La Presse Bisontine 100 - Juin 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 100 - Juin 2009

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IMMOBILIER Marché de l’ancien Un atterrissage brutal pour les vendeurs La baisse des prix dans l’ancien atteint 20 à 25 % au premier trimestre 2009 par rapport à l’année précédente. Entre 150 000 et 300 000 euros, les transactions sont devenues très rares.

“On ne vend que des petits biens” note Michel Bitard, de l’agence Century 21 Chaprais Immobilier.

D epuis octobre dernier, les agences immobilières ne sont guère sol- licitées. Incomparable avec la situation vécue il y a un an encore où chaque jour, les agences voyaient défi- ler souvent plus de dix clients poten- tiels, à la recherche d’une maison ou d’un appartement, “prêts à acheter n’importe quoi.” Chez Century 21 Cha- prais Immobilier, on n’a vendu que deux maisons depuis le début de l’année 2009. “On a cependant mieux travaillé en avril qu’en janvier” nuance Michel Bitard, le responsable de l’agence. Un début de

reprise ? Pas encore. Selon Mathieu Sertout, délégué régio- nal de la F.N.AI.M. (fédération natio- nale des agents immobiliers), “après une fin d’année catastrophique, l’activité commence à peine à reprendre mais elle est loin de concerner tous les biens.” Ce qui se vend et s’achète en ce moment, ce sont “les appartements à moins de 150 000 euros et les maisons à moins de 200 000 euros.” Pour le reste, il fau- dra encore attendre… “On ne vend que des petits biens confirme M. Bitard. Comme les appartements des années

tion, et tous les villages duGrandBesan- çon, ont été touchés par cette érosion des prix. Et tous les types de biens. “De superbes produits,maisons d’architectes qui étaient affichés 600 000 euros, se vendent, mais à 500 000 euros” illustre M. Sertout. L’atterrissage effectué, l’immobilier a peut-être atteint un plancher. “Les prix commencent néanmoins à s’équilibrer. Les primo-accédants commencent dou- cement à revenir car mes banquiers sui- vent à nouveau. Le prêt à taux zéro a doublé, ça joue aussi” poursuit le res- ponsable de la F.N.A.I.M.Alors lemoral revient chez les professionnels de l’immobilier bisontin ? Timidement. Les signes encourageants, il faut les voir dans la redynamisation du mar- ché du neuf (qui en général tire l’ancien),

depuis que Besançon a la certitude de bénéficier du dispositif Scellier (voir page 6). “On va sauver l’activité du neuf pendant aumoins 4 ans. Logiquement, l’ancien devrait suivre” commente ce spécialiste. Le deuxième signe d’encouragement, ce sont les taux d’intérêt, bas. On est passé sous les 4 % pour un taux fixe sur 15 ans. Encou- rageant. Malgré tout, les profession- nels s’attendent encore à un second semestre 2009 orienté à la baisse. La fin du tunnel ? Tous l’espèrent. Et rêvent de revoir le marché bisontin retrouver le rythme normal qui le carac- térisait avant la folie de ces quatre dernières années, soit une hausse de 2 ou 3 % par an, pas plus. Et si c’était le moment d’acheter ? J.-F.H.

cinquante à soixante-dix qui ne sont pourtant plus trop dans l’air du temps. Mais ils ne sont pas chers, ce sont donc ceux-là qui marchent en ce moment.” Au premier trimestre 2009, les prix ont

donc chuté d’aumoins 20 % par rapport au premier trimestre 2008. Les prix affi- chés ont baissé de 10 ou 15 %, auxquels on déduit encore 10 ou 15 % de négociation. Malgré tout, les ache- teurs ne répondent toujours pas présents et ce sont désormais eux qui font la loi. Tous les quartiers de Besançon,sans excep-

Selon Mathieu Sertout, responsable régional de la F.N.A.I.M., “les primo- accédants commencent

doucement à revenir.” (photo archive L.P.B.).

Zoom Les prix baissent mais

le marché ne repart pas

D ans sa note conjonctu- relle parue le mois der- nier, la F.N.A.I.M. (fédé- ration nationale des agents immobiliers) constate que “le premier trimestre 2009 a confirmé la tendance bais- sière des prix.” Il ne s’agit pas pour autant d’effondrement,

nous ne sommes pas confron- tés à un krach . Mais malgré la baisse des prix, constatée partout en France, l’activité n’a pas fran- chement repris. La F.N.A.I.M. y voit deux explications : “La dégradation des fondamen- taux économiques altère la

confiance,mais aussi l’absence de mesures fortes en faveur de l’achat ancien.” Aucune mesure en effet pour facili- ter l’accès au crédit. Pour 2009, si la baisse des prix se poursuit, la fédéra- tion estime qu’elle “ne peut être qu’accueillie favorable- ment par le marché.” Si les prix étaient appelés à enre- gistrer de nouvelles baisses progressives (- 2 % chaque trimestre), les ménages seraient amenés à supporter un taux d’effort de près de 7 points inférieur à celui auquel ils auraient dû faire face au début de l’année 2008. Si ce scénario se confirme, on retrouverait un niveau de prix tel qu’il était à la fin de l’année 2004. Le marché de la location ne redécolle pas non plus.

21 ans de présence au cœur des Chaprais dans tous les métiers de l’immobilier : Transaction / Location / Gestion / Commerce d’Entreprise

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