Journal C'est à dire 319 - Septembre 2025

10

VAL DE MORTEAU

Affaire Péchier : la longue attente des familles Justice C’est un interminable procès qui a démarré le 8 septembre à la cour d’assises du Doubs à Besançon. Le cas de chaque patient est scrupuleusement décortiqué par le tribunal qui cherche la vérité sur ce qui est en passe de devenir la plus grande affaire d’empoisonnement de tous les temps en France.

D ans la grande salle historique du palais de justice de Besan çon, la tension est souvent palpable au fil des audiences. À la barre se succèdent des membres du personnel médical, médecins anesthésistes, infirmières, experts, sous

Depuis le 8 septembre, dans l’enceinte parfois bondée de la cour d’assises, on y parle essentiellement de techniques d’anes thésie, de réanimation, on détaille la confi guration des blocs opératoires, on dissèque les agendas de chacun, on relate les écoutes téléphoniques, et les témoins et experts se succèdent à la barre, parfois fébriles et submergés par l’enjeu, parfois imperturbables. Depuis quinze jours, on entend réguliè rement les termes de potassium, mépivacaïne, gluconate de cal cium… Une plongée dans les arcanes méconnus des salles d’opé ration dont les magistrats et les jurés ont trois mois pour démêler l’écheveau. Ce procès-fleuve se tiendra jusqu’au 19 décembre, date du verdict. Hors normes à tous points de vue, ce procès implique 156 personnes qui se sont constituées parties civiles, et 54 avocats constitués assurent leur assistance ou leur repré sentation. En trois mois, 155 témoins et une quinzaine d’experts se succèdent à la barre. n J.-F.H.

Le mis en cause Frédéric Péchier, entouré de sa sœur juriste présente au procès, et de son principal avocat Randall Schwerdorffer.

nements avec préméditation commis au préjudice de patients opérés au sein de la clinique Saint-Vincent et de la Polycli nique de Franche-Comté. l 16 mai 2019 : mise en examen sup plétive de Frédéric Péchier pour 17 autres faits d’empoisonnement, commis entre 2008 et 2016, à l’issue d’une enquête préliminaire sur des E.I.G. relatifs à des accidents cardiaques recensés par la cli nique Saint-Vincent. l 9 septembre 2020 : saisine supplétive du juge d’instruction pour empoisonnement ayant causé le décès d’Édith Bongain en 2015. l 12 septembre 2022 : réquisitoire sup plétif du parquet de Besançon pour 7

Zoom La chronologie de la procédure

l’œil attentif des jurés et des magistrats, et le regard souvent imperturbable du mis en cause, Frédéric Péchier, 53 ans. L’homme à la barbe grisonnante, systématiquement flanqué dans la salle d’audience de sa sœur, juriste, et de son avocat Randall

54 avocats constitués assurent l’assistance des parties civiles.

l 19 et 23 janvier 2017 : signalement de l’Agence Régionale de la Santé (A.R.S.) et de la direction de la Clinique Saint-Vin cent, au parquet de Besançon, de deux événements indésirables graves (E.I.G.) suspects, survenus au mois de jan vier 2017 sur deux patients, Sandra Simard et Jean-Claude Gandon - ouverture d’une enquête préliminaire. l 23 janvier 2017 : rapprochement réalisé dans le cadre de l’enquête avec trois autres cas d’E.I.G. survenus à la Polycli nique de Franche-Comté en 2009 concer

nant les patients Bénédicte Boussard, Michel Voniez, Nicole Deblock. l 7 février 2017 : ouverture d’une infor mation judiciaire par le parquet de Besan çon des chefs d’empoisonnement. l 15 février et 23 février 2017 : jonction à la procédure de deux autres informations judiciaires ouvertes pour des cas d’E.I.G. survenus à la clinique Saint-Vincent en 2008 (Damien Iehlen) et 2016 (Laurence Nicod). l 6 mars 2017 : mise en examen de Fré déric Péchier des chefs de 7 empoison

Schwerdorffer, est mis en accusation pour 30 faits d’empoisonnements aggravés par la circonstance de la préméditation ou aggravés par l’état de vulnérabilité des victimes, dont 12 ont entraîné la mort. Ces faits sont survenus entre le 10 octobre 2008 et le 20 janvier 2017 dans deux éta blissements bisontins, la Polyclinique de Franche-Comté et la Clinique Saint-Vin cent. Pour les faits dont il est accusé, Fré déric Péchier encourt la réclusion crimi nelle à perpétuité.

