Journal C'est à dire - Mars 2024
VAL DE MORTEAU
Les batraciens sont entre de bonnes mains Le Bélieu
Les bénévoles ont installé des filets de protection pour protéger les batraciens en période de reproduction entre Le Bélieu et Le Bizot. Au niveau de Sobey, les populations ont été décimées.
filets installés de part et d’autre de la route départementale, ces batraciens étaient condamnés à une mort quasi certaine. C’est hélas le sort que les auto mobilistes, devenus beaucoup trop nombreux et notamment au petit matin, ont réservé aux batraciens autrefois regroupés du côté de Sobey, entre Les Fins
L’ an dernier, les efforts fournis par les béné voles encadrés par la L.P.O. ont permis de
sauver au printemps quelque 1 400 spécimens de grenouilles rousses, crapauds communs ou tritons. Sans les 400 mètres de
Les filets de protection ont été installés les 7 et 8 mars. Ils serviront jusqu’au mois de mai.
ciens. On s’aperçoit que nombre d’entre eux souffrent de maladies genre mycoses ou virus, venus d’Asie” ajoute le naturaliste. Du fait du réchauffement clima tique, une grande mortalité touche également ces spécimens qui respirent par la peau. Ce travail de l’ombre mené par les bénévoles est d’autant plus important que notre secteur abrite quelques espèces très rares de batraciens comme ces espèces de tritons crêtés et de tritons ponctués. Sous la hou lette de la L.P.O., il existe dans le département cinq dispositifs de protection basés sur de tels dispositifs. Un gros travail, mais très insuffisant au regard du nombre de batraciens qui sont décimés sur les chaussées du Doubs. n J.-F.H.
longeant les filets, elles finissent par tomber dans des seaux que les bénévoles s’attachent à transporter chaque matin et qu’ils déversent de l’autre côté de la route afin de permettre aux bestioles de poursuivre leur chemin. Ces installations res
et Morteau, un secteur qui concentrait sans doute la plus grande population de batraciens du Haut-Doubs. Ce temps est révolu, si bien que les bénévoles de la L.P.O. ont déménagé leurs installations pour choisir cette portion de route située entre
Le Bélieu et Le Bizot. “C’est la troisième année que nous installons ces filets ici. À Sobey, la population de batra ciens a été exterminée
teront jusqu’au mois de mai, le temps que la migration des batra ciens soit terminée. À cette époque de l’an née, les grenouilles et
“ÀSobey, la population a été exterminée.”
par la circulation alors que c’était sans doute le principal couloir de migration du secteur” observe Cyrille Parratte, un des bénévoles mobilisés pour la cause. Les filets de 50 cm de hauteur installés au bord de la route empêchent ainsi les grenouilles de traverser la chaussée. En
autres crapauds qui vivent la plupart du temps en forêt, rejoi gnent des plans d’eau pour aller s’y reproduire et pondre leurs œufs. C’est donc pour leur éviter un voyage fatal qu’une bonne vingtaine de bénévoles se mobi lise chaque printemps. “Nous profitons de ce travail pour véri fier l’état sanitaire des batra
Une vingtaine de bénévoles se mobilisent pour la cause.
La rénovation de l’orgue n’est pas dans les tuyaux Villers-le-Lac
L’état de l’orgue de l’église de Villers-le-Lac fait parler au sein de la commune, mais cela ne va pas plus loin. La municipalité, propriétaire de l’instrument, ne souhaite pas investir dans ce patrimoine historique.
auprès de la Fondation du Patrimoine, des affaires culturelles...” Sans oublier que concernant l’orgue, il faut avoir sous la main, un instru mentiste apte à en jouer. “Ce genre de musicien se fait rare mais on peut faire vivre un instrument, le mettre en valeur à l’occasion de concerts, la cause n’est pas perdue d’avance” pense Jean-Marie Robbe. “C’est donc, pour l’instant, un combat idéologique ! Ce n’est pas qu’une question de finances, c’est un problème d’intérêt pour la préservation, le main tien du patrimoine instrumental, et pour le développement de la culture musicale. Le sujet intéresse peu de monde, pourtant l’orgue de Villers-le-Lac a participé à la vie intime des gens. Je tire la sonnette d’alarme concer nant l’orgue depuis 20 ans. Madame le Maire m’a dit qu’elle organiserait une réunion, j’at tends toujours une convocation.” En guise de réponse, Dominique Mollier confirme que la rénovation n’est pas programmée. “Elle coûterait trop cher” réagit la maire de Villers-le-Lac sur le sujet. “Le dernier devis que j’ai eu entre les mains s’élevait à 58 000 euros. Je trouve que c’est trop pour un orgue qui servirait trop peu de fois.” n A.A.
C’ est un orgue de type roman tique qui rendait excessi vement bien les musiques de la fin du XIX ème siècle. Un orgue “pneumatique” de facture originale, témoin d’une époque, resti tuant à merveille les timbres des sym phonies de Widor, Saint-Saëns ou de Lefébure-Wély. L’orgue à tuyaux de l’église Saint-Jean de Villers-le-Lac est aujourd’hui en très mauvais état, mais sa rénovation n’est pas program mée. Au plus grand regret de Jean Marie Robbe. “Cet orgue n’est plus fiable pour un concert depuis 7 ou 8 ans” regrette celui qui a été président, puis vice-président, de l’association “Autour de l’orgue” entre 1998 et 2022. “Il y a des problèmes nés de la présence de tuyauterie de plomb atteint de la lèpre qui rend le métal poreux, et des peaux d’agneau qui assurent l’étanchéité à tous les niveaux de l’instrument. Ce sont des peaux qui ont 120 ans ! Les petits soufflets de commande de l’arrivée du vent dans les tuyaux sont poreux et des notes parasites jouent seules, de façon aléatoire, sans intervention de
l’instrumentiste. Et puis, d’un point de vue liturgique, il n’y a plus qu’une messe par mois, aucun organiste n’est capable de s’en servir et le répertoire catholique n’est plus, depuis des dizaines d’années, porteur des musiques d’orgue.” Pour Jean-Marie Robbe, la solution est de refaire complètement l’instru ment, de tout démonter, de remettre tous les éléments à neuf. “Il y enaau
minimum pour 80 000 euros” poursuit-il. “En actualisant les devis. Mais la commune de Villers-le-Lac a bien d’au tres soucis que celui-là. C’est dommage quand on voit que
“Sa rénovation coûterait trop cher” dit la maire.
la commune de Frambouhans a installé un orgue en parfait état, sans se mettre en danger financièrement, car elle a su aller chercher des subventions et a lancé une souscription. Il n’est resté qu’une somme ridicule à la charge de la collectivité. Les subventions, il faut aller les chercher, tirer les bonnes ficelles. Il faut une volonté, du courage, de la ténacité ! Même si ce sont toujours des dossiers compliqués à monter
Photo datant de 1902 concernant les premiers travaux sur l’orgue de Villers-le-Lac.
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