La Presse Bisontine 100 - Juin 2009

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 100 - Juin 2009

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T.G.V. RHIN-RHÔNE : 1 000 JOURS POUR RÉUSSIR

Le compte-à-rebours est lancé pour ce qui constitue le plus grand chantier actuel de génie civil en France. Le mois dernier, la première pierre de la future gare de Besançon-Franche- Comté T.G.V. était posée par le patron de la S.N.C.F. Cet acte symbolique marque aussi l’ultime phase des travaux de construction de cette ligne à grande vitesse qui déroulera ses 140 km de voie entre Villers-les- Pots (Côte-d’Or) et Petit-Croix (Territoire-de-Belfort), via le Grand Besançon et la Hau- te-Saône voisine. Alors que res- te-t-il précisément à réaliser, quel déploiement d’activités faut-il prévoir autour de la future gare, quel impact auront encore les travaux prévus sur la ligne Viotte-Auxon, quel est le développement attendu autour de la gare Viotte ? Autant de questions auxquelles La Presse Bisontine répond, alors qu’il res- te moins de 1 000 jours avant la date fatidique du 11 décembre 2011, quand rouleront les premiers trains de voyageurs sur cette future L.G.V. Rhin-Rhône.

AMÉNAGEMENT 25 millions d’euros Gare T.G.V. : une opportunité pour le territoire La construction de la nouvelle gare T.G.V. Besançon Franche-Comté vient de débuter. Cet outil devrait donner au territoire un essor économique nouveau.

L e compte-à-rebours est lancé. Le chantier de construction de la ligne à grande vites- se entre dans la dernière ligne droite. Les travaux de terrassement sont terminés ou presque, les premiers rails sont sur le point d’être posés. Tout sera prêt le 11 décembre 2011, date de mise en service de cette nouvelle voie ferro- viaire de 140 km entre Dijon et Mulhouse (L.G.V. Rhin-Rhône branche Est). L’autre temps fort de cette ultime étape est le lancement de la construction de la future gare T.G.V. Besançon Franche-Comté à Auxon. C’est une des deux gares nouvelles que compte la ligne avec celle de Belfort-Montbéliard T.G.V. 25 mil- lions d’euros sont investis dans la réalisation de chacune de ces infrastructures. Le projet, à cheval sur les communes d’Auxon- Dessus et Auxon-Dessous, recherche, selon la S.N.C.F., l’exemplarité environnementale et inter- modale. Près de 75 % des consommations conven- tionnelles en énergie primaire de la gare seront issues de sources renouvelables. Elle sera aussi la première à être équipée d’une chaufferie bois dont le rendement devrait permettre de couvrir 90 % des besoins durant la saison de chauffe. Bref,sur le papier,laCommunauté d’Agglomération va accueillir une gare nouvelle génération par laquelle transiteront 1,1 million de voyageurs du Doubs et d’une partie de la Haute-Saône, alors que 12 millions de voyageurs sont attendus sur cette liaison Rhin-Rhône. Notre territoire attend beaucoup de cet outil.

“Cela doit être une opportunité pour accueillir de nouveaux entrepreneurs, et permettre à nos entreprises d’avoir un développement européen” espère Jacques Thiébaut, le maire d’Auxon-Des- sous. Pour son homologue Serge Rutkowski, mai- re d’Auxon-Dessus, sa commune “entre dans la modernité tout en préservant son art de vivre” a- t-il déclaré lors de la conférence de lancement des travaux de construction de la future gare. Sachant que pour Guillaume Pépy, président de la S.N.C.F., le pari est de parvenir à réussir dans cette opération, le maillage entre tous les trans- ports en communs pour créer “l’alternative au mode de transport individuel.” Pour cela, il a rappelé que la gare T.G.V. ne suffit pas. “Nous ne devons pas oublier les gares classiques. Nous rénovons donc 30 gares en Franche-Comté, soit un investissement de 30 millions d’euros. L’idée

Les élus attendent beaucoup de la gare T.G.V. Besançon Franche-Comté qui est censée apporter un souffle économique et démographique à la région.

serte de cette gare allait contribuer à la réussite de la ligne.” Pour le président de l’Agglo, il n’y a pas d’ambiguïté possible. La gare est une chan- ce pour le territoire régional. “Elle allie beauté architecturale - le créateur est Jean-Marie Duthil- leul - et efficacité économique. C’est un joker pour toute la Franche-Comté. Nous ne mesurons pas à quel point la vie changera quand les Dijonnais pourront se rendre à Besançon en 20 minutes.” Jean-Louis Fousseret fait preuve néanmoins de réalisme. “Si cette gare est un atout, elle a aus- si des revers car elle va permettre aussi de s’échapper. Nous devrons donc être suffisamment pertinents pour faire venir les gens et les entre- prises.” Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional, estime aussi “que ce sont les gares qui accueillent les hommes qui font l’avenir de notre région.” L’élue vient néanmoins tempérer l’enthousiasme général, pointant du doigt les points faibles du réseau ferroviaire local. “Où en est la liaison Vesoul-Besançon ? a-t-elle lancé à Guillaume Pépy. Je regrette aussi, en s’adressant plus directement à Alain Joyandet, maire de Vesoul et secrétaire d’État charge de la coopéra-

tion, que le feu vert de Nicolas Sarkozy ne soit qu’un feu orange. Il a annoncé l’engagement des acquisitions foncières de la deuxième tranche de la branche ne soit qu’un feu orange. Car ce n’est pas le cas.” Dans son discours, Alain Joyandet a tenté de lever les inquiétudes de Marie-Marguerite Dufay, insistant sur le fait que la L.G.V. est “une chan- ce pour la Franche-Comté et que le rail a un ave- nir important.” Un avenir que Claude Jeanne- rot s’est amusé à imaginer. Le président du Conseil général du Doubs s’est projeté cinquante après l’ouverture de la ligne à grande vitesse “le 11 décembre 2061. Les gens fêtent le cinquante- naire de la gare. C’est un môle que l’on peut voir de loin. Les élus et la population sont heureux car ils savent ce qu’ils doivent à l’arrivée de la L.G.V. Besançon est une grande métropole. Son centre se déplace vers le Nord. Beaucoup d’entreprises et beaucoup d’emplois ont été créés.” Et de conclure : “Construire cet équipement, c’est se donner un futur.” Espérons qu’il soit à l’image de la description que nous en livre l’oracle. T.C.

est de réussir l’association entre le T.G.V., les T.E.R. et les trans- ports urbains.” Selon Guillaume Pépy, “l’existence de deux gares à Besançon (N.D.L.R. : laViotte fait l’objet d’un programme d’aménagement, lire par ailleurs) est un atout considérable.” Le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret, enthousiasmé par la décision de l’État de soutenir par un crédit de 30 millions d’euros le projet de tramway, a ajouté à son tour que “la qualité de la des-

“Beaucoup d’entreprises et beaucoup d’emplois ont été créés.”

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