Journale C'est à Dire 128 - Decembre 2007

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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pour l’instant couvert que par des champs. Selon le service éco- nomique de La Chaux-de-Fonds, Patek Philippe souhaite démar- rer les travaux “le plus tôt pos- sible, c’est-à-dire dès le début de l’année 2008.” Patek Philippe s’installera au Crêt-du-Locle La prestigieuse marque horlogère basée à Genève a acquis un terrain d’1,8 hectare à proximité de la manu- facture Cartier. Les montagnes neuchâteloises renforcent encore leur image de “vallée verte en or”. Horlogerie au Crêt-du-Locle n’annonce en aucun cas le déménagement des ateliers de Genève. La manufac- ture du Crêt-du-Locle abritera dans un premier temps les sala- riés de la société SHG. Mais l’ampleur du projet augure un

O n appelle désormais le sec- teurduCrêt-du-Loclela“Gol- denGreenValley”ou“vallée verteenor”. LazonesituéeentreLa Chaux-de-FondsetLeLocledevient, au fil des mois, un des principaux pôlesdumondeenmatièrede fabri- cation horlogère. Dernière nouvelle en date : la célèbre marque genevoise Patek Philippe, dont les modèles pres- tigieux dépassent allègrement les 20 000 euros pièce, a réser- vé un vaste terrain de 18 000 m 2 sur le site du Crêt-du-Locle, sur

les pâturages situés entre l’usine Cartier et le centre Néode. Pour l’instant, la direction de l’horloger genevois ne souhaite pas en dire plus sur le projet. “Nous atten- dons encore quelques semaines avant de communiquer” confie- t-on chez Patek Philippe. Mais l’information ne fait pas de dou- te. Des plans ont été déposés en ville de La Chaux-de-Fonds, l’enquête publique est en cours jusqu’à la fin de l’année pour d’éventuels recours. Le terrain, qui appartenait à l’État, n’est

Patek Philippe est déjà présent à La Chaux-de-Fonds à travers trois socié- tés que la marque genevoise possède :

développement plus ambitieux. “Les bâti- ments seront dimension- nés pour accueillir entre 150 et 200 salariés. Tout dépendra des activités

Un des plus grands noms de l’horlogerie haut de gamme.

Calame, fabricant de boîtes de montres, SHG, entreprise de ser- tissage et Poli-Art, société de polissage. Patek Philippe est éga- lement présent à Saint-Imier à travers un autre atelier de fabri- cation. La construction de ce futur site

qui viendront là” confient les ser- vices économiques de la ville. Si les informations sont distillées au compte-gouttes, on sait néan- moins que le bâtiment - sur lequel apparaîtra le nom de Patek Phi- lippe, les autorités chaux-de-fon- nières y tiennent -, sera construit sur deux étages, avec un parking en sous-sol pouvant accueillir une centaine de véhicules. Patek Philippe est un des plus grands noms de l’horlogerie haut de gamme. La manufacture gene- voise demeure une des références majeures dans l’univers de la haute horlogerie. Avec ses 1 100 collaborateurs, la société fami- liale fondée en 1839 fabrique quelque 38 000 montres par an. Une production largement insuf- fisante pour satisfaire la deman- de. Par ailleurs, le groupe pour- suit aussi son essor dans la région L eservicerégionaldesdouanes a comptabilisé en 2006, 150 dossiers concernant des sai- sies d’armes à la frontière franco- suisse. Toutes les catégories sont confonduesdanscesstatistiques:du poignard au fusil d’assaut. Sur l’ensemble de ces affaires, cinq sont relativesàdesarmesdeguerre.Ces chiffresmontrent que la circulation d’armesentrelesdeuxpaysn’estpas intense. Cependant elle existe. “La recherche d’armes fait partie de nos contrôles. Mais les saisies res- tent anecdotiques, ce qui n’enlève rien à notre préoccupation comp- te tenu du nombre d’affaires” explique le service des douanes. Récemment, les garde-frontières français ont intercepté à Vallor- be un particulier en possession d’une arme de guerre. Un équi- pement prohibé en France où la législation est très stricte. Pour détenir une arme, il faut être chasseur et donc être titulaire d’un permis, ou posséder une licence de tir renouvelable tous les trois ans qui nécessite au préalable une enquête de mora- lité menée par les services de gendarmerie. Et puis il a les armes dites de guerre qui sont strictement inter- dites, ce que déplorent les collec- tionneurs. Car le législateur ne fait aucune distinction entre un fusil de 1898 pour lequel il n’existe plus de munitions et une arme automatique de type AK- 47 (kalachnikov). “Quand bien même ce soit pour une collection personnelle, c’est prohibé” insis- te le service des douanes (à moins qu’elle ne soit neutralisée). Résultat, selon un armurier du canton de Vaud, la rigueur de la législation encourage le dévelop- pement d’un marché parallèle. “Je dirais qu’une transaction sur 100 se passe en armurerie” regret- te-t-il. Tout le reste se ferait donc du particulier au particulier en Suisse. Dans ce pays, la légis- lation est plus souple pour déte-

