Journal C'est à dire - Mars 2024
PLATEAU DE MAÎCHE
La nouvelle grande échelle des pompiers de Maîche Maîche Une cérémonie officielle s’est déroulée le 5 mars dernier. La clef symbolique de l’équipement a été remise par Christine Bouquin à Jérôme Rollin, chef de centre.
F ace à face historique sur le parking du centre de secours, d’un côté la nouvelle échelle pivo tante automatique (E.P.A. de 32 mètres) et de l’autre son ancêtre (24 mètres), en service depuis 40ans. “Ce nouvel engin, bourré de technologie, est capable de
détecter les lignes électriques. Il est équipé d’une nacelle permet tant de sécuriser personnes sau vées et personnels. On peut aussi y fixer les lances hydrauliques sur les côtés, facilitant le travail des pompiers depuis le haut de l’équipement” , déclare Jérôme Rollin.
1980, mais il poursuit son activité à domicile. Sollicité par le G.R.E.T.A., il forme jusqu’en 1986 plusieurs élèves aux métiers du cuir. Il participe à de nombreuses expositions et colloques dans l’Eu rope entière et noue des contacts avec des représentants de la société Hermès. Sous leur impulsion, l’école Boudard de sellerie-maro quinerie d’art voit le jour à Grand Charmont en 1987, puis s’installe à Bethoncourt. Intégrée au Centre de Formation pour Adultes du Pays de Montbéliard (C.F.A.) en 1994, elle a sorti à ce jour plusieurs centaines d’élèves. Robert Boudard obtient cette année-là un deuxième titre de Meilleur Ouvrier de France en maroquinerie. Toute sa vie professionnelle et per sonnelle a été dédiée à la trans mission de son savoir-faire et de ses valeurs. Les années suivantes lui valent de multiples reconnais sances (chevalier des palmes aca démiques, chevalier dans l’ordre national du mérite, officier des palmes académiques et chevalier de la légion d’honneur). Robert Boudard, décédé le 6 août 2013, a eu de son vivant la fierté d’avoir favorisé l’implantation de trois ateliers Hermès (Seloncourt, Outre le fait d’offrir aux sapeurs des conditions de travail adap tées à leurs missions, l’engin autorise le transport de victimes allongées sur brancard, évitant la contrainte d’une descente par les escaliers. “Nous avons décidé de reconditionner trois équipe ments de ce type, et Maîche est le premier à en accueillir un” , précise Sébastien Freidig, com mandant et chef du Groupement Services Techniques et Logis tique du S.D.I.S. 25 (Service Départemental d’Incendie et de Secours). “Nous avons récupéré ces véhicules à Düsseldorf en Allemagne. Les camions de base Mercedes (produits en 2007) sont complètement démontés et contrôlés. Nous ajoutons ensuite l’équipement E.P.A. fourni par Rosenbauer, le numéro 1 mon dial des échelles” , ajoute M. Schneider de l’entreprise “Ser vices Échelles France”, respon sable de la reconfiguration de ces véhicules. Le budget annuel du S.D.I.S. 25 est de 71,2 millions d’euros, dont 15,8 pour la partie investisse ment couverte par l’autofinan
Un face-à-face emblématique de 40 années
d’évolution technique.
on parle d’équipement à occur rence faible, c’est-à-dire qu’il ne sort que rarement, mais qu’alors sa mise en œuvre est essentielle” , note Sébastien Freidig. Le S.D.I.S. 25 ne parle pas en termes de rentabilité mais en notion d’adaptation aux risques, qu’il s’agisse des victimes poten tielles ou des personnels. 750 véhicules spécialisés sont à la disposition des 2 600 sapeurs pompiers volontaires et des 400 professionnels, auxquels il faut ajouter une centaine de cadres et agents administratifs et tech niques. Chaque jour dans le départe ment, 400 hommes sont mobi lisables en moins de 10 minutes et 650 chaque nuit. L’institution
forme 330 J.S.P. (Jeunes sapeurs pompiers) dans 19 sections asso ciatives et dispose d’une réserve citoyenne. Depuis les 74 implan tations territoriales dans le Doubs, ce sont plus de 32 000 victimes secourues chaque année dans 40 000 opérations de secours. Dans une récente publication, Christine Bouquin, la présidente du S.D.I.S. 25, faisait l’éloge de “notre formidable modèle de sécurité civile qui permet de garantir un secours du quotidien comme de l’exceptionnel au cœur de tous nos territoires.” C’est indéniablement l’objet de ce nou vel équipement arrivé au centre de secours de Maîche. n Ph.D.
