La Presse Bisontine 109 - Avril 2010

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 109 - Avril 2010

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BESANÇON

Quel visage pour le centre commercial de centre-ville ? La F.N.A.C. reste prudente avec Pasteur

On nous assure que la F.N.A.C. s’implantera aux “Passages Pasteur” à Besançon en 2014. Bizarrement, l’enseigne reste prudente. Zara et H & M sont aussi intéressés.

S i la F.N.A.C. vient à Besan- çon, ce sera “à Pasteur et rien d’autre.” En lâchant cette phrase lors de la présen- tation du projet commercial de centre-ville, Daniel Brisson est- il allé trop vite en besogne ? La F.N.A.C., que nous avons contac- tée, ne semble pas si catégo- rique quant à son avenir sur cet espace en cœur de ville en décla- rant laconiquement : “Besan- çon nous intéresse” mais ne confirme pas fermement sa venue en centre-ville d’ici 2014. La société ne répondra à aucu- ne autre question. Ce n’est pas le “je t’aime moi non plus” entre Besançon et cette enseigne mais des précautions prises par cet-

pas de F.N.A.C. Dans la galerie commerciale, Zara et H & M viendront s’implanter.On retrou- vera des logements privés (15 locatifs publics) ainsi qu’un par- king souterrain de 330 places. Le lieu sera moderne. Acces- sible, il devrait l’être grâce au tram. Mais sur ce sujet, le pro- moteur a déclaré qu’un accès proche d’une station “assure- rait 30 % de clients en plus.” Voilà qui a conforté Jean-Louis Fousseret dans l’idée d’implanter ce moyen de transport. L’ouverture de l’espace est pro- grammée pour 2014…À la fois long et court pour un centre commercial qui a connu bien des retards à l’allumage. La machine est cette fois-ci lancée. F.N.A.C. ou pas, Pasteur doit être le moteur du cœur de vil- le bisontin. Vivement 2014.

te dernière tant les annonces autour de sa venue ont été nombreuses depuis une dizai- ne d’années. Le directeur de Ségécé a égale- ment déclaré que l’enseigne atten- due depuis belle lurette avait (re)signé le bail pour une implan-

On ne sait plus vraiment qui croire !

Un espace commercial au cœur de Besançon ultra- moderne. Mais pas avant 2014.

tation dans cette future galerie commerciale de 14 700 m 2 . Or, on apprend que le bail n’a pas été encore signé… “mais qu’il devrait l’être d’ici peu” corrige après coup le directeur de Ségé- cé. Bref, on ne sait plus vraiment qui croire ! Besançon demeure donc la seule ville de moins de 100 000 habitants ne possédant

E.Ch.

AMÉNAGEMENT

Les fouilles archéologiques des “Passages Pasteur”

Recherches à prix d’or sur le lieu du chantier Les fouilles archéologiques sont lancées avec l’espoir de dénicher des vestiges de l’époque médiévale voire romaine. Faire ressurgir le passé a un coût. L e travail d’un technicien de fouilles engagé sur le chan- tier archéologique des “Pas- sages Pasteur” à Besançon coûtera 268 euros par jour.

Zoom - Un centre commercial de 14 700 m 2 avec : Monoprix, une enseigne dans le domaine des biens culturels et des loisirs (peut- être la F.N.A.C.), une dans le domaine dans lʼéquipement de la personne, de la maison et éventuellement le sport. - Une vingtaine de boutiques viendra compléter le centre com- mercial. Il y aura 88 logements (dont 15 locatifs), un parking de 5 niveaux - Parking souterrain : 332 places dont 250 publiques. - Les dates : fouilles archéologiques jusquʼen 2011. Travaux de construction jusquʼen 2014. Ouverture prévisionnelle du centre commercial : fin 2014-début 2015. Réaménagement des rues : mi 2012-début 2014.

Pour un responsable d’opération, la somme s’élève à 361 euros par jour et 305 euros pour un responsable de sec- teur. Fouiller le sol bisontin a un prix ! Que les contribuables fâchés avec l’histoire ou les vieilles pierres se ras- surent : il ne leur en coûtera pas un centime : “Le service municipal d’archéologie préventive fonctionne en autofinancement” a déclaré le maire Jean-Louis Fousseret en faisant état de l’avancement des travaux du futur grand chantier du cœur de ville bison- tin qui se terminera en 2014. C’est en effet la SedD - aménageur et pilote de l’opération - qui supporte la charge financière des travaux réali- sés par 16 archéologues municipaux (dont 14 en contrat à durée détermi- né) et des trois représentants de l’I.N.R.A.P. (institut national de la recherche archéologique préventive). Par la suite, la Ville espère pérenni- ser et garder son service archéologie préventive en mettant à disposition ses chercheurs pour d’autres com- munes du Grand Besançon et pour- quoi pas du Doubs. L’idée est à creu- ser…Se posera en tout cas la question du devenir de ces chercheurs une fois les travaux terminés. Ce sera en 2011. Pour l’heure, la première phase des fouilles a débuté sur un terrain de 4 000 m 2 caché des Bisontins. Avant d’ouvrir le chantier aux caméras et appareils photo, la Ville attend que le sol délivre ses premiers trésors. Pour lemoment, pas grand-chose à semettre sous la dent : la première phase a mis au jour des niveaux de la fin du XVIII è- me siècle qui correspondent à l’arrière- cour et aux jardins de l’intendance

16 archéo- logues fouillent sur 4 000 m 2 . L’espace est fermé au public.

avec ses étables et écuries. L’équipe archéologique dirigée par Claudine Munier fouillera jusqu’à sep- tembre pour arriver à 3 mètres en des- sous du niveau actuel : “On espère retrouver des traces et objets de la période couvrant la première moitié duMoyen âge” dit l’archéologue. Ensui- te, les chercheurs laisseront place à l’entreprise Eiffage chargée de couler la paroi étanche du futur parking cylin- drique. Les fouilles repartiront jus- qu’à la fin 2011 pour atteindre 7mètres de profondeur. Un travail lourd qui nécessite l’enlèvement et le traitement des terres polluées par des hydrocarbures et métaux lourds. Ces polluants ont été détectés dès 2000 à l’occasion des pre- miers sondages. Avant de délivrer ses mystères, le sol bisontin a besoin d’être choyé… E.Ch. Claudine Munier, chef du service archéologie de Besançon.

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