Journale C'est à Dire 128 - Decembre 2007

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P L A T E A U D E M A Î C H E

La commune vend la maison forestière Maîche

C ette propriété communa- le située rue des Chalets est occupée depuis sept ans par l’agent O.N.F. et son épou- se. Le couple qui louait jusqu’à présent cette modeste maison sou- haitait en faire l’acquisition. Sol- licitée à cet effet, la commune n’a émis aucune objection. “Il ne s’agit pas d’un lieu de service public à proprement parlé. Cette vente n’a donc guère d’intérêt spéculatif par- ticulier si ce n’est peut-être de conforter le maintien de l’agent

O.N.F. sur la commune” , indique- t-on à la mairie. L’O.N.F. ne s’oppose pas à cette cession. Le Service des Domaines a estimé ce bien à 120 000 euros. Une évaluation portée à 140 000 euros après réunion de la Com- mission des finances en octobre dernier et discussion avec l’acquéreur. Ce prix de vente ne prend pas en compte les frais résultants de l’opération qui res- tent à la charge du futur pro- priétaire.

Tout schuss sur les pistes de Goule Maîche Le contrat de gérance de ce petit site alpin exploité par l’association des skieurs de Maîche vient d’être renouvelé pour une durée de 10 ans. Skier discret mais convivial.

L es terrains situés sur le site de Goule appartiennent au Centre Communal d’Action Sociale depuis le début du siècle der- nier. Par délibération en date du 25 septembre dernier, le C.C.A.S. a mis ces terrains à disposition de la commune de Maîche en vue de per- mettre l’accueil, l’organisation et le développement de la pratique du ski alpinet des autres activités culturelles et familiales compatibles avec le site. “La création du site alpin remon- te à 1967. Les installations com- prennent un téléski baby et une autre remontée mécanique qui dessert la piste principale. Cette piste est assez réputée car assez pentue. On peut considérer qu’il s’agit d’une “peti- te” rouge” , souligne Samuel Cho- pard, le président de l’association chargée de gérer les installations. Il succède ainsi à Robert Dolci,

lequel s’était attelé à cette tâche durant 17 ans, y apportant notam- ment un esprit de convivialité que les responsables actuels entendent bien préserver. “On n’est pas tour- né ni vers la compétition, ni vers la formation. Quand des personnes souhaitent s’initier, on les oriente au ski-club de la Combe Saint-Pier- re” , tient à préciser le dirigeant. Peu connu, le site de Goule jouit d’une place particulière dans le cœur des Maîchois, notamment auprès des plus anciens qui l’ont pratiqué dans leur jeunesse. La convention d’origine qui liait la com- mune à l’association méritait un dépoussiérage juridique. Cette mise à plat est désormais officialisée depuis le 8 décembre. À 1 000 mètres d’altitude, le fonctionne- ment des remontées est fortement tributaire des conditions

d’enneigement. “L’hiver dernier, on a ouvert seulement un week-end.” Quand l’épaisseur du manteau nei- geux est suffisante, la Goule accueille les skieurs le week-end, les mardis et vendredis soirs en nocturne et tous les jours en pério- de de vacances scolaires. “On met en place un tableau de permanen- ce entre les adhérents. Il faut trois personnes pour faire tourner la bou- tique. On peut remercier nos retrai- tés mobilisés lors des congés sco- laires.” L’association qui rassemble 25 membres va récupérer cette année un second dameur. Elle se charge d’entretenir la piste, procède à des fauches régulières et assure aus- si la location du chalet d’accueil, disponible pour des repas hors sai- son de ski.

Des bénévoles de l’association, prêts pour une nouvelle saison.

Maîche Des formations dans l’ancien bâtiment Super’Or ?

C’est en tout cas l’une des pistes de réflexion évoquée par la commune et plusieurs industriels du Plateau en vue de pallier le manque cruel de main-d’œuvre qualifiée.

nomique helvétique” , explique Max Labonne, le directeur de Christian Bernard, l’une des entreprises maîchoises ayant participé aux réunions de tra- vail organisées autour de cet éventuel site de formation pro- fessionnelle. Si l’on peut difficilement contra- rier le mouvement migratoire à destination de la Suisse, l’idée de proposer aux acteurs éco- nomiques locaux un outil de for- mation continu permettrait au moins d’élargir le gisement de main-d’œuvre qualifiée. D’autant plus quand ces métiers retrouvent un certain attrait. “J’ai récemment participé à une journée de promotion autour des filières techniques à l’A.N.P.E. J’ai pu rencontrer à cette occasion beaucoup de per- sonnes qui souhaiteraient tra- vailler dans la bijouterie, l’horlogerie. C’est déjà encou- rageant. Mais on ne devient pas du jour au lendemain un bon sertisseur. Il faut des bases, de l’expérience” , poursuit Max Labonne. Le projet porté par le maire de Maîche vise ainsi à freiner cet- te pénurie en proposant des filières de formation qui vien- draient en complément de l’existant. “On a travaillé avec le Rectorat et le G.R.E.T.A. pour étudier la faisabilité d’une tel- le structure. C’est clair qu’on ne

S itué rue deGoule,l’ancien bâtiment Super’Or d’une surface de 1 200 m 2 est aujourd’hui mis en ven- te dans le cadre de la liquida- tion judiciaire de Super’Or. Esti- mant qu’il ne sert à rien de le laisser inoccupé, ou d’envisager sa reconversion en logements, les élus maîchois ont engagé un débat sur son devenir. “La com- mune souhaite l’acquérir pour mettre en place un lieu de for- mation qui fonctionnerait en partenariat avec les entreprises locales, le lycée de Morteau et d’autres organismes. Le Conseil régional est très partant” , note Joseph Parrenin, le maire éga- lement vice-président de la Région. Ce projet a d’ores et déjà reçu un accueil très favorable de la part des industriels du Plateau confrontés au sempiternel pro- blème de recrutement de per- sonnel qualifié. “En bijouterie, le lycée de Morteau forme des ressortissants très qualifiés qui correspondraient à nos besoins. Malheureusement, ces personnes, sitôt sur le marché du travail, sont happées par l’appareil éco-

Vide depuis 18 mois suite à la liquidation judiciaire de Super’Or, le bâtiment convoité offre 1 200 m 2 de surface habitable (photo archive Càd).

pourra pas empêcher les gens d’aller en Suisse. Mais cet outil peut permettre aussi de préser- ver un patrimoine de savoir-fai- re et d’anticiper une vague mas- sive de départs en retraite qui se profile dans les 5 à 10 ans qui viennent” , justifie Joseph Parrenin. Les professionnels de la for- mation ne sont pas foncièrement rebelles à cette initiative enco- re à l’état embryonnaire qui “va poser une question d’opportunité sur le développement territorial. Aménager quelques salles avec des tables, des chaises, c’est une chose. Définir des objectifs, des

actions, un fonctionnement, trou- ver des financements relève d’une tout autre stratégie” , estime l’un d’eux. Pour ce qui est du soutien des industriels locaux, Max Labon- ne annonce déjà son concours. “On est prêt à participer à l’action en délégant nous-mêmes des collaborateurs pour l’encadrement. Personnellement, j’adhère totalement au princi- pe.” Rien n’est fait bien sûr. Si la piste formation ne se concré- tise pas, Joseph Parrenin pri- vilégiera l’accueil d’une autre activité industrielle. F.C.

“Personnellement, j’adhère totalement au principe”, commente Max Labonne, le directeur de l’entreprise Christian Bernard.

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