Journal C'est à dire 320 - Octobre 2025

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PLATEAU DE MAÎCHE

La vérité sur la rencontre De Gaulle-Churchill Maîche L’historien local Jean-Michel Blanchot souhaite réhabiliter l’importance de cette rencontre historique du 13 novembre 1944 à Maîche. Elle aurait permis selon lui de réaffirmer l’autorité du Général De Gaulle alors que la guerre était loin d’être terminée.

Jean-Michel Blanchot souhaite réhabiliter cet épisode de l’histoire trop souvent mésestimé.

Les photographes locaux Voide et Janin ont immortalisé cette rencontre historique.

T ous les Maîchois ont en tête une de ces fameuses photos prises en ce 13 novembre 1944 sur les marches du château Montalembert où l’on voit, sous le froid et les flocons de neige, la grande silhouette du Général De Gaulle accom

auprès de De Gaulle a revêtu une dimen sion considérable pour ancrer l’autorité de De Gaulle en tant que chef du gou vernement français à un moment où le sort de la France n’était pas encore réglé” soutient Jean-Michel Blanchot. Cette visite de Churchill dans des condi

pagné de Winston Churchill, le Premier ministre anglais, l’iné vitable cigare à la bouche, des cendre les escaliers du perron. La légende raconte que cette entrevue organisée à quelques

tions météorologiques dan tesques n’était donc pas qu’une visite du front, mais bien une rencontre d’État destinée à scel ler les relations franco-britan niques avant la fin de la guerre.

Un grand repas à l’Hôtel du Lion d’Or.

occupées, comme certaines régions de France qui n’ont été libérées que quelques jours avant l’armistice de mai 1945. Raison pour laquelle cette visite à Maîche a permis d’affiner la stratégie des alliés. Et tout cela, dans une bonne entente entre les deux hommes contrairement à ce qui est rap porté parfois” poursuit l’historien qui souhaite tordre définitivement le cou à cette légende selon laquelle cette ren contre aurait été houleuse. “Les témoi gnages sont unanimes pour dire que cette rencontre s’est bien passée” insiste l’historien. Les plus grandes difficultés ont sans doute été liées à la météo, exécrable à cette période. À tel point que la voiture qui emmenait Churchill de Besançon à Maîche s’est embourbée dans la neige à hauteur du Luhier. “On a beaucoup de témoignages de cette visite. Churchill lui-même la relate dans ses mémoires, ainsi que sa fille Mary qui accompagnait son père, elle a même pris des photos. Le chef d’état-major de Churchill, Alan Brooke, a également relaté cet épisode dans ses mémoires. On a donc de nom breux textes, et de nombreuses photos notamment des photographes maîchois

kilomètres seulement du front du Lomont avait été houleuse entre les deux hommes. Jean-Michel Blanchot, professeur d’histoire au lycée de Mor teau tente de redonner à cette rencontre toute sa dimension historique. “Cet épi sode de la guerre n’est pas suffisamment connu, ou alors il est souvent déformé. Alors que cette visite d’État de Churchill

Cette visite du Premier ministre anglais a d’ailleurs duré trois jours, elle avait débuté à Paris, s’est poursuivie à Maîche et s’est terminée à Reims le surlendemain. À cette époque, Paris était certes libérée depuis le 25 août, tout comme le Haut-Doubs, mais “la guerre était encore loin d’être gagnée, les Vosges et l’Alsace étaient encore

Un film a même été tourné de

pour principale mais fondamentale conséquence “que la France redevienne la France. La rencontre de Maîche a donc eu des enjeux géopolitiques majeurs” affirme Jean-Michel Blanchot qui avait animé l’an dernier à la même époque une conférence à l’occasion du 80 ème anniversaire de cette tranche d’histoire de la seconde guerre mon diale. n J.-F.H.

Voide et Janin qui témoignent de cette rencontre qui s’est poursuivie par un grand repas à l’Hôtel du Lion d’Or, une table réputée à l’époque.” À cause du retard pris lors de cette journée maîchoise où Churchill était littéralement gelé, les deux hommes renonceront finalement à rendre visite aux soldats du front sur le Lomont, résumant cette journée maîchoise à des échanges diplomatiques qui a eu

cette journée au cours de laquelle le convoi de Churchill a été pris dans la neige à hauteur du Luhier.

Profession… assistant maternel ! Les Écorces

Il n’est pas rare que des mamans qui en ont le temps viennent partager un repas avec eux dans ce lieu qu’il a baptisé la “Cocci nelle verte”. Il pratique la motri cité libre, pas de lits avec des barreaux mais des couchages directement au sol qui permet tent aux enfants de gérer libre ment leurs temps de repos et leurs déplacements. La salle de jeux aborde des thèmes diffé rents qui se renouvellent au fil des saisons. Sa compagne Mar jorie, musicienne accomplie, offre également aux enfants des temps d’éveil musicaux. Équipé d’une imprimante en 3 dimensions et d’un outil de découpe laser, Patrice multiplie avec les enfants les ateliers manuels. Le tableau d’accueil est d’ailleurs une de ses réali sations permettant aux petits de mieux appréhender leur envi ronnement et celui de leurs familles. Il n’y a bien sûr pas d’écran à la maison, ce qui n’em pêche pas Patrice d’utiliser les technologies modernes pour com

Patrice Chabanis s’est spécialisé dans ce métier passionnant, essentiellement féminin, et très porteur face à une pénurie croissante de professionnels.

M arseillais de nais sance, il a passé une grande partie de sa vie dans les Alpes de-Haute-Provence. C’est sa pré cédente carrière de direction dans l’hôtellerie qui l’a amené avec sa compagne dans le Haut Doubs. “À la naissance de mon premier enfant, j’ai pris un congé parental de deux ans et demi. J’ai demandé un agrément d’assistant maternel pour mettre un pied dans ce métier et pas seule ment pour m’occuper de mon enfant” , déclare-t-il. L’installation dans une vaste maison aux Écorces il y a un an et demi lui a permis de réaliser son nouveau projet professionnel. “Après l’obtention de mon agré ment pour 3 enfants (une demande pour un quatrième est

en cours), j’ai pu suivre la for mation et démarrer mon activité en février dernier” , précise Patrice. Le métier est en train de changer et se professionnalise. L’éducation moderne ne se contente plus de l’aspect nour ricier et de la simple garde des enfants mais aborde des sujets tels que la psychologie, le déve loppement personnel, le sommeil

ou la nourriture. Les parents sont aussi en recherche de ces nou veaux modèles. “La phase de familiari

Un métier qui se professionnalise.

sation est importante et doit durer suffisamment longtemps. Je passe de longs moments avec les parents et l’enfant pour les sécuriser tous et assurer une séparation temporaire sans pleurs. J’ai aussi ce luxe de pou voir choisir les familles avec qui je travaille” , ajoute-t-il.

Patrice Chabanis devant le tableau d’accueil qui permet aux enfants d’appréhender leur environnement quotidien et celui de leurs familles.

muniquer avec les parents. L’ap plication “Nounou-Top” permet un suivi en temps réel des divers moments. “Et, depuis septembre j’ai créé un vlog (contenus vidéos)

montrant aux parents les diffé rentes activités que nous prati quons ensemble et leur permet tant d’interagir avec moi”, ajoute Patrice. “J’adore ma vie. Il ne

faut surtout pas passer à côté de ce métier passionnant sous pré texte qu’on est un homme” , plaide et conclut Patrice Chabanis. n Ph.D.

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