Journal C'est à dire 317 - Juin 2025
VAL DE MORTEAU
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La municipalité s’empare de la problématique des cimetières Morteau
Une nouvelle commission municipale a vu le jour. Son objectif est de se pencher sur la problématique des cimetières, leur réhabilitation, leur extension et de lancer une réflexion autour des nouveaux besoins des citoyens.
ble, et le plus au Nord possible, ce qui permet une meilleure décomposition des corps” , souligne Amandine Perrot-Minot. L’autre question centrale porte sur les nouveaux besoins des citoyens. De plus en plus de cré mations sont réalisées, le taux est de 55 % à Morteau, au-dessus de la moyenne nationale. “Qu’est ce que veulent nos citoyens ? Dans la future extension, est-ce qu’on met majoritairement des caveaux, tent cher. Il y aura un espace dédié aux incinérations, comme un jar din du souvenir par exemple.” Un cimetière plus arboré, plus pay sager, est également évoqué. Aujourd’hui, Morteau compte 1 500 emplacements dans ses cimetières. Et il n’est pas rare de constater que les urnes contenant les cendres du défunt sont scellées ou inhumées dans les concessions familiales. À noter qu’il est pos sible de disperser les cendres sur cavurnes, columba riums ? interroge Læti tia Renaud. Les mœurs changent, les monu ments funéraires coû
un lieu unique mais qu’une décla ration doit auparavant être rem plie. Or, peu pensent à remplir le papier. Si la commune voit tous les ans de nouvelles créations de conces sions, elle est aussi confrontée à l’épineux problème des conces sions arrivées en fin de droits. “Aujourd’hui, les familles vont de moins en moins au cimetière, elles ne voient pas que la concession arrive à échéance. On fait des recherches de notre côté, mais c’est très compliqué de retrouver des ayants droit” , observe Amandine Perrot-Minot. 44 % des conces sions sont perpétuelles, rallon geant et compliquant encore plus les procédures. “On a beaucoup de concessions en état d’abandon mais faute de temps, faute de moyens, on ne peut rien faire pour le moment” , déplore la responsable de l’état civil. n L.P.
M orteau comme d’au tres communes com mence à être confron tée à une problématique majeure dans la vie d’une commune : le manque de places dans les cimetières. “On arrive à un taux de saturation critique” , confirme Amandine Per rot-Minot, responsable de l’état civil et chargée des cimetières. La commission municipale, nou vellement créée, a donc lancé un travail autour des deux cimetières de la ville, celui de l’église et celui du Bois Robert. “Cela nous sem blait important de se pencher sur ce sujet des cimetières parce qu’on s’est rendu compte qu’ils vieillis sent, explique Lætitia Renaud, première adjointe. Ils ont besoin d’un entretien régulier. Au cime tière de l’église, on a besoin de rénover des enceintes et des monu
ments. On constate des infiltra tions d’eau. Certains font l’objet d’un patrimoine architectural d’intérêt, il faut que l’on travaille avec les bâtiments de France en raison de l’église qui est classée.”
Réhabilitation, exten sion, oui, mais de quel cimetière ? Quid d’un troisième cimetière ? Autant de pistes qu’ex
Quid de l’idée d’un troisième cimetière ?
plore la commission municipale. “Le plus simple serait une exten sion du Bois Robert par rapport au foncier disponible, constate la première adjointe. Quant à créer un troisième cimetière, on n’a pas forcément le foncier.” Il faut aussi compter sur une réglementation extrêmement précise et rigou reuse. “La réglementation impose qu’un cimetière soit le plus en hauteur possible afin de ne pas se trouver dans une zone inonda
Les cimetières de Morteau arrivent à saturation (ici, celui de l’église).
Elle a la recherche dans le sang Santé Francine Garnache-Ottou est devenue la présidente du comité du Doubs de la Ligue contre le cancer. Originaire des Gras, la pharmacienne-biologiste est spécialisée en hématologie (cancers du sang, leucémies et lymphomes) au C.H.U. de Besançon et à l’université.
