La Presse Bisontine 109 - Avril 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 109 - Avril 2010

11

URBANISME Éric Daclin, porte-parole Les Vaîtes

maintiennent la pression

Éric Daclin, porte-parole de l’association Les Vaîtes : “J’affirme que l’association a

Le 22 mars, le conseil municipal de Besançon devait valider définitivement le projet d’aménagement du futur éco-quartier des Vaîtes. Après cinq ans de vigilance, l’association Les Vaîtes reste sur ses gardes. Le point avec son porte-parole.

contribué à améliorer le projet.”

L a Presse Bisontine :Après cinq ans de combat, quel constat dressez-vous alors que la mai- rie s’apprête à lancer la pro- cédure administrative en vue de construire ce nouvel éco-quartier aux Vaîtes ? Éric Daclin : Nous faisons un constat de fond : malgré ce qu’affirme le maire, il n’y a jamais eu sur ce dossier une vraie concertation. Il y a bien eu des réunions d’information, nombreuses,mais jamais lamai- rie n’a demandé l’avis des habi- tants. Nous avions parfois des informations en primeur mais nous aurions souhaité que les riverains soient vraiment asso- ciés à la conception de ce pro- jet. L’adjoint Michel Loyat avait même affirmé que quand on veut construire un nouveau quartier, on ne peut pas tenir compte de l’existant ! L.P.B. : On ne vous a pas demandé votre avis, ce qui ne vous a pas empê- ché de le donner ! Estimez-vous avoir fait évoluer ce projet dans le bon sens ? É.D. : Il a évolué car je reconnais néanmoins que la mairie a eu l’intelligence de nous entendre. Je salue aussi le rôle de l’architecte urbaniste François Grether qui a joué un rôle impor- tant pour calmer le jeu et a fait un grand travail d’écoute. Il a compris que ce quartier avait une richesse, une spécificité, une qualité environnementale. La mairie a notamment tenu compte de ce qu’on avait dit sur le nombre de maisons détruites. Il y en aura une dizaine alors que le projet initial en prévoyait peut-être une cinquantaine. Seu- lement, la mairie ne semble pas reconnaître qu’elle a dû faire évoluer le projet. L.P.B. : Quel est votre avis final sur le nombre de logements nouveaux pré- vus (le nombre de 1 800 est inscrit dans le document final) ? É.D. : On disait au départ que 2 000 logements, c’était démen- tiel et que ça déséquilibrerait tout le marché immobilier bison- tin. Apparemment, la mairie devrait procéder par tranches de 300 ou 400 logements et adap- ter en fonction de la capacité du marché immobilier. C’est déjà plus raisonnable. L.P.B. :La question du coût d’acquisition des terrains est-elle réglée ? É.D. : Ce qui nous gêne forte- ment, c’est qu’au motif de vou-

loir faire un beau quartier et qu’elle n’aura pas la possibili- té de reporter entièrement le coût sur les futurs acqué- reurs, la mairie s’apprête à reporter en par- tie le coût aux vendeurs contre leur gré, au nom de la possibilité qu’elle aura au final de procéder à des expropria- tions. Et n’oublions pas que c’est la mai- rie qui, après avoir requalifié les terrains, empochera la dif- férence ! Le prix de réfé- rence retenu il y a quelques années était de 3,80 euros le mètre carré,

“La mairie a eu l’intelligence de nous entendre.”

inadmissible. Il serait aujour- d’hui de 6 euros. C’est encore un prix indigne. Et il y a à côté de cela des terrains où le coef- ficient d’occupation des sols est très élevé et qui pourront être achetés entre 150 et 320 euros le mètre carré. On dit en revanche que là, c’est beaucoup trop, c’est le prix de la spécula- tion. L.P.B. : Vous serez toujours dans une démarche conflictuelle avec la mai- rie ? É.D. : Nous ne sommes plus dans une démarche conflictuelle,mais plus dans une démarche de dia- logue. J’affirme que l’association Les Vaîtes a contribué à amé- liorer le projet. Nous restons vigilants, nous maintiendrons la pression. Et je reste persua- dé que notre démarche, elle sert aussi à l’ensemble des habitants de Besançon car c’est inadmis- sible qu’on ait exproprié des gens aux Hauts-du-Chazal ou aux Portes de Vesoul à des prix de 6 euros le mètre carré. J’espère que le maire, qui a désormais les pleins pouvoirs en lançant une procédure de déclaration d’utilité publique, aura l’intelligence de proposer des prix supérieurs. Je n’imagine pas le contraire. Propos recueillis par J.-F.H.

Made with FlippingBook Online newsletter