Journal C'est à dire 319 - Septembre 2025

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VAL DE MORTEAU

Pas de baisse d’effectifs et une nouvelle principale au collège Bouquet Morteau-Villers-le-Lac Arrivée à la rentrée scolaire en tant que nouvelle principale du collège Jean-Claude Bouquet, Isabelle Ménage revient sur la rentrée dans l’établissement. Et notamment les effectifs qui sont plus que stables.

E lle arrive tout droit de l’Acadé mie de Versailles après y avoir enseigné plus de 16 ans l’an glais. Pour autant, la ville de Morteau n’est pas un terrain inconnu pour Isabelle Ménage, familière de la région Bourgogne-Franche-Comté. Depuis la rentrée, elle a pris le poste de principale du collège Jean-Claude Bou quet. Si la configuration bi-site (un à D’autant plus que pour cette rentrée dans le Val de Morteau, les effectifs sont très stables (contrairement au reste de l’Académie de Besançon, voir ci-contre) avec un pic d’inscriptions en 6 ème non prévues donc non anticipées pendant l’été. La raison : une grosse arrivée de familles sur le Val de Morteau. “Nous avons cinq classes de 6ème qui sont char gées, effectivement, souligne Isabelle Ménage. Nous avons 10 élèves dans le dispositif U.L.I.S., soit deux par classes. Morteau, l’autre à Villers-le Lac) ne lui pose pas de problème, elle avoue tout de même que c’est énergivore.

Avec leur A.E.S.H., ça fait plus de monde. On travaille beaucoup l’inclusion.” Le collège public a également vu des ins criptions en 3 ème de retour du privé. Annoncée comme une nouveauté par le rectorat, l’équipe pédagogique a mis en place une stratégie de réussite pour les élèves de 3 ème . “Ici, on a choisi de cibler des élèves en difficulté mais pas complè tement en perdition. On va travailler l’es a un autre pendant avec des élèves pré sentant des difficultés qui les handicapent pour l’orientation. On va faire de la remé diation, revenir sur des choses basiques dans les apprentissages, on travaille la méthodologie pour être plus autonome.” Ces groupes travaillent sur leur pause méridienne tout au long de l’année, impli quant du temps libre plus raccourci. Pour l’heure, 10 élèves par groupe ont été choisis sur la base du volontariat, avec 7 intervenants. “On a pris la liberté time de soi, la confiance en soi, le sens de l’école… pour essayer de les sortir de cette spirale néga tive, explique la principale. Il y

Des classes de 6ème assez chargées.

Le collège Jean-Claude Bouquet compte près de 900 élèves sur deux sites.

En bref…

de faire évoluer les groupes dans le temps, reprend Isabelle Ménage. Mais concer nant l’estime de soi, beaucoup de collégiens pourraient profiter de ces groupes. Les problèmes d’image de soi, de peur du changement, de l’échec, de la réussite, c’est universel.” Cet axe trouve son écho dans les proto coles sur la santé mentale, là aussi annoncé par le rectorat. “La santé mentale est un problème qui préoccupe réellement

le monde enseignant. Ce n’est pas anodin cet atelier autour de l’estime de soi” , observe la principale. Heureuse d’évoluer dans deux bâtiments rénovés il y a peu, Isabelle Ménage relève toutefois que l’internat, qui compte une vingtaine d'élèves, mériterait un coup de fraîcheur. En tout, le collège compte 885 élèves dont 55 en S.E.G.P.A. 250 élèves sont installés à Villers-le-Lac. n L.P.

l Point Justice Depuis la rentrée, les habitants du Val de Morteau ont accès à un Point Justice. Objectif : faci liter l’accès de tous à leurs droits, gratuitement et en toute confi dentialité, grâce à la présence régulière de professionnels du droit et de structures spéciali sées: centre départemental d’accès aux droits (sur rendez vous, les 1ers et 3èmes jeudis du mois), le conciliateur de jus tice (les 1ers et derniers jeudis du mois), le service juridique de la Maison de l’habitat du Doubs (le 2ème mardi de chaque mois), ou encore l’Union des associations familiales du Doubs, et la médiation familiale. Renseignements sur ces nou veaux services auprès de France Services au 03 81 68 56 96. l Forum de l’emploi Le 6ème Forum de l’Emploi organisé par la Communauté de Communes du Val de Mor teau, France Travail et la Mis sion Locale Haut-Doubs est programmé le 9 octobre de 9 heures à 12 heures à la salle de l’Escale à Morteau. Ce forum s’adresse à toutes les entre prises du territoire, quel que soit leur domaine d’activité et à tous les candidats à un emploi, quelles que soient leurs com pétences. Ce forum, c’est un espace gratuit proposé aux entreprises pour faire découvrir leur entreprise, et faire connaître les postes à pourvoir. Ce forum s’adresse également à tous ceux qui souhaiteraient se réorienter, avec la présentation des formations professionnelles et des cursus en apprentissage. Entrée libre et sans inscription.