cement, l’emprunt, le fonds de compensation T.V.A. et des sub ventions diverses. Le fonction nement du service d’un montant de 55,4 millions d’euros est cou vert par le Département du Doubs (27 millions) et les com munes et communautés de com munes (21 millions). Au vu de ces montants, on com prend l’importance de pouvoir accéder à des véhicules recon ditionnés, d’autant plus qu’ils ont une durée de vie longue de par leur utilisation réduite en temps de sortie et de kilomé trage. “Sur ce genre de véhicules, nous pouvons compter sur une disponibilité des pièces détachées pendant 35 ans” , ajoute M. Schneider. “Avec ce type d’engin,
Remise symbolique de la clé avec Régis Ligier (maire de Maîche), Michel Vienet (vice-président du S.D.I.S. 25), Stéphane Beaudoux (contrôleur général et chef de corps), Christine Bouquin (présidente du Département et du S.D.I.S. 25), Jérôme Rollin (chef de centre de Maîche) et une Jeune Sapeur-Pompier de Maîche.
Maîche-Trévillers
l Le Luisans En partie rénovée par des béné voles il y a deux ans, l’église du Luisans accueillera un concert de chorale le vendredi 12 avril à 20 heures. Cette manifestation est organisée par une associa tion récemment créée sur la commune, baptisée “Village EnVie”. Son but : créer des ren contres et de la convivialité. L’as sociation “Les arti show”, groupe de jeunes enfants dirigés par Élise et Marie, ouvriront la soirée par un chant d’accueil. Ensuite, le concert sera animé par le chœur d’hommes des Combes dirigé par les cousins Bonnet ainsi que la chorale des chœurs de Vennes. En entracte, les spectateurs pourront apprécier des jeunes musiciens en herbe de la commune qui interpréteront des morceaux au piano, violon, accordéon et autres instruments. Entrée libre. Enbref…
Robert Boudard, précurseur de
la maroquinerie de luxe dans le Doubs
C’ est à Maîche que naît Robert Boudard le 14 septembre 1926. Son père est bourre lier-harnacheur à Trévillers et lui apprend le métier dès ses 13 ans. Son premier diplôme sera un bre vet de maîtrise en 1946. La dis parition progressive de la traction animale dans les travaux agricoles et forestiers met à mal l’entreprise familiale. Robert rejoint alors les automobiles Peugeot et s’initie à la sellerie et au garnissage des voitures. Dès 1950, il devient enseignant à l’école d’apprentissage de l’entre prise. Sa carrière évolue positive ment et il intègre le bureau d’études comme sellier-prototy piste. Parallèlement à la demande de cavaliers de son entourage, il ouvre un atelier de sellerie à son domicile qui assoira sa réputation. Il devient alors membre du jury de plusieurs écoles. En 1977, il obtient son premier diplôme de Meilleur Ouvrier de France en sel lerie. L’heure de la retraite sonne en Artisan hors pair et infatigable formateur, l’homme natif de Maîche est à l’origine de l’im plantation d’ateliers Hermès dans le Pays de Montbéliard.
Héricourt puis Allenjoie) avec pra tiquement 800 emplois à la clé. À l’occasion de l’inauguration de ce dernier site, Emmanuel Pommier, directeur général du pôle Artisanal Maroquinerie, déclarait : “Nous avons ici des racines profondes. Nos premiers recrutements d’ar tisans formés à l’école Boudard datent de 1983.” L’industrie du luxe poursuit plus que jamais son développement et le C.F.A. de Bethoncourt continue à voir affluer les candidatures. Des personnes viennent de partout pour suivre cet apprentissage exigeant d’un an, mais garant d’un emploi chez un des grands du luxe. La vie de Robert Boudard illustre parfaitement l’importance que revêt la transmission des connais sances, mais aussi des valeurs artisanales traditionnelles, dans une économie moderne pourtant dominée par l’obsolescence pro grammée et la consommation éphémère. n Avec nos remerciements au Centre d’Entraide Généalogique de Franche-Comté pour les éléments biographiques sur Robert Boudard.
Robert Boudard dans son atelier de Montbéliard (photo Claude Nardin).
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