La Presse Bisontine 100 - Juin 2009

La Presse Bisontine n° 100 - Juin 2009

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RÉACTION

Amener de la cohérence

“Nous voulons faire un choix éclairé” Pour Yves-Michel Dahoui, l’adjoint à la culture, il n’est pas question de supprimer le zoo. Mais il est nécessaire d’étudier toutes les hypothèses.

Les deux hommes-clés du dossier : l’adjoint à la culture Yves-Michel Dahoui (à gauche), et celui au tourisme Jean- François Girard.

la lorgnette de cette réflexion. La question que l’on se pose actuellement est celle de l’identité de ce lieu. Il y a deux volets à prendre en compte : l’attraction touristique et l’effet Vauban. Les gens ne vont pas venir des Pays-Bas ou d’Allemagne pour voir des ani- maux. Mais les Bisontins tien-

La Presse Bisontine : Cette crainte de supprimer les animaux est-elle fon- dée ? Yves-Michel Dahoui : L’étude est en cours. Bien sûr, on parlera des animaux, mais aussi de tout ce qui est lié à ce site de la Cita- delle. Il est hors de question que les animaux s’en aillent. Les animaux sont le petit bout de

amener de la cohérence et trou- ver la meilleure alliance entre tourisme et culture.

en sorte que ce classement puis- se faire rayonner Besançon ? Le patrimoine, on l’a. Comment dès lors créer une saison estivale ambitieuse - on a amorcé le mou- vement pour cet été -, comment fédérer tout cela grâce à un nou- vel outil ? C’est parce que l’on a besoin d’être aidés dans nos choix futurs que l’on a com- mandité cette étude. Même si cette étude conclut que les ani- maux n’ont rien à faire à la Cita- delle, ce sera aux élus de déci- der. Poser des questions, ce n’est pas avoir les réponses. Une cho- se est sûre : il faut avoir de l’audace et de l’ambition. Propos recueillis par J.-F.H.

nent à leur zoo. On va faire en sorte de concilier les deux attentes. Nous voulons faire un choix éclairé. L.P.B. : Vous êtes allés récemment à Nantes avec votre collège Girard pour vous inspirer de ce qui s’était fait là- bas. Quel enseignement en avez-vous tiré ? Y.-M.D. : On y est allé pour voir comment ils ont opéré pour fédé- rer un outil efficace destiné à coordonner leur pôle touris- tique. Ils ont créé une structu- re juridique qui permet d’avoir un levier qui amène beaucoup plus de cohérence dans la poli- tique culturelle et touristique. À Besançon, c’est notre souhait,

“Avoir de l’audace et de l’ambition.”

L.P.B. : Le classe- ment à l’Unesco signifiera-t-il for- cément un touris- me plus “élitiste” ? Y.-M.D. : Il serait inconcevable d’avoir obtenu le classement et de ne pas réfléchir à la manière de tout remettre à plat notre poli- tique d’accueil des touristes. Comment faire

TOURISME - 10 % Où est l’effet Vauban ?

Quel bilan peut-on tirer en termes de fréquentation de l’inscription du réseau Vauban à l’Unesco ? Pour le moment, aucun…

faudrait au moins deux jours, c’est encore notre problème” avoue M. Girard. La fréquentation de la Cita- delle quant à elle n’a pas explo- sé depuis juillet dernier. L’année 2008 s’est même sol- dée par une légère baisse par rapport à 2007 (265 000 contre 270 000 visiteurs). Et ce début d’année 2009 (crise oblige ?) “n’est pas bon” avoue-t-on : - 10 % sur les premiers mois de l’année. Même chose pour les hôtels. On peut se consoler en se disant que c’est pire ailleurs (- 20 % à Paris) mais pour l’instant, l’effet Vauban n’est pas là. “La ville ne peut pas tout faire se défend le maire. C’est à tous les professionnels du tourisme de faire des efforts pour accueillir les touristes.” Désormais, “il s’agit de tra- vailler pour accueillir les tou- ristes européens et pourquoi pas du monde entier” lance Jean-François Girard, l’adjoint au tourisme. Un nouveau grand plan de développement touristique sera dévoilé à l’automne, qui comprendra notamment un nouveau “Visi- Pass”. Le précédent plan, en 40 points, avait été abandon- né en cours de route. J.-F.H.

L a création d’une anten- ne de l’office de touris- me dans les locaux de l’hôtel de ville place du 8-Sep- tembre est une des premières décisions concrètes prises après le classement à l’Unesco tombé le 8 juillet dernier. “Dès cet été, il y aura donc trois points d’accueil dans la ville : à Micaud, à l’hôtel de ville et à Chamars. Un nouveau plan de communication est déployé à partir du 26 mai et cet été, des “guides” étudiants circu-

lant à vélo seront chargés d’orienter les touristes à tra- vers la ville. Dans les points d'accueil, nous proposerons dès cet été des articles dédiés et labellisés Unesco” énumè- re Gilles Dreydemy, le nou- veau directeur de l’office de tourisme. Retenir les touristes plus de deux jours à Besançon reste le challenge de la capitale com- toise. La moyenne des séjours est d’1,4 nuit, l’inscription Unesco n’y a rien changé. “Il

Pour l’instant, les chiffres de fréquentation seraient plutôt en berne.

Conclusion à l’automne Le groupe Planeth lance sa mission Jacques Fournier, le P.D.G. du groupe parisien Planeth, était à Besançon le 13 mai dernier pour peaufiner les derniers détails de sa mission bisontine.

“N otre objectif est de prendre en compte l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité pour déterminer ensuite quelles conséquences ce classement peut avoir dans le contenude laCitadelle” résumeM.Fournier. Le cabinet Planeth n’a reçu aucune consigne de la ville de Besançon, son rôle sera de poser les constats, ouvrir des hypothèses et pro- poser des pistes. “Notre travail sera rendu à l’automne.” Selon M. Fournier, l’éventualité de supprimer le zoo de la Citadelle n’a pas été évoquée avec les élus ou les techniciens

bisontins. Planeth doit rendre son rapport à la rentrée. PlanethConsultants est un cabinet de renom- mée internationale. Il paraît être le seul en France à rassembler à la fois un ensemble de sociétés spécialisées, intervenant chacu- ne dans les filières complémentaires du patri- moine, de la culture, du tourisme et des loi- sirs. Planeth travaille également beaucoup pour des missions à l’étranger. “Nous tra- vaillons souvent à la charnière du tourisme et de la culture.”

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