Journal C'est à dire 318 - Juillet-Août 2025
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VAL DE MORTEAU
Noé Letoublon, un des meilleurs apprentis de France Montlebon
Le jeune compagnon couvreur a décroché cette distinction nationale au début de l’été pour la plus grande fierté de ses parents. Un des successeurs tout trouvés pour l’entreprise L.J. Toiture co-dirigée par son père Alban.
l Les Gras Le dimanche 14 septembre après-midi, l’association “Le village aux mille outils” pro pose un parcours commenté, d’1h30 environ, dans les rues du village des Gras, à la découverte de la riche his toire artisanale du village dans des maisons qui ont abrité dès le XVIIème siècle des ateliers d’outillage. À la fin du XIXème siècle, on a recensé jusqu’à 132 ateliers d’outillage dans les hameaux et le village. Les Gras est alors qualifié de “capitale mondiale de l’outillage d’hor logerie” avec des commandes qui affluent de partout : New York, Chicago, Londres… C’est cette aventure excep tionnelle que les membres de l’association “Le village aux mille outils” invite les visi teurs à découvrir. Rendez vous à côté de l’église. Pre mier départ à 14 heures, dernier départ à 16 h 30. Intro duction à l’histoire du patri moine horloger des Gras par Bernard Vuillet, et visite de l’atelier de Jean-Marie Drezet, dernier atelier conservé en l’état. Manifestation gratuite, buvette sur place. En bref… d’œil à son terroir d’origine. “C’était un sacrifice, mais j’ai la satisfaction d’avoir décroché le même mois mon code, mon C.A.P. et ce titre de meilleur apprenti de France !” sourit Noé qui s’ap prête à poursuivre son appren tissage au sein des compagnons I l pose fièrement devant la réalisation qu’il a présentée au jury le 14 juin dernier à Strasbourg. C’est grâce à cette maquette que le jeune homme de 17 ans a décroché le titre de “meilleur apprenti de France”, après avoir obtenu l’or au niveau départemental et l’or au niveau régional. La troisième étape était donc l’aboutissement d’un travail acharné pour Noé qui a renoncé à de nombreux week-ends avec les copains pour se consacrer à la préparation du concours qui lui a nécessité plus de 150 heures de travail pour réaliser son petit chef-d’œuvre, une cou verture gironnée, en forme de trapèze, du plus bel effet et ornée du blason de la Franche-Comté, clin
du devoir jusqu’à l’obtention de son brevet professionnel d’ici trois ans. Noé avait été un des 24 qualifiés au niveau national pour ce concours des meilleurs apprentis de France. Il a eu d’au tant plus de mérite qu’il concou rait aux côtés d’autres candidats souvent plus âgés que lui de quelques années. Pour lui, s’engager dans ce concours des M.A.F., était aussi une manière de “montrer de quoi je suis capable” , lui qui est issu d’une famille de couvreurs-zin gueurs depuis quatre généra tions. Les Letoublon sont en effet couvreurs-zingueurs de père en
Noé Letoublon à côté de sa maquette qui lui a valu le titre d’un des meilleurs apprentis de France.
fils. Fernand, l’arrière arrière-grand-père de Noé, avait créé la pre mière activité en 1923 à Morteau, avant de passer le relais à son
Une manière de “montrer de quoi je suis capable.”
fils Jacques, puis à Alain, avant que l’entreprise ne soit reprise par les fils d’Alain, Yann, Alban et Aurélien, associés aujourd’hui à Ludovic Jacoulot au sein de l’entreprise L.J. Toiture. “J’ai la chance d’avoir pu bénéficier de certains équipements de l’atelier,
Chez les Letoublon, on a le goût du travail bien fait et l’esprit concours n’est jamais très loin. La preuve : son père Alban s’in téresse actuellement au concours du Meilleur ouvrier de France. “On est vraiment fier de lui” note
sa maman Isabelle. Son papa Alban acquiesce. Le 26 octobre prochain, Noé rece vra ses médailles départemen tale et régionale au siège régional des compagnons à Dijon. Et en janvier prochain, c’est à l’Assem
il y a eu aussi quelques engueu lades avec mon père, sourit Noé, mais avec de la persévérance, on arrive à de beaux résultats!” Logiquement, après ses années de compagnonnage, Noé devrait rejoindre l’entreprise familiale.
blée nationale que le jeune homme habitant Le Bizot rece vra son titre national. De nou veaux moments d’émotion en perspetcive pour la famille Letou blon. n J.-F.H.
Elle décroche le titre de Meilleure apprentie de France en sertissage Morteau Étudiante au lycée Edgar-Faure, et en apprentissage dans l’entreprise Péquignet, Mathilde Petit a décroché fin juin le titre de meilleur apprenti de France en sertissage. Un titre qui vient clôturer ses études et son diplôme de Brevet des métiers d’art bijouterie-option sertissage.
O riginaire de Toulouse, Mathilde Petit se destinait au départ au design. La jeune femme débarque à Morteau, au lycée Faure pour obtenir un D.M. Made design, luxe et innovation. Elle y découvre la bijouterie, et surtout le sertissage. “Fina lement, je préfère l’atelier, le côté manuel que le design. Le sertissage vient finir la pièce, l’embellir, ça donne toute la préciosité au bijou” , explique Mathilde. En même temps que son D.M. Made, elle passe deux C.A.P. Bijouterie-sertissage. Elle enchaîne ensuite sur le brevet des métiers d’art, qu’elle réalise en un an, en alternance. Mathilde fait ses armes chez Péquignet. Passionnée et challen geuse, la jeune femme obtient aussi un certificat en gemmologie. Quatre diplômes en 3 ans, auxquels il faut désormais ajou ter le prestigieux titre de Meilleur apprenti de France. Un concours qu’elle ne pensait pas pouvoir réaliser en raison de son âge. “Je voulais faire ce concours depuis longtemps, j’étais
dégoûtée de ne pas pouvoir le faire parce que j’étais trop vieille” , souligne Mathilde. Finalement, l’un de ses professeurs relève que des dérogations sur l’âge sont pos sibles dans certaines spécialités, dont le sertissage. Il n’en faut pas plus à Mathilde pour se lancer et s’inscrire au concours des M.A.F. “Mon objectif était de me chal lenger, de me perfectionner dans le serti.” Sur le sujet de l’œuf brisé, la jeune appren tie travaille 90 heures pour sertir 125 pierres. “Le plus dur était d’ajuster, je voulais que ce soit parfait. Je suis allée dans les détails, jusqu’au petit grain qui manquait.” Une implication qui paie puisque Mathilde reçoit les médailles d’or aux sélections départementales puis régionales, lui donnant le ticket d’entrée pour le concours national. Sur les huit participants, quatre ont reçu la médaille d’or. Deux médailles ont été attribuées à des étudiantes du lycée Faure dont Mathilde. C’est ce qu’on appelle la richesse du territoire. n L.P.
A 22 ans, Mathilde Petit a décroché le titre de Meilleur apprenti de France en bijouterie-sertissage.
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