Journale C'est à Dire 128 - Decembre 2007

L ’ É V É N E M E N T

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La direction technique de Fabi devrait partir Le groupe Bourbon envisage de transférer la direc- tion technique de l’entreprise Fabi en périphé- rie de Besançon dans les prochains mois. Morteau ca quitte Morteau. Le Haut-Doubs donne l’impression de patiner comparé à ce qui se passe de l’autre côté de la frontière où l’horloger Patek Philippe vient d’annoncer qu’il allait construire 18 000 m2 au Crêt-du-Locle ou encore en Vallée de Joux où les grandes manufactures horlogères n’arrêtent pas de s’agrandir. Voilà qui laisse perplexe. L’ÉCONOMIE DU HAUT-DOUBS PATINE Fin d’année difficile pour l’industrie du Haut- Doubs. L’annonce de la fermeture de Cébé à Frasne et le transfert de l’entreprise Ixme- ca de Morteau à Besançon, enfonce le clou dans le moral des entrepreneurs de la ban- de frontalière dont certains parviennent enco- re à tirer leur épingle du jeu. Ces évolutions confirment malheureusement qu’à quelques exceptions près, le tissu indus- triel de la bande frontalière part en lambeaux. Des sociétés en proie à la stratégie financiè- re de grands groupes disparaissent faute d’une rentabilité suffisante, c’est le cas de Cébé. D’autres préfèrent investir en Suisse ou s’éloigner de la bande frontalière pour ne plus avoir a souffrir d’une pénurie de main-d’œuvre liée à l’attractivité économique du territoire helvé- tique. C’est une des raisons pour laquelle Ixme-

En bref…

Assainissement La ville des Brenets et la Com- munauté de Communes du Val de Morteau ont décidé de réaliser en commun sur le site du Saut du Doubs un projet dʼassainissement pour assu- rer la collecte et le traitement des eaux usées. Le projet ini- tial prévoyait de stocker les eaux usées dans une fosse étanche avant dʼêtre ache- minées et traitées à la station dʼépuration de Villers-le-Lac. Cette solution sʼavérant oné- reuse en terme de coût de fonctionnement, il a été déci- dé de revoir le projet par la mise en place dʼune unité de traitement des eaux usées sur le site même. Cette filière, dʼune capacité variant de 30 à 180 équivalents-habitants coûtera environ 150 000 euros hors taxes. Les travaux seront financés pour moitié par la commune des Brenets. Le Paris Les travaux en cours au ciné- ma de la Grande rue à Mor- teau sont bientôt terminés. La salle de projection doit rouvrir ses portes le 20 décembre. Maîche Le coteau Saint-Michel à Maîche, qui a fait lʼobjet de nouveaux aménagements inaugurés en septembre der- nier, est désormais soumis à un arrêté municipal qui inter- dit la circulation aux véhicules à moteurs et aux chevaux. Gendarmerie Le projet dʼextension et de restructuration des locaux de la gendarmerie de Maîche doit démarrer prochainement. Le coût de ces travaux avoisi- ne les 350 000 euros.

L’ entreprise Fabi devrait faire l’objet d’une restruc- turation dans les mois à venir. Le groupe Bourbon de Saint-Lupicin (Jura) a “un pro- jet de transfert” pour sa filiale mortuacienne, confirme la direc- tion jurassienne par la voix de son service communication. Dans l’immédiat, Bourbon ne souhaite pas s’étendre davantage sur ce dossier qui est “à l’étude. Rien n’est encore entériné. C’est une réflexion.” Officiellement, les d’affaires en 2004), qui emploie 2 358 personnes réparties sur 14 sites en Europe précise seu- lement qu’il s’agirait de dépla- cer une partie de l’activité de Morteau dans “la région de Besançon” , sur un site, a priori , autre que celui de BourbonAuto- mobile à Pelousey. Selon nos sources, l’activité concernée par le départ est la direction technique qui englobe notamment le bureau d’études. Un secteur qui emploie aujour- contours du projet ne sont donc pas encore arrêtés. Le plasturgiste industriel (279 millions d’euros de chiffre

d’hui une soixantaine de per- sonnes. En revanche, l’ensemble de la production restera à Mor- teau. L’argument avancé par la direc- tion de Bourbon pour justifier ce choix est celui “de la difficulté de recruter du personnel à la direction technique” murmu- re-t-on chez Fabi. Une fois de plus, en filigrane de ce com- mentaire, c’est la Suisse qui est montrée du doigt. C’est pour recruter sereinement et éviter plus facile de convaincre les can- didats à l’emploi d’intégrer une société qui se situe aux portes de la capitale régionale recon- nue pour sa qualité de vie. Enfin, chez Fabi, des salariés indiquent que Bourbon étudierait la pos- sibilité d’installer l’unité sur le plateau de Saône (zone de Mamirolle par exemple), un sec- teur géographique facilement accessible pour les employés concernés par le transfert depuis le Haut-Doubs. que les cadres ne pas- sent la frontière que la société jurassienne cherche à s’éloigner du Haut-Doubs. Peut-être est-il aussi

“Rien n’est encore entériné.”

Une soixantaine de personnes serait concernée par le projet.

Morteau Ixméca envisage aussi de s’éloigner de la bande frontalière L’entreprise Ixméca à Morteau pourrait être transférée à Besançon en 2008, où est implan- tée une unité du groupe. Un moyen d’échapper, entre autres, au problème de main- d’œuvre propre à la bande frontalière.

D ire que la main-d’œuvre française quitte les sociétés du Haut-Doubs pour aller gagner sa vie en Suisse est désormais un lieu commun. Cela fait partie de la réalité économique de ce terri- toire. Mais pour les entrepreneurs qui sont confron- tés auquotidienàcephénomène,lasituationest pesan- te. Elle l’est d’autant plus lorsqu’ils ont le sentiment d’être les bonnes poires d’un système dans lequel ils jouentlerôledeformateurdupersonnelavantque celui- cinedécidederejoindrelaSuisse,plusalléchante finan- cièrement, après avoir acquis sa première expérience en France. La société Ixméca de Morteau (qui fut d’abord Altech avant d’intégrer le giron du groupe Dion devenu Ixméca depuis peu) a pris la mesure du problème. La maison-mère basée à Maule dans les Yvelines, restructure en ce moment l’ensemble de ses sites (9 au total) répartis sur l’ensemble du territoire national. Dans le cadre de sa réflexion, elle prévoit de fusion- ner les usines de Morteau et de Besançon. L’unité du Haut-Doubs spécialisée notamment dans l’usinage de produits à destination de l’industrie horlogère qui emploie une trentaine de salariés, devrait être transférée début 2008 dans les locaux de Ixméca situés dans la zone d’activité d’École- Valentin. Dans l’opération, Maule fait des éco-

Ixméca subit de plein fouet la fuite de la main-d’œuvre vers la Suisse.

nomies de structure et peut espérer préserver ses salariés.À ce jour, la direction de Morteau remarque que la décision de transférer l’unité n’a pas enco- re été arrêtée. “Elle sera prise fin décembre début janvier. Il se peut que l’on décide de maintenir Mor- teau finalement.” Un scénario peu probable puisqu’à la fois la direc- tion de Maule et de Besançon confirme que le transfert est engagé. Le projet a été exposé aux salariés qui le cas échéant seront amenés à fai- re les trajets pour aller travailler à Besançon.

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