La Presse Bisontine 100 - Juin 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 100 - Juin 2009

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DÉBAT

Le métier d’architecte

Les jeunes architectes ont de plus de difficulté à s’imposer pour remporter de grands projets. La faute à de nouveaux critères et sûrement pas à un manque d’idées. Dérives en vue. Architecte, un métier à reconstruire

L’ homme n’est pas nostalgique. Il est sim- plement déçu. “Déçu que les jeunes archi- tectes ne puissent plus réaliser leur rêve” comme lui avait pu le concrétiser il y a dix-neuf ans. C’était en 1990.Alors âgé de 30 ans, l’architecte bisontin Bernard Quirot remportait l’appel d’offres de la Région Franche-Comté visant à créer le lycée Nicolas-Ledoux de Besançon. Un chantier gigantesque. “Il y avait 40 à 60 dossiers. Le mien a été retenu, j’ai eu de la chance” se remé-

more-t-il humblement. Une fois son projet rete- nu, il s’est mis au travail et réalisé ce magnifique bâtiment alors qu’il n’avait pas de “références”. Aujourd’hui, il est quasiment devenu impossible pour n’importe quel jeune architecte de pouvoir candidater à un tel projet. Les jeunes diplômés sont-ils enmanque d’idées ? Sûrement pas ! “Les maîtres d’ouvrage demandent un chiffre d’affaires minimum de 500 000 euros pour pouvoir candi- dater ! En clair, seuls les plus gros cabinets d’architecture ont les moyens de répondre. Les jeunes sont mis de côté” explique Bernard Qui- rot, qui dit comprendre la volonté des collectivi- tés dans leur recherche du “tout sécuritaire”. Si les maîtres d’ouvrage veulent prendre des garanties afin d’éviter un éventuel pépin, ilsmodi- fient le métier d’architecte en optant “pour des critères de plus en plus technocratiques” consi- dère le professionnel, concepteur notamment de l’aquarium de la Citadelle (1995), du collège Lumière (2007), du groupe scolaire Saint-Clau- de (2002-2004), du centre de tri des déchets de Besançon (2004). La conséquence de ces nouveaux critères est simple : “Il faut s’attendre à voir les mêmes palais des sports ou les mêmes lycées dans toute la Fran- ce. Les petits architectes sont laminés” regrette Bernard Quirot. Cet état de fait est déjà visible en Italie où l’uniformisation des édifices publics voire des maisons individuelles est croissante. Avec ses associés Olivier Vichard, Alexandre Lenoble, Francesca Patrono, l’architecte bisontin réalise une opération de renouvellement urbain dans le quartier des Clairs Soleils à Besançon. À flanc de colline, son cabinet crée un immeuble de

Alors jeune architecte, Bernard Quirot avait remporté le projet de création du lycée Ledoux de Besançon. “Cette opportunité, les jeunes diplômés ne peuvent plus l’avoir aujourd’hui” regrette le professionnel.

haut standing visant à redonner un coup de jeune à ce quartier. Si la mission première d’un archi- tecte est de construire un espace fonctionnel et pérenne, ses réali- sations doivent désormais répondre à des nouveaux critères à l’instar de lamixité sociale.Vas- te chantier pour un métier face à de nouvelles interrogations.Que l’on se rassure, dans le mot archi- tecture, il y a “art”. E.Ch.

“Les mêmes bâtiments partout.”

EN BREF

M.R.J.C. Le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (M.R.J.C.) fête ses 80 ans dimanche 24 mai. Renseignements sur les festivités au 06 85 19 81 68. Dépannage La société Auto Dépannage Garage Iemmolo, née il y a 37 ans à Besançon, vient d’obtenir une certification A.F.N.O.R. Futé L’édition 2009 du guide le Petit Futé consacré à Besançon est sorti en librairie et dans les kiosques. Eurockéennes Le festival de musique des Eurockéennes accueille sur trois jours 70 artistes en vogue le vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 juillet sur la presqu’île du Malsaucy, à Belfort. Sur 5 scènes vont se mêler des artistes pop, rock, métal, hip-hop, world. Renseignements et réservations : festival.eurockéennes.fr. Réservations : 85 euros pour les 3 jours jusqu’au 1er juin. 95 euros ensuite. Le festival a mis en place avec la Région Franche-Comté une opération permettant aux festivaliers franc-comtois d’utiliser le T.E.R. avec un tarif aller-retour à partir de 3 euros.