La Presse Bisontine 109 - Avril 2010

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°109 - Avril 2010

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ÉCOLE-VALENTIN 80 ans d’histoire “On se retrouve chez Dunand ?” Station-service peut-être la plus connue du Grand Besançon, la station Dunand vient de changer de main. La fin d’une saga familiale débutée en 1929. Histoire(s).

A lain, Marc, Joëlle et Joël, et surtout Edmond, feuillettent les photos jaunies avec un petit sourire nostalgique. De cette époque où les stations-servi- ce étaient un véritable relais, une halte bienfaitrice sur la route des vacances ou sur un trajet en camion. L’époque où on savait prendre le temps, où en même temps que sta-

tion-service, on faisait aussi auber- ge et même dancing. Peut-on ima- giner que le grand Fernandel a pas- sé la nuit ici, que Michel Polnareff ou encore Adamo se sont produits là, dans le petit cabaret tenu par la famille Dunand ? En 1929, Maurice Dunand reprend l’ancienne “maison de chez Veuve”, relais de la croisée des routes situé

au bord de la route de Vesoul. Il crée devant la maison un poste de dis- tribution de carburants. Bien vite, le relais Dunand devient l’adresse incontournable des Bison-

Au centre, le couple Antonio qui reprend la station-

tins en goguette. Le restaurant gagnera la réputation des gastro- nomes qui se pressent pour dégus-

généreuse, qui a été à l’origine du grand prix cycliste de Valentin, une épreuve qui existe encore et dont la prochaine édition aura lieu le samedi de Pâques. Edmond et sa descendance vien- nent de tourner définitivement la page. La station-service qui bat désormais pavillon Avia a été être reprise le 1 er mars par Francis et Carmen Antonio, qui reprennent le flambeau après plus de 80 ans de gestion “Dunand”. Ils auront la lourde tâche de succéder à une famil- le qui a consacré sa vie à l’accueil des clients, amis comme anonymes. Nul doute que les habitués met- tront encore quelque temps pour ne plus appeler l’endroit “Chez Dunand”… J.-F.H.

toyait les pare-brise des voitures, on remplissait la cave et le bar.” Le relais Dunand a toujours béné- ficié de sa situation stratégique sur l’axe Besançon-Vesoul. Dans les années soixante-dix, quand l’autoroute a été construite, une nouvelle clientèle est arrivée. Puis la mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 en 1992 a obligé la station à démé- nager de quelques dizaines de mètres, mais elle a tenu bon. Au fil des décennies, “les amis sont deve- nus des clients et les clients sont devenus des amis” résume Joëlle Dunand, l’épouse de Joël. Plusieurs générations de camionneurs par l’intermédiaire de leur Ci-bi se don- naient rendez-vous “chez Dunand.” C’est également Marguerite Dunand, une femme visionnaire et

ter les repas plantu- reux de Marguerite, la femme du fonda- teur. L’endroit s’appelle alors “Hôtel- restaurant Au fin bec et des Routiers”. En 1951, le fils de la famille, Edmond, rejoint l’équipe. Et bien vite les petits- enfants, Joël et Alain, avec leurs épouses, mettent la main à la pâte. “Dès l’âge de 14- 15 ans, on passait nos étés ici, se souvient Joël Dunand. On net-

service, entouré d’Alain

(à gauche), Edmond, le fils du fondateur, et Joël.

Une halte depuis longtemps incontour- nable sur l’axe Besan- çon-Vesoul.

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