R ien ne la prédestinait à la recherche médicale. Née aux Gras, dans le Val de Morteau, Francine Garnache-Ottou grandit dans une famille où le métier du bois est roi avec la construction de chalets. Pour autant, dès ses études de pharmacie et biologie réalisées à Besan çon, Francine est attirée par l’héma tologie. Inconsciemment, son histoire familiale a peut-être joué un rôle. À 12 ans, la sœur de son papa meurt d’une leucémie aiguë. “À l’époque, on mourait beaucoup de leucémie. Aujourd’hui,
activité clinique au laboratoire de bio logie du C.H.U. de Besançon et la recherche au sein de l’Unité mixte de recherche (U.M.R.) R.I.G.H.T. située à l’Établissement français du sang. Le laboratoire de biologie et d’immu nologie du C.H.U. est chargé entre autres des analyses spécialisées des patients du Groupement hospitalier (Besançon, Pontarlier, Vesoul, Dole, etc.) et parfois de centres extérieurs. “Le laboratoire caractérise les hémato pathies” , explique Francine Garnache Ottou.
ciblées.” Du fait de la rareté de la leu cémie pDC, il n’existe pas actuellement de consensus quant à son traitement mais il faut souligner le travail du Pro fesseur Éric Deconinck, chef du service hématologie au C.H.U. qui établit des recommandations en France. L’équipe du Professeur Garnache-Ottou a développé une expertise nationale sur cette maladie et a créé le réseau national R.O.M.I. (tumeuRs à cellules dendritiques plasmOctoïdes et HéMo pathIeS avec pDC), un laboratoire de biologie médicale de référence au C.H.U. de Besançon pour le diagnostic et le suivi des patients atteints de ces mala dies. Dans le même temps, elle travaille sur les médicaments de thérapie inno vants et en particulier le développement d’un C.A.R.-T cell. “Nous espérons pou voir porter ce projet jusqu’à son éva luation dans un essai clinique chez l’homme au C.H.U. de Besançon, d’ici un an ou deux” , souligne Francine Gar nache-Ottou. Investie dans la recherche, la scienti fique a bien conscience du rôle et de l’aide apportée par la Ligue contre le cancer. À 58 ans, elle a accepté de pren dre la présidence du comité du Doubs à la suite de Jean-François Bosset. C’est la première fois qu’elle s’engage dans l’associatif. “J’avais envie de don ner du temps personnel pour une cause importante à mes yeux. La Ligue aide
beaucoup de patients sont gué ris après une leucémie, ça a beaucoup évolué ces 20 der nières années” , glisse de sa voix douce Francine Gar nache-Ottou. Ce qui lui plaît dans l’hématologie, c’est le côté humain et manuel: “Il
Au sein de l’U.M.R. R.I.G.H.T., dirigée par le Professeur Oli vier Adotevi, elle assure la fonction de directrice adjointe. Elle pilote aussi une équipe bisontine de 7 personnes (cher cheurs, ingénieurs, doctorants) qui travaillent sur une leucé
“J’avais envie de donner du temps pour une cause importante.”
Le microscope, le principal outil de travail de Francine Garnache-Ottou dans son métier de pharmacien-biologiste.
beaucoup la recherche. Huit à 10 projets de l’U.M.R. R.I.G.H.T. sont financés chaque année par les comités départe mentaux Grand Est et la Ligue natio nale. Donc c’est une façon de remercier la Ligue, au nom de toute l’U.M.R. La Ligue est un relais régional qui permet par exemple d’initier de nouveaux pro jets de recherches, obtenir des résultats qui permettront ensuite de candidater à de plus de gros financements.” Dans les prochains mois, elle souhaite développer avec les équipes de la Ligue contre le cancer 7 à 8 nouvelles activités
de soins supports pour les patients atteints de cancer: le sport adapté avec par exemple du running et de la marche nordique, renforcer les soins socio-esthétiques, la sexologie, la dié tétique… Dans son métier comme dans son engagement associatif, la Haut Doubienne de naissance préfère tou jours mettre en avant son équipe et celles de la Ligue contre le cancer. Dis crète et profondément humaine, Fran cine Garnache-Ottou a le souci de l’au tre dans le sang. n L.P.
faut que le biologiste regarde au micro scope les cellules dans la moelle osseuse et le sang et analyse ce que les cellules expriment en immunologie. C’est le bio logiste avec ses yeux, son expérience, ses connaissances qui propose un diagnostic, ce n’est pas une machine qui le fait, c’est l’humain.” Professeure d’université et praticien hospitalier en hématologie-biologie, la scientifique assure trois fonctions : l’en seignement de l’hématologie à l’Uni versité Marie et Louis Pasteur, une
mie particulière : la leucémie pDC. Rare et parmi les plus agressives, cette leu cémie touche une cinquantaine de cas par an en France. Depuis 2004, son équipe a publié plus de 25 articles internationaux. “Nous avons défini les critères de diagnostic et de suivi de cette leucémie, nous recher chons les molécules les plus efficaces car elle est très agressive, nous tentons de comprendre pourquoi elle échappe aux traitements conventionnels afin de développer de nouvelles approches
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