“15 % des élèves de 6 ème n’ont pas encore le niveau attendu en lecture” Rectorat

L’idée est de renforcer le poids du diplôme. Pour le Baccalauréat, cette année voit la mise en place d’une épreuve anticipée de maths en Première. Les maths et le français sont ainsi sur le même plan. Il s’agit de redire l’importance de la culture scien tifique et des maths. Derrière cette attention portée aux maths, il y a l’enjeu de filles et des maths-sciences, l’enjeu d’at tirer plus de filles dans les car rières scientifiques. L’écart de performance en maths entre fille et garçon s’est creusé de 7 points en 5 ans. Le niveau se creuse à partir du C.P. C’est un sujet de préoccu pation très important. Càd : La santé mentale est une grande cause nationale en 2025. Celle des jeunes est particulièrement préoccu pante. Quelles actions sont mises en place au niveau de l’Éducation nationale ? N.A.-M. : Le deuxième grand enjeu est de garantir les condi tions d’une école qui protège et qui accompagne. Et cela passe par des enjeux de santé et de bien-être. En 2025, les assises de la santé scolaire ont notam ment montré des signaux forts d’une santé mentale des ado lescents qui va moins bien que par le passé. L’objectif est de détecter plus vite les signaux faibles et prévenir les actions à risque. Des pôles santé, bien être et protection de l’enfance

vont être déployés dans chaque département sous l’autorité du D.A.S.E.N. Ils permettront de coordonner les réponses à apporter aux familles. Dans chaque collège et lycée, des pro tocoles de santé mentale sont mis en place. Chaque départe ment aura des référents santé mentale. Et le personnel sera formé massivement. L’idée est d’en faire un sujet collectif, au delà des infirmiers et psycho logues scolaires. Qu’il soit porté par les adultes de manière géné rale, être capables de détecter les premiers signaux en formant tous les adultes. Càd : Cette rentrée voit la mise en place du programme É.V.A.R.S. (Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle) qui avait suscité de fortes réactions il y a quelques mois… Comment va-t-il se décliner ? N.A.-M. : La maternelle et l’élé mentaire ont le programme É.V.A.R., éducation à la vie affective et relationnelle. Les collèges et lycées ont le pro gramme É.V.A.R.S., où l’on ajoute l’éducation à la sexualité. Trois séances annuelles sont prévues dans chaque établis sement. Nous sommes toujours dans un souci de complémen tarité avec les familles. C’est un programme très fin, très adapté à chaque niveau, à chaque âge. C’est attendu et nécessaire. n Propos recueillis par L.P.

Nouveaux programmes, valorisation des sciences auprès des filles… La rectrice de l’Académie de Besançon Nathalie Albert-Moretti fait le point sur les enjeux de l’année scolaire qui débute.

voix haute. Du CE1 à la 3ème, des défis de lecture à voix haute seront lancés : 15 minutes par jour de lecture à voix haute dans toutes les disciplines avec une récompense pour les classes qui le font jusqu’au bout. Càd : Au collège, en 2024, des groupes de besoins en maths et français ont été mis en place en 6ème et 5ème. Ce dispositif est-il poursuivi en 2025 ? N.A.-M. : L’expérience a montré que l’organisation doit être affi née. Cette année, les groupes ne sont plus constitués sur la base de moyennes mais en termes de compétences pré cises : compréhension de texte, fluence, etc. Un bilan sur deux ans doit être fait avant de déci der de l’avenir de ces groupes de besoins. En 4 ème et 3 ème , une stratégie de réussite va être établie, un plan d’actions pour consolider les acquis, développer l’autonomie, l’orientation. C’est à la main des collèges. On fait le pari des choix locaux au sein de chaque établissement. Et la nouveauté est la réforme du diplôme natio nal du brevet. Il sera composé à 60 % des épreuves terminales, et à 40 % du contrôle continu.

C’ est à dire : Quels sont les grands enjeux de cette ren trée scolaire 2025 ? Nathalie Albert-Moretti : Le premier grand chantier qui a plusieurs volets est de conso lider l’apprentissage des savoirs fondamentaux de tous les élèves. On part de ce constat non satisfaisant : 15 % des élèves de 6 ème n’ont pas encore le niveau attendu en lecture. De la petite section de mater

nelle à la 6ème, de nouveaux programmes de maths et fran çais sont mis en place, moder nisés, nourris de la recherche les plus récentes, avec une focale sur la lecture, le calcul et la reconquête de l’écrit. Au niveau de l’académie, il y a un travail plus accentué sur la lecture avec l’opération “Cette année, je lis”, qui fait suite à l’opération “Cet été, je lis”. Nous constatons un petit déficit dans l’académie sur le champ de la lecture à

Nathalie Albert Moretti occupe

depuis trois ans le poste de rectrice de l’Acadé mie de Besançon et de la région Bourgogne Franche Comté.

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