La Presse Bisontine 103 - Octobre 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 103 - Octobre 2009

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Chiffre Besançon : 28 tonnes de viandes dans les cantines C haque année, la Ville de Besançon passe com- mande de viande et volaille à la société Belot. Elle le redistri- bue ensuite dans ses cantines scolaires. Ainsi, 14 tonnes de vian- de et 14 tonnes de volaille sont écoulées. Le prix est renégocié chaque mois. Si le porc est moins présent dans les assiettes, Besan- çon reste plutôt “bon élève” par rapport à dʼautres villes qui ont complètement banni cette caté- gorie : “ÀBesançon, une recherche est faite pour que les enfants man- gent autre chose que le traditionnel steak haché-frites” dit Guy Belot. Sa société forte de 80 salariés fournit en viande les hôpitaux de Besançon, Dijon, Rouffach… et les lycées de Franche-Comté. “Si les personnes mangent moins de porc, elles se rabattent sur d’autres viandes. Il faut prendre en comp- te les communautarismes.” La société vend également des viandes casher (abattage rituel chez les juifs) et hallal (chez les musulmans). Des viandes certi- fiées.

RELIGION

La viande dans les cantines Cantine : pas de régime spécial pour les musulmans Dans une note interne, la Ville de Besançon demande aux responsables

L a note interne datée du 28 novembre 2008 adressée aux cantines scolaires par Françoise Fellmann - adjoin- te à la Petite enfance, à l’éducation et à la famille - aurait-elle été oubliée ? L’an dernier, l’adjointe au maire demandait expressément aux agents de service des restaurants et cantines scolaires de la Ville “de ne pas servir de viande dans l’assiette des enfants déclarant ne pas manger de viande afin que cette question ne devien- ne pas un sujet de tension entre les enfants, les personnels de la Ville, les enseignants.” Environ 5 000 repas sont servis chaque jour à Besançon. Les élus ont été obli- gés de prendre position face à la deman- de de communautés dénonçant un point des cantines de ne pas obliger les enfants de confession musulmane à manger de la viande. Demande pas toujours appliquée.

Khalid Jarmouni, président du Centre culturel Islamique de Franche-Comté se veut apaisant : “Nous

de l’article 7 (apprendre à l’enfant à connaître les aliments et, dans la mesu- re du possible, goûter à tous ceux qui lui sont présentés). Ils ont réaffirmé les principes de laïcité tout en demandant une interprétationmoins rigide du règle- ment. “Les parents ont le menu un mois à l’avance. On ne retrouve du porc qu’une fois par mois” argumente Françoise Fell- mann. À la rentrée 2009, une famille de confession musulmane a constaté que son enfant avait été obligé de man- ger de la viande. Sur ce point, le Centre culturel Islamique de Franche-Comté ne souhaite pas polémiquer. Pour autant, le président du C.C.I.F.C. Khalid Jar-

ne demandons pas de menus spécifiques.”

mouni insiste sur un pro- blème qui devient per- vers : “Les femmes musulmanes sortent et veulent s’insérer. Il ne faudrait pas qu’elles reti- rent leur enfant pour cet- te raison. Nous ne demandons pas unmenu spécial, ni de la viande hallal. Nous savons que le règlement de la mai- rie est de développer le goût chez les élèves dans un souci de diététique

“Du porc une fois par mois”

alimentaire. Par contre, il ne faut pas forcer les enfants lorsque les parents prennent en charge la diététique ali- mentaire” dit ce dernier. La parole du président des 15 000 musulmans de Besançon se veut apaisante. “Nous vou-

lons vivre ensemble. Mais il ne faut pas que la laïcité devienne dogmatique : c’est-à-dire être allergique à tout ce qui est religieux.” Pour l’heure, les musul- mans se sentent dans leur assiette. E.Ch.

Le poids de l’islam à Besançon L’intégration musulmane Construction de mosquées, vente de viande hallal en explosion : les musulmans font vivre l’économie et estiment jouer un rôle social. Décryptage d’une communauté que l’on pense repliée.

C Y C L I S M E

Un champion du Monde à La Presse Bisontine ! Couleur arc-en-ciel à La Presse Bisontine où son journaliste Édouard Choulet vient d’obtenir le titre de champion du Monde des journalistes en cyclisme. Une vraie fierté pour le groupe Publipresse, éditeur de La Presse Bisontine.

