Journal C'est à dire 318 - Juillet-Août 2025
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PIERREFONTAINE - VALDAHON
Belleherbe
Nouveau don pour
les Convois solidaires
L es Convois solidaires ont repris la route de l’Ukraine, fin juillet. Direction Odessa, avec Mi-juillet, l’association des amis des papiers de Belle herbe a remis un chèque de 1 000 euros aux Convois solidaires. L’occasion d’or ganiser une conférence débat en présence des Convois solidaires et des donateurs qui se mobilisent depuis deux ans, pour expli quer la destination des dons, en toute transparence.
à leur bord, des ordinateurs reconditionnés, des extincteurs, du matériel médical (sondes, pansements, potences, déambu lateurs, chaises roulantes, etc.), de la nourriture entérale (injec tée par tube pour les malades souffrant de problèmes de déglu tition ou de glotte), des vélos, des bougies, des filets de camou flage, des filets anti-drone… Un minibus destiné au transport d’enfants atteints de troubles psychomoteurs à Odessa a aussi pris le départ. L’association des Amis des papiers de Belleherbe a contribué elle aussi à ce convoi en remettant mi-juillet un
chèque de 1 000 euros. Depuis la création des Convois solidaires en 2022 à Besançon, à l’initiative de Stéphane Rava cley, 275 tonnes de matériel ont été déposées à la frontière polo naise, 75 tonnes ont été appor tées directement depuis août 2023. “Depuis cette date, à part deux camions qui ont été envoyés à la frontière, on va sur place pour donner de main à main, toujours aux mêmes per sonnes car il y a beaucoup de corruption” , précise Daniel Federspiel, président de l’asso ciation des Convois solidaires. “Chaque don fait l’objet d’un retour sur sa destination, reprend Daniel. Depuis juin 2024, on n’a plus le droit de passer la frontière avec du matériel, sauf si c’est une demande d’associations reconnues par l’Ukraine. Les besoins, ce n’est pas nous qui les inventons. Nous, on répond aux besoins sur place.” Ce dernier, bénévole de la pre mière heure, s’est rendu au moins 7 fois en Ukraine. Il a conduit l’ambulance en mars 2022. “On voit des choses tellement fortes. Nous avons déjà envoyé 30 ordinateurs à l’hôpital de Lyubashivka, on en a rapporté 30, fin juillet. Là-bas, ils nous ont dit : “Vous sauvez l’hôpital.” Avec 60 ordinateurs, on sauve
L’association des Amis des papiers de Belleherbe a remis un chèque de 1 000 euros mi-juillet.
un hôpital de 2 000 personnes, c’est géant. Aujourd’hui, l’Ukraine est en économie de guerre. Les écoles et les services médicaux n’ont plus rien, plus de subven tions. Pour la nourriture entérale, on nous a dit : “Ils n’ont plus rien à manger s’ils n'ont pas ça.”
retrouvent sans rien. “L’Ukraine est pauvre comme la France l’était après guerre. Certains coins isolés n’ont pas l’eau courante, il faut faire 5, 10, 15 km pour aller cher cher de l’eau dans le puits du village” , précise Daniel Feders piel. D’où la nécessité des vélos. Des filets de camouflage pour les drones ont aussi été confectionnés dans le local des Convois soli daires avec du tissu acheté au Donbass. Une collecte (parmi les 5 en cours) concerne des filets anti drone. En trois ans d’existence, l’asso ciation a beaucoup évolué. Mais elle a gardé une constante : être au contact des gens qui en ont
besoin. “On fait le lien, on revient vers les mêmes personnes” , note Daniel Federspiel. Forts de 75 adhérents, les Convois solidaires ont gardé 25 bénévoles de la pre mière heure, 25 qui sont présents depuis 9 mois, et le reste se sont engagés entre juillet 2022 et sep tembre 2024. “Il y a eu l’engoue ment du premier convoi, mais l’investissement est très lourd. Certains partent, d’autres arri vent. Sur trois mois glissants, nous avons le même nombre d’adhérents à + ou - 10 %.” Trois nouveaux bénévoles sont partis fin juillet. 90 % des bénévoles actifs ont plus de 65 ans. n L.P. les-convois-solidaires.org
Ce que les Ukrainiens ont besoin de ressentir, c’est qu’on est avec eux. Ils disent : ne nous oubliez pas. En février, on a pu déposer au centre du pays des groupes électrogènes
Des dons de main à main pour éviter la corruption.
qu’on a pu acheter grâce à un mécène. Ils ont été distribués dans les tranchées.” Des vélos ont également été apportés dans le centre de l’Ukraine pour les déplacés du Donbass qui se
Les Convois solidaires gardent toujours un solide vivier de bénévoles (photo Convois solidaires).
