repreneur (luxembourgeois) et embauché Louis-Fabien Lucas, jeune chercheur issu du laboratoire bisontin. “Voilà près de treize ans que nous tra- vaillons avec le laboratoire bisontin. En ouvrant notre usine, on offre un centre d’expérimentation aux chercheurs. Eux apportent leurs compétences” note Éric Gravier, directeur adjoint de la papeterie qui prévoit de traiter 100 000 tonnes de papier-carton dʼici 3 ans (70 000 tonnes aujourdʼhui). En matière de protection de lʼenvironnement, la société va engager 3 millions dʼeuros dʼinvestissement pour remplacer son chauffage au fuel pour la biomasse, plus respectueuse de lʼenvironnement.

Rens. : mespremiersmots.com

La papeterie de Novillars ouvre ses

portes au labo- ratoire Chrono- environnement de Besançon.

Made with FlippingBook Online newsletter