La Presse Bisontine 100 - Juin 2009

RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 100 - Juin 2009

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“Guérilla” chez les gens du voyage

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. À quoi sert l’Europe dans le Grand Besançon ?

“L es vrais” gens du voyage se plaignent des séden- taires. Ceux-ci monopoli- seraient les places des aires d’ac- cueil les obligeant à se stationner dans l’illégalité. Le point à Thise où 40 nomades ont dû trouver une solu- tion à la hâte. “Ils n’ont qu’à acheter un terrain et construire !” Maria, fille et petite-fille de gens du voyage est en colère. Arrivée avec sa communauté sur la zone d’accueil des gens du voyage de Thise, à l’entrée de Besançon, elle a dû patienter trois jours avant de pouvoir entrer sur le terrain qui leur est réservé. La raison : d’autres personnes étaient sur zone. Selon elle, ces personnes qui squattent les zones d’accueil ne sont pas de vrais nomades mais “des sédentaires qui restent là pendant plus de quinze jours. Nous, on ne reste pas plus de dix. Ensuite, on lève le camp” dit cet- te dame d’une soixantaine d’années. Les tensions seraient d’ailleurs de plus en visibles entre deux com- munautés qui se disent du voyage mais qui fonctionnent différemment. “Dans le Sud, on est tombés face à des ferrailleurs. Ils ne voulaient pas partir. Il y a eu des coups de feu en l’air” dit-elle. Rien de tout cela dans l’arrondissement de Besançon qui possède de nombreuses zones d’ac- cueil, comme c’est le cas à Thise, Mamirolle ou Saône (…) lesquelles

sillonne les routes françaises. Arri- vés de Paris, ils sont restés une dizai- ne de jours dans le Doubs avant de repartir. “On ne sait jamais où l’on va.” Quant aux conditions d’accueil à Besançon, ils estiment qu’elles sont “bonnes” , même s’il faut des ustensiles spéciaux pour se raccor- der au réseau d’eau. C’est le cas à Thise. Tous affirment néanmoins qu’il est plus facile aujourd’hui de trouver de véritables zones depuis que le gou- vernement a obligé les municipali- tés à se doter de tels équipements, au frais du contribuable.

sont gérées par la communauté d’ag- glomération du Grand Besançon. Le maire de Thise a dû néanmoins parer au plus pressé lorsque la quaran- taine de caravanes n’a pu entrer dans la zone réservée. “Heureuse- ment, il nous a trouvé une place” témoigne un des patriarches. Diffi- cile toutefois d’infiltrer ce milieu. Ces voyageurs se méfient de l’appareil photo. Encore plus des questions. “On est comme ça. On préfère res- ter entre nous” témoigne Polo, pro- priétaire d’une grande caravane. Dedans, il vit avec sa femme et sa petite fille. Toute la petite famille

“L’ Europe, l’Europe” disait le Général DeGaulle en sautant comme un cabri sur sa chaise. Mais lʼEurope, dont on élit le 7 juin prochain le futur parlement, à quoi ça sert, pour nous, habitants du Grand Besançon ? Le budget de lʼEurope sʼélève cette année à 136 milliards dʼeuros, soit un peu plus du tiers du budget global de la France. Sur cette som- me, une bonne partie (34 %) est destinée au soutien à lʼagriculture. Et comment lʼargent de lʼEurope arrive-t-il en Franche-Comté et plus précisément dans le Grand Besançon ? Par le biais, essentielle- ment, des trois principaux fonds que sont le F.E.D.E.R. (Fonds européen de développe- ment régional), F.S.E. (Fonds social européen) et F.E.A.D.E.R. (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural). Ces trois fonds représentent 36 % de la manne européenne. Les fonds F.E.D.E.R. et F.S.E. servent au développement économique et à lʼinsertion professionnelle 36 %. À Besançon et dans lʼagglomération, ils ont servi notamment à

financer plusieurs dossiers. Par exemple à lʼInstitut Pierre Vernier pour lʼaccompagne- ment du transfert de technologie. Les fonds européens participeront aussi au financement de la Salle des musiques actuelles et contem- poraines (S.M.A.C.) dont les travaux démar- rent aux Prés-de-Vaux à Besançon. LʼEuro- pe a également financé lʼincubateur dʼentreprises innovantes en Franche-Comté, basée àTémis, elle a versé des sous à lʼUniversité de Franche- Comté pour un projet nommé “Quartztech”. Bruxelles soutient également la Boutique de gestion et le Conservatoire botanique de Franche-Comté. Sur le plan de lʼinsertion professionnelle, le F.S.E. finance la structure “Cré-Entreprendre Initiative”, la Mission locale pour lʼemploi des jeunes (Besançon), et des organismes de for- mation comme lʼA.F.P.A. le C.I.D.F.F. (Centre dʼInformation et de documentation des Femmes et des Familles) et plusieurs entreprises dʼin- sertion parmi lesquelles comme leGare B.T.T.

À Thise, l’aire d’accueil des gens du voyage fonctionne bien. Peut-être un peu trop d’ailleurs…

L’interprétation des chiffres de la délinquance… L es derniers chiffres publiés par la préfecture montrent que la délinquance conti-

tiques qui confirment une amé- lioration globale de la situation ne sont pas aussi encoura- geantes que cela. La délinquance de proximité (de voie publique) est en forte hausse. Elle fait un bond de 11,18 %. “La hausse concerne l’arrondissement de Montbéliard (+ 17,36 %) et sur- tout celui de Pontarlier, qui com- prend Morteau (+ 78,57%).” Leur nombre a presque doublé au mois de mars 2009 par rapport à 2008. Bagarres, cambriolages, vols de voitures, sont des délits qui vien- nent gonfler les statistiques de la délinquance de proximité. Le Doubs, et le Haut-Doubs notamment, est tranquille en apparence. “ Effectivement, il

arrive qu’on constate des cam- briolages. C’est ponctuel et il n’y en a pas plus que l’année dernière ” rassurent les services de gendarmerie. Ils ajoutent : “Depuis le début de l’année, nous n’avons pas eu de raids.” Ce sont des individus qui effec- tuent cinq ou six cambriolages à la suite dans le même secteur. Les services de lʼÉtat nʼont pas dʼexplication à cette évolution soudaine. La dégradation du contexte économique et social en est peut-être une. Il semble également que les personnes agressées ont désormais le réflexe dʼaller porter plainte quel- le que soit la gravité des faits. Une démarche qui a pour effet de faire gonfler les statistiques.

nue de baisser dans le dépar- tement. En mars par exemple, 1 875 faits ont été enregistrés dans le Doubs, soit un recul de 1,42 % par apport à mars 2008 (1 902 faits). “Cette baisse concerne essentiellement les zones de Besançon et Pontar- lier” indiquent les services de lʼÉtat. Dans le même temps, le taux dʼélucidation des affaires progresse. Il est de 46,93 %, “soit 4,66 points de plus” com- paré à lʼannée dernière à la même époque. “Ce taux est très supérieur à la moyenne natio- nale qui est de 39,47 %.” Or, dans le détail, ces statis-

Prochain numéro de La Presse Bisontine “spécial été” : le 26 juin

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