Face au problème de l’habitat, les tiny houses apportent une solution Pierrefontaine-les-Varans
En bref…
l Alcoolisation L’U.D.A.F. du Doubs et l’asso ciation Vivre avec le S.A.F. orga nisent une journée de sensibili sation aux Troubles du Spectre de l’Alcoolisation Fœtale (T.S.A.F.), le vendredi 3 octobre à Besançon (Centre Pierre Men dès-France, 3, rue Beauregard) le matin, et le soir à la Polyclinique de Franche-Comté. Cette journée s’adresse aux professionnels de santé et du médico-social, aux associations ainsi qu’aux familles concernées. Iinscription par mail : olga.vivrea La situation du secteur automo bile inquiète les professionnels. Ce secteur emploie plus de 37000 salariés dans notre région. Les décisions politiques au plan européen et français, l’offensive des concurrents asia tiques, la crise Covid, les évo lutions sociétales… laissaient craindre un recul. L’effondrement est de 63 % depuis 2002 et de 38 % depuis 2020. En parallèle, les effectifs des équipementiers ont baissé de 17 % par rapport à 2019. Ils ont été divisés par deux depuis 2007. veclesaf@gmail.com l Automobile
de Sacha. “La réalité du marché de l’immobilier en zone fronta lière rend de plus en plus difficile l’accès à un logement social pour nos concitoyens et spécialement pour les jeunes. Chacun rêve bien sûr de construire ou d’acquérir sa propre maison, mais nous avons aussi besoin d’habitat com plémentaire” , constate Daniel Prieur, maire de Pierrefontaine les-Varans. Les entreprises du secteur recru tent des salariés, saisonniers et apprentis pour renforcer leurs activités. Mais les salaires fran çais contraignent dans un pre mier temps les jeunes à louer des logements devenus rares sur le secteur. La formule des tiny houses est idéale pour ces travailleurs qui y trouvent une
Pour pallier le manque de logements dans le Haut-Doubs, une première expérience a été tentée à Pontarlier. Et Pierrefontaine emboîte le pas et inaugure le concept en milieu rural.
L e mouvement des tiny houses a pris de l’am pleur aux États-Unis au début des années 2000. Ces micro-maisons sur roues allient simplicité de vie, sobriété volontaire et ingéniosité dans l’utilisation maximale de surfaces extrêmement réduites. En 2021, les bailleurs sociaux
Habitat 25 et Néolia créent Sacha, une société commune de coordination. Son but est de par tager les bonnes pratiques, har moniser et mutualiser moyens et services au bénéfice du terri toire et des habitants du Doubs. La recherche d’une solution de logement alternative, innovante et temporaire fut le premier défi
L’intérieur d’une tiny house avec son espace nuit surélevé.
base d’un cahier des charges très rigoureux prenant en compte les besoins réels des entreprises et les réalités climatiques du Haut-Doubs. De sa production à sa gestion locative projetée sur 15 ans, le coût global du pro gramme est évalué à 850 000 euros, 370 000 euros du groupe Action Logement et de 100000 euros du Département du Doubs. Il consiste en 10 maisonnettes (5 à Pontarlier sur un terrain de l’entreprise Schrader et 5 à Pier refontaine sur un terrain appar tenant à Habitat 25). financé sur les fonds propres des bailleurs sociaux, après sub ventions de
Chaque tiny house offre une sur face de 18,5 m² avec deux espaces jour et nuit distincts. Adaptées à un ou deux occupants, elles sont entièrement équipées et bénéficient des raccordements techniques nécessaires. Tous les aménagements intérieurs et extérieurs sont écologiquement responsables. “Je me félicite de cette nouvelle réalisation. Pier refontaine est un centre de res sources pour notre territoire rural et de nouveaux arrivants per mettront de maintenir et déve lopper l’ensemble des services proposés à nos habitants” , concluait Daniel Prieur lors de l’inauguration de ces tiny houses au début de l’été. n Ph.D.
totale indépendance et un confort de bon niveau. “Nous sommes également confrontés à la double
Besoin d’habitat social complémentaire.
problématique du développement durable et de la réduction de l’emprise foncière. Ce nouveau type d’habitat répond parfaite ment à ces récentes contraintes” , ajoute l’élu. Au printemps 2023, Sacha avait lancé un appel d’offres sur la
Inauguration des tiny houses de Pierrefontaine le 25 juin dernier.
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