La Presse Bisontine 109 - Avril 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 109 - Avril 2010

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ÉVÉNEMENTIEL

La concurrence des salles de spectacle AXONE-MONTBÉLIARD vs LE MATCH DU CÔTÉ DE L’AXONE “J’ai une salle, je dois la faire tourner” Si l’Axone dit ne pas vouloir “noyer” les autres salles, son arrivée a profondément Axone

effet pas extensible : “J’ai une salle, je dois la faire tourner” déclare la directrice afin d’argumenter la campagne de pub. “L’émulation entre les salles ne peut être que positive. Avec Micropolis, nous sommes complémentaires” décla- re Sophie Chauchoy-Bècle qui avant d’attirer les Bisontins accueille plutôt le public mulhou- sien où les grandes salles font défaut. Néanmoins, la chef de l’Axone avoue que la futu- re politique de l’Axone sera “de développer le nombre de salons” , d’où une concurrence qui pourrait débarquer plus vite que prévu. Un jour ou l’autre, les deux entités marcheront sur la même scène : “Cette concurrence, elle n’est pas arrivée du jour au lendemain, précise la direc- trice. On ne cherche pas à noyer tout le monde.” Ouvert tous les jours de 8 heures à 22 heures aux associations sportives, le lieu a le mérite de ne pas être une coquille vide les jours de semai- ne. Pourrait-il en être autrement ? En effet, les contribuables de la communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard sont passés à la caisse et attendent “ce retour sur investissement.” Les politiques montbéliardais l’ont compris. S’ils ont fait le choix d’une grande salle, c’est en par- tie pour (re)donner une envergure à l’Aire urbai- ne Montbéliard-Belfort, que ce soit au niveau culturel, sportif ou économique. Preuve en est : de grands séminaires sont organisés. Même Peu- geot s’est mis à l’Axone. La célèbre firme auto obligée jusque-là d’organiser en plusieurs fois la remise de ses médaillés du travail a trouvé l’espace idéal pour décorer ses salariés dans un même lieu, le même jour. L’Axone fonctionne en délégation de service public. Dans cinq ans, la société qui gère l’espace devra rendre compte de son bilan auprès de la C.A.P.M. E.Ch. De grands événements sportifs. Un super- cross en fin dʼannée. Peut-être un grand tour- noi de tennis, style Fed Cup. Ouverte toute lʼannée aux clubs sportifs du Pays de Montbéliard Lʼaccès Lʼespace V.I.P. LES MOINS Une mauvaise sonorisation LES PLUS Associée au réseau du Zénith de Strasbourg et Dijon, elle a un pouvoir pour convaincre les artistes de renom de faire un passage par Mont- béliard

J ohnny Hallyday, l’équipe de France de handball, Florent Pagny et le chanteur “M” le 8 mai. En dix mois d’activité, l’Axone a frappé fort, réussissant ses coups de publicité avec des artistes de renom ou avec des spectacles vus uniquement dans l’Aire urbaine. Pour être branché, c’est à l’Axone que ça passe ! Près de 100 000 personnes ont déjà franchi les portes du site. L’équipement est entré directement dans la cour des grandes salles de spectacle grâce à des argu- ments de taille : la proximité de l’autoroute, la facilité d’accès, d’y stationner et surtout son réseau national qui lui permet d’influer sur les producteurs (1). “Le premier bilan d’activité est bon” juge la directrice Sophie Chauchoy-Bècle qui ne cache pas que la crise économique laisse chamboulé l’offre. Mais attention au “tout nouveau tout beau”…

planer de sérieux doute quant à l’avenir. En clair, la salle construite grâce à de l’argent public pour 1,2 million d’euros (financée par l’État, la Région, la Communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard) a obligation de séduire encore et toujours plus. “On ne peut s’endormir sur nos lauriers” résume la directrice. La campagne de publicité sur des panneaux 4 X 3 m à Besan- çon serait donc nécessaire sachant que le bassin de spec- tateurs de l’Aire urbaine (envi- ron 200 000 personnes) n’est en

La directrice de l’Axone, Sophie Chauchoy-Bècle.

“Les Mulhousiens qui viennent.”

ZÉNITH DE DIJON

Le poids de Vega, société nationale

Zénith de Dijon : 4 % sont des Doubiens S ur les 250 000 spectateurs qui ont franchi les portes du Zénith en 2009, 10 000 de 200 km (Dijon - Montbéliard - Strasbourg - Nancy - Metz).

à Strasbourg ou Dijon. Du coup, celui-ci n’a plus intérêt à se rendre à Besançon. L’influence du réseau devient primordiale au point que les grands chan- teurs traitent de plus en plus avec ce genre de groupe, moins avec les salles régionales. Le complexe dijonnais attire donc - en général - les mêmes artistes que l’Axone. Pour résu- mer : le Bisontin mélomane peut lorgner à l’Ouest (Dijon) ou à l’Est (Montbéliard) puisque la société offre aux producteurs l’occasion d’organiser des tour- nées pour leurs artistes dans un rayon géographique demoins

L’Axone en bref 20 emplois temps plein annualisés Chiffre dʼaffaires : concerts (60%), salons (30%) Rendez-vous : Alexandre Nevski (900 choriste - complet), le dimanche 28 mars, les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus (22 avril), Armée Rouge (23 avril), Pascal Obispo (24 avril), M (8 mai, Harlem Globetrotters (19 mai). Renseignements : axone-montbeliard.fr

étaient des Doubiens (environ 4 %) et 5 % des Jurassiens. Le complexe dijonnais est le grand frère de l’Axone montbéliar- dais : il est géré par la société Vega (1). Cette dernière a-t-elle assez poids pour demander aux pro- ducteurs le boycott d’autres salles à l’instar de Micropolis ? En réalité non, mais en cou- lisses, oui. Exemple : si Vega demande à Florent Pagny de chanter à l’Axone, elle lui offre aussi la possibilité de chanter

(1) Vega est une société natio- nale née en 1995 qui gère des salles de spectacles et équipe- ments sportifs à l’instar du Zéni- th de Dijon, Strasbourg, Nan- cy, Limoges, Le Mans, LesArènes de Metz, les équipements spor- tifs de Bordeaux et Libourne, l’Axone de Montbéliard, le Docks Café et Docks Océane au Havre, l’Oasis au Mans, le Palais Nikaia à Nice, le Phare de Chambéry, le Stade Couvert de Liévin.

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