La viande hallal : pour une traçabilité.

Des consommateurs comme les autres… et surtout des “citoyens comme les autres.” Voilà en substance le messa- ge que Khalid Jarmouni, président des musulmans de Franche-Comté, tente de faire passer. De son point de vue, sa communauté est loin dʼêtre repliée com- me certains peuvent le penser. Lʼintégration. “Dans les années quatre-vingt, il est clair que les musul- mans ne participaient pas à la vie de la société car ils pensaient rentrer chez eux. Aujourd’hui, la deuxième généra- tion a fait beaucoup d’efforts. Ils parti- cipent à la vie associative” dit le prési- dent. Entre 12 000 et 15 000musulmans sont recensés à Besançon. La pratique du culte. Il y a vingt ans encore, aucune mosquée nʼétait mise à disposition. La pratique du culte se réalisait dans des locaux exigus. Aujour- dʼhui, Besançon compte quatre mos- quées. Un chiffre satisfaisant. “C’est clair qu’il y a eu une révolution, admet Khalid Jarmouni. À l’heure actuelle, il n’y a aucun problème avec les mos- quées.” Le carré musulman. Cʼétait un point noir. Trouver un lieu pour inhumer les musulmans nʼétait pas chose aisée mais grâce à lʼextension du cimetière Saint- Claude en cours de finition, le problè- me se résorbe. Lʼéconomie. Si la fête de lʼAïd (sacri- fice du mouton) fait vivre de nombreux éleveurs de moutons de la région, la fête de la fin du Ramadan permet à de nombreux grossistes alimentaires dʼaugmenter leur chiffre dʼaffaires.

Pour être hallal, la bête doit être égor- gée et vidée de son sang. Un immen- se marché sʼest constitué produisant quelques dérives concernant le suivi et la traçabilité de cette viande. Khalid Jar- mouni qui est aussi le responsable de la commission hallal du Conseil régio- nal du culte musulman du Grand Besan- çon compte réaliser “un travail de tra- çabilité avec les bouchers pour un recensement de la viande jusqu’aux conditions d’égorgement de l’animal.” À lʼheure actuelle, une taxe à lʼégorgement est instituée par la grande mosquée de Paris, Évry et Lyon. La vente de vian- de hallal représente désormais 50 % du marché de Rungis. Le rôle social. Salle de prière, lieu de rencontre, la mosquée est selon Kha- lid Jarmouni un lieu de vie sociale qui se supplante parfois aux services sociaux, aux hôpitaux. “Regardez lors de la cani- cule :nous n’avons pas eu de problèmes. Nous rencontrons tous les jours les per- sonnes en difficulté.” Les aumôniers : lʼattente . Depuis longtemps, les musulmans réclament que des aumôniers puissent se rendre dans les hôpitaux afin dʼapporter leur soutienmatériel et/ou spirituel. Des avan- cées sont en cours pour quʼun aumô- nier intervienne à la prison de Besan- çon, pas encore à lʼhôpital et encore moins dans les établissements scolaires.

C’ était le 13 septembre dernier à Kranj, en Slovénie où le champion de Fran- ce en titre est parvenu à déjouer les plans des 70 coureurs de 13 nationalités (Bel- gique, Slovénie, Irlande,Australie,Allemagne, Autriche, Slovénie, Italie…). Cette épreuve, très officielle et d’un haut niveau, est orga- nisée par l’U.C.I. (Union Cycliste Interna- tionale). La veille de la course en ligne, Édouard qui a rejoint notre rédaction en janvier dernier, avait déjà obtenu la médaille de bronze lors du

contre-la-montre (16 km, 44 km/h de moyen- ne), devancé par le champion de Hollande et le champion de Belgique, Frederik Backelandt. Neuf ans après Franck Chopin, la France tient son nouveau champion du Monde des jour- nalistes après une course difficile. C’est à un kilomètre du but que le Bisontin est parvenu à lâcher ses adversaires. Édouard, qui manie la plume et les sorties à vélo va défendre son titre de champion de France le lundi 19 octobre aux Herbiers (Vendée), lors du Chrono des Nations.

La Marseillaise a retenti pour Édouard Choulet et La Presse Bisontine lors des Mondiaux des

journalistes en Slovénie. Édouard met

fin à neuf années de disette française.

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