genevoise. Il a ainsi fait l’acquisition du terrain appar- tenant jusque-là au groupe l’Oréal, qui a quitté les lieux. Le rachat de cette parcelle est une nouvelle prouesse puisqu’elle était particulièrement convoi-

tée, étant située au cœur du centre horloger genevois. Le patron de Patek Philippe, Phi- lippe Stern, a une fortune esti- mée entre 1,5 et 2 milliards de francs suisses. J.-F.H.

Quand les armes passent la frontière Douanes Les disparités dans les législations entre la France et la Suisse encouragent des ama- teurs d’armes à aller s’approvisionner en terre helvétique.

Patek Philippe : un nouveau nom de l’horlogerie haut de gamme aura une superbe vitrine au Crêt-du-Locle.

Trouver une kalachnikov sur Internet en Suisse, c’est possible !

nir une arme. Le permis est déli- vré d’abord sur la base d’un casier judiciaire vierge. La personne doit également s’acquitter d’un forfait de 50 francs suisses.

Internet via un site de petites annonces où, entre la rubrique “animaux” et “art-antiquité” se trouve la rubrique “armes”. Là, le choix est impressionnant ! Mal-

Alors que les armure- ries helvétiques tien- nent à jour un registre de police à chaque fois qu’elles délivrent une arme, la transaction

gré tout, les services de gendarmerie constatent que “la majorité des gens en Suisse sont très méti- culeux.” Parler donc

La Suisse prévoit de réviser sa législation.

de particulier à particulier ne nécessite qu’un contrat entre les deux parties valable 10 ans “rare- ment contrôlé par les services de police, puisque la vente n’est pas soumise à déclaration auprès des autorités” déplore l’armurier qui estime que c’est une concurren- ce déloyale. Ce contrat est cen- sé garantir la traçabilité de l’arme. Les Français peuvent acquérir une arme auprès des armure- ries helvétiques à condition qu’ils aient toutes les autorisations des autorités hexagonales L’affaire est plus simple s’ils se tournent vers le marché du particulier où ils pourront peut-être rencontrer un vendeur moins regardant sur le respect de la législation. La prise de contact peut se faire par

de marché parallèle entre la France et Suisse voire même de trafic d’armes entre ces deux pays serait un raccourci trop rapi- de. Et ce, malgré la porosité de la frontière. D’ailleurs, la Suis- se prévoit de réviser sa législa- tion sur le vente d’armes afin de la durcir. Les autorités s’inquiètent plus aujourd’hui d’un trafic d’armes prohibées liée à l’extension de la zone Europe vers les pays de l’Est en particulier. La Belgique fait également partie des pays où la législation est plus souple qu’en France. L’Union Européenne légi- fère sur ce sujet pour tenter d’harmoniser les règles.

OUVERT LES DIMANCHES 16 ET 23 DÉCEMBRE

T.C.