Lilian Soares, un jeune pilote en route pour l’élite Course automobile À seulement 14 ans, Lilian Soares a intégré le Pôle France de la fédération automobile du Mans. Le Franc Comtois, de Gilley, fait partie des 5 jeunes talents français a intégré cette école d’élite.

l Logement Le zonage ABC est un classement des communes qui caractérise le niveau de déséquilibre entre l’offre et la demande de logements. Il comporte 5 niveaux de classement (du plus tendu au moins tendu: A, Abis, B1, B2 et C) qui condi tionnent différents paramètres économiques pour la production de logements. Afin de prendre davantage en compte les réalités territoriales, de nouvelles adap tations à ce zonage ont été définies par l’arrêté ministériel du 5 sep tembre dernier avec, pour le Doubs, le reclassement en zone B1 de 8 communes qui étaient jusqu’à présent classées en zone B2 ou C (faible tension). Ces 8 communes sont les suivantes: Dommartin, Doubs, Les Fins, Gil ley, Grand’Combe-Châteleu, Hou taud, Montlebon et Mouthe. Au total, ce sont désormais 24 com munes du Doubs qui sont classées en zone B1. Le classement en zone B1 permet notamment: de diversifier la production de loge ments avec la création de loge ments locatifs intermédiaires des tinés aux ménages qui ne peuvent pas accéder au logement social, de rendre plus attractifs les dis positifs d’accession sociale à la propriété, et de faciliter l’équilibre économique des opérations de logements locatifs sociaux. En bref…

I l fait partie des plus jeunes. Il a même réussi à intégrer le Pôle France de la fédéra tion automobile au Mans avant l’âge requis de 15 ans. Si Lilian Soares est déjà un as du volant, il suit la trajectoire qui se dessine devant lui depuis plu sieurs années déjà. Pour autant, la route n’est pas toute tracée

À 14 ans, Lilian Soares fait partie des jeunes espoirs français prometteurs en sport automobile.

Le papa, Éric Soares, soutien de la première heure, était bien évi demment présent pour cette pre mière fois. “Je n’allais pas le lais ser tout seul” , souligne-t-il. C’est d’ailleurs le paternel qui a transmis la passion du pilotage à son fils depuis tout jeune. “J’ai toujours été dans les autos, se souvient Lilian. Mon papa a fait

Trophy. Soit le niveau mondial avec un pilote par pays, Lilian représentant la France. Il termine 8 ème sur 54 pilotes. Cette sélection lui a permis de rentrer en équipe de France et d’obtenir le statut de sportif de haut niveau. L’année 2025 a été pour Lilian une année de transition. “Je me suis entraîné avec un karting à boîte de vitesses, plus puissant. L’objectif était de commencer à me former pour la F4, de me ren forcer physiquement, de m’habi tuer à la haute vitesse et à la ges tion de la boîte de vitesses et de la répartition de freinage.” S’il doit attendre ses 15 ans à la

fin de cette année pour participer à une compétition, Lilian a intégré la classe de seconde au Mans, où il suit des cours à distance et des entraînements. D’ores et déjà, le jeune Haut-Doubien se projette en mars 2026 avec les premières courses de la saison. L’idée est qu’il se fasse repérer au maxi mum. Car cette passion a un coût, assez lourd, estimé à 250 000 euros. Pour le moment. “Le lycée, la famille d’accueil au Mans, les trajets en train, c’est tout à nos frais, relève le papa Éric. On espère qu’il fasse une bonne saison pour se faire repérer et qu’il intègre une Junior Team. Des écuries de

F1 ont leur propre académie, c’est un soutien financier” , explique Éric Soares. Car en course auto mobile, plus le niveau s’élève, plus les frais augmentent, au contraire des pilotes repérés. “Au niveau mondial, on compte 100 pilotes en F4, 30 en F3, 22 en F2 et 20 en F1”, éclaire Éric. En attendant, la famille se démène pour boucler le budget de 250 000 euros. Elle fait appel aux âmes généreuses du Val de Morteau pour du sponsoring ou du mécénat. Lilian Soares est le seul pilote en F4 de la région Bourgogne-Franche-Comté. n L.P.

pour le jeune homme. Le circuit pour se hisser au niveau des meilleurs pilotes de course auto mobile reste ardu. Le jeune homme de 14 ans a franchi une étape

du karting et de la voi ture de course amateur.” À 6 ans, Lilian pratique le karting à Septfon taine, à 8 ans, il participe à ses premières courses régionales. Licencié

Le seul de la région Bourgogne- ranche-Comté.

importante, en septembre, en intégrant le Pôle France au Mans en F4, un des premiers échelons vers la Formule 1. Le 2 septembre dernier, Lilian a pu monter dans une voiture de course monoplace. “J’ai eu de super-sensations, j’étais à plus de 200 km/h, ça fait bizarre” , relève le jeune homme.

ensuite à l’A.S.K. Besançon, pour l’écurie S.G. Drivers, l’adolescent concourt en 2023 au championnat de France juniors F.F.S.A. en kar ting où il termine 5 ème sur 29 pilotes. Considéré comme l’un des plus jeunes espoirs, Lilian se fait repérer et est sélectionné pour participer au F.I.A. Academy

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker