Journal C'est à dire 317 - Juin 2025

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RETOUR SUR INFO

Une douanière de Morteau défile le 14 juillet à Paris

Quel intérêt de réguler la population de chamois dans le Doubs ?

pèce se régule pratiquement naturellement. La pression cyné gétique pourrait donc mettre en péril cette population. On nous parle sans arrêt de pré servation de la biodiversité, la protection du chamois en serait une belle illustration. L’A.S.P.A.S. a demandé d’appliquer un moratoire de trois ans pour voir ce qui se passe et permettre la reconstitution des populations existantes.” D’une année sur l’autre, le plan de chasse est pourtant révisé à la baisse. Maigre consolation qui ne reflète malheureusement qu’une baisse logique des effec tifs. “Dans les années soixante, le chamois était une espèce protégée dans le Doubs. Avec l’augmentation des effectifs, les chasseurs ont demandé une régulation dans les années 75 80. C’est très compliqué de changer une décision, d’où l’im portance de donner une dimen sion médiatique à notre combat. Le cas du chamois n’est pas isolé. On pourrait évoquer éga lement le tir du renard.” En 5 ans, 2 500 chamois ont été abattus dans le Doubs. n La moitié des chamois abattus sont des jeunes de moins de 3 ans (photo Jean Chapuis).

ÉDITORIAL

Tact En organisant sciemment une cérémonie pour apposer un drapeau palestinien au fronton de la mairie de Besançon, sa maire Anne Vignot a clairement donné un signal politique. Faussement naïf, ce geste qui a été rapidement recadré par le préfet du Doubs réaffirmant la néces saire impartialité et de neutralité des services publics en s’appuyant un arrêt du Conseil d’État qui indique clairement que “le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient appo sés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques” n’a rien d’anodin. Si Mme Vignot militait pour la paix et pour la cohabitation de deux États voisins, Israël et la Palestine, suspendre deux drapeaux aurait été vu comme un vrai signe de paix. À partir du moment où la cause fait consensus au sein de la société, alors il n’y aurait pas de débat. C’est le cas de l’Ukraine, Besançon avait également manifesté son soutien à ce pays par le déploiement d’un drapeau bleu et jaune. Mais si la cause est sujette à caution comme c’est le cas du dramatique conflit actuel au Proche Orient, alors les élus devraient agir avec davantage de tact. Ce conflit israélo-palestinien est éminemment complexe et dramatique. Il le reste, que l'on condamne avec autant de force les attaques du Hamas que la riposte israé lienne. Même s’il est sincère jusqu’au bout, on n’a sans doute pas besoin de ce genre d’acte militant qui n’a eu d’autre effet que de cliver davantage une société française qui l’est déjà par le commu nautarisme. En agissant ainsi, la maire de Besançon voulait affirmer aussi, dans la continuité des propos du président de la République, que la reconnaissance d’un État palestinien n’est pas simple ment un devoir moral, mais une exigence politique, insistant sur la nécessité d’ap porter une réponse à la hauteur de la situation humanitaire dramatique que traversent la bande de Gaza et le peuple palestinien et estimant que cette position dépasse le cadre d’une simple opinion politique. L’intention est peut-être mora lement louable, la méthode sans doute moins. Les maires de France pourraient être dans leur rôle s’ils affichaient “naï vement” sur le fronton les deux drapeaux, palestinien et israélien avec un message de paix nécessaire. Comme la maire de Besançon l’a déjà fait auparavant pour l’Ukraine ou pour l’Iran en défendant la juste cause des femmes oppressées par le régime des mollahs. n Jean-François Hauser

tembre, avec une bonne douzaine d’associations participantes au centre-ville de Morteau ainsi que le grand retour du défilé des confréries. “Le public a répondu présent pour les deux précédentes éditions, nous espérons que cette dynamique se confirmera pour cette troisième édition” observe Anthony Personeni, le président de l’association V.D.O. (Val Délire Organisation) à la manœuvre pour l’organisation de cette fête popu laire qui reçoit le soutien de la Ville de Morteau. Mais dans un contexte écono mique devenu plus tendu, il n’est pas toujours évident pour les asso ciations de boucler le budget d’un événement. C’est la raison pour laquelle l’association V.D.O. a fait fabriquer une série de peluches à l’effigie de leur mascotte grand format qui se balade sur le festival pendant les deux jours. “Nous avons fait fabriquer 500 peluches, elles seront vendues au prix de 15 euros et nous permettront de compléter le budget de la mani festation. Nous offrons un événe ment 100 % gratuit au public tout la région, qu’elle apprend à connaî tre et dont elle est “en train de tom ber amoureuse” , en ayant été sélectionnée pour défiler le 14 juillet sur les Champs-Élysées aux côtés d’une cinquantaine d’autres agents de douane. À 33 ans, Angéline a effectué une reconversion profes sionnelle et s’est formée aux métiers de la douane. Sortie de l’école, elle fait ses armes à la bri gade de Morteau. C’est lors de la formation qu’elle rencontre des défilants du 14 juillet de l’année dernière lors de leurs entraîne ments. “Ils avaient l’air hyper-inves tis, l’ambiance était super, ça m’a motivée” , explique Angéline. Une autre motivation, plus personnelle, l’a poussée à passer les sélections. “Je suis issue d’une famille de mili taires. Mon grand-père a défilé en 1950, mon oncle en 1980” , explique-t-elle. Si elle est la seule à s’être tournée vers les douanes, elle s’est sentie attirée par ce métier. “Je suis curieuse, j’aime bien cher cher, ça me correspond bien.” Avant le 14 juillet, Angéline part E lle est arrivée il y a à peine 9 mois à la brigade de Mor teau. Et déjà, elle représente

L a gestion du chamois dans le Doubs est vive ment contestée par l’As sociation de Protection des Ani maux Sauvages (A.S.P.A.S.) qui avait déposé un recours l’an dernier contre le plan de chasse qu’elle juge illégitime et par trop destructeur. “On connaîtra le résultat de ce recours prochai nement. On saisira à nouveau la justice si les choses restent en l’état. Dans le Doubs, on est totalement hostile au fait de tirer des chamois. Ils n’occa sionnent pas de dégâts avec un effectif raisonnable régulé naturellement par le lynx. Je trouve scandaleux qu’on puisse encore tuer chaque année entre 300 et 500 chamois dans le Doubs. Seul le loisir chasse pré

vaut” , indique Jean Chapuis, délégué départemental de l’A.S.P.A.S. Au plan de chasse 2024-2025, la Préfecture avait proposé d’en abattre 595, chiffre réduit à 470 par la Fédération de chasse avec au final 360 individus tués sur la campagne 2024-2025 qui se terminait en janvier 2025. Trop, beaucoup trop pour l’A.S.P.A.S. qui regrette aussi que cette régulation sans fon dement concerne pour moitié des jeunes chamois avec un âge moyen de 3 ans. “Les effec tifs actuels sont estimés à 1 500 individus. La croissance natu relle est de l’ordre de 15 % par an dans les écosystèmes du Doubs et la prédation du lynx touche 10 % des individus. L’es

pour trois semaines d’entraîne ment. Si sa présence au défilé per met de susciter des vocations, c’est bien ce qu’elle espère, elle qui a découvert la douane sur le tard. n Angéline a débarqué en fin d’année dernière à Morteau, alors que la ville était recouverte d’une belle neige (photo D.R.).

Des peluches “saucisses” pour soutenir le Festival de la Morteau L e Festival de la Morteau pré pare sa troisième édition. Elle aura lieu les 6 et 7 sep

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en permettant aux associations qui ont un stand de faire des béné fices. La vente de ces peluches est un coup de pouce à l’organi sation, c’est une manière de sou tenir l’événement” résume le pré sident de V.D.O. Ces peluches n’ont pas encore de petit nom. “Nous inviterons les gens à voter sur un nom via les réseaux sociaux.” Si leur succès est au rendez-vous, il n’est pas exclu que ces peluches soient produites à plus grande échelle et devenir, pour les salaisonniers ou les autres magasins de Mor teau, un souvenir à vendre pour les touristes de passage par le Haut-Doubs. n Anthony Personeni, de l’asso ciation V.D.O., présente les peluches du Festival. Reste à leur trouver un petit nom!

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Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Philippe Duprez, Émina Kacar, Camille Odille, Ninon Vilette. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1275-8825 Dépôt légal : Juin 2025 Mots fléchés : Jean-Marie Steyner.

Crédits photos: Càd, Abo Energy, Astro Club, Jean Chapuis, Nastasya Debraize, Hugo Deforêt, D.R.A.A.F.-B.F.C., Sigried Dube ros, Éric Marin, Patrice Mazzotti, B.F.C. Tourisme, Twin Studio.

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