Journal C'est à dire 317 - Juin 2025

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VAL DE MORTEAU

Le capitaine de la marine marchande passionné d’écriture Villers-le-Lac Vivant à Villers-le-Lac depuis 2013, Enguerrand Gutknecht exerce l’inattendue profession de capitaine de la marine marchande. Grand amateur de concours d’écriture depuis le lycée, il vient de sortir son premier livre “La machine à destin”. Un roman mêlant science-fiction, fantastique, thriller qui invite à réfléchir sur la notion du destin.

actuelle où une mystérieuse machine imprime le destin de chaque être humain avant leur naissance. Elle met en scène des personnages aux destins incer tains, fragiles, contradictoires. C’est un roman qui invite le lec teur à se poser des questions : avoir un destin est-il une bonne chose ? Peut-on échapper à son destin ? Ce qui est bon pour la société, est-il bon à l’échelle d’un individu ? “La vraie probléma tique qui s’en dégage : est-ce qu’une machine à destin serait une bonne ou une mauvaise chose pour notre société ?” Ce premier roman marque l’aboutissement d’un projet engagé depuis deux ans. L’écri ture occupe aujourd’hui une place importante dans la vie du capitaine de marine de Villers le-Lac. “J’ai besoin d’avoir ma dose d’écriture quotidienne, de pouvoir me recueillir chaque jour dans mes scénarios comme quelqu’un qui a besoin de faire son footing quotidien. J’écris beaucoup pour donner du plaisir aux lecteurs et pour mon propre plaisir.” n F.C. À 35 ans, le jeune capitaine de marine Enguerrand Gutknecht sort son premier roman publié aux Éditions le traitement peut durer plusieurs mois, voire des années. Sur les 55 dossiers gérés en 2024, on en trouve 11 dans la première tranche, 23 dans la seconde et 21 dans la dernière” , détaille Sylvie Jeannin. La ventilation par secteur de production montre que toutes les filières sont concernées. Plus de la moitié des structures en difficultés sont en élevage laitier, 18 % en production diversifiée et 11 % en lait standard. “Depuis un an, on enregistre beaucoup de cas de mésentente au sein des G.A.E.C. Pour faire face à ce nou veau phénomène, une partie des bénévoles a suivi une formation à la médiation. Les modalités d’intervention sont toujours les mêmes et reposent sur la volonté de l’agriculteur en difficulté de demander de l’aide. Rien ne se fait sans son accord. On se déplace seulement quand le pay san appelle, sinon cela ne fonc tionne pas. On se limite parfois juste à présenter l’association. C’est rare que cela n’aille pas plus loin. On intervient toujours en binôme en sachant qu’il est composé au moins d’un agricul teur actif ou en retraite.” Solidarité Paysan n’agit pas seul mais en partenariat avec d’autres organismes comme la chambre d’agriculture, les banques ou la M.S.A. Sylvie Jeannin observe aussi que beaucoup de gens sont de la Maison rose basée à Cossonay.

S on destin à lui éveille déjà la curiosité. Pour quoi un marin a choisi de venir vivre dans le Haut-Doubs, région de France la plus éloignée de la mer ? Et comment peut-il exercer cette profession dans un tel contexte

tant que Normand. Il convient sans doute de relativiser” , explique celui qui est toujours installé à Villers-le-Lac. Deux enfants sont venus agrandir la famille. Sitôt installé dans le Haut Doubs, Enguerrand Gutknecht

un genre particulier, il fait aussi bien du thriller, de la science fiction, du fantastique… Inclas sable. “J’ai beaucoup appris par le biais des échanges avec d’autres auteurs sur les réseaux.” Écrire est une chose, trouver un éditeur en est une autre. Comme d’autres auteurs, Enguerrand Gutknecht a envoyé son manus crit à une dizaine de maisons d’éditions. “Je m’étais organisé et entraîné pour présenter la fiche descriptive du roman au salon du livre à Genève. Les éditions de la Maison Rose à Cossonay ont répondu favorablement au projet. D’autres n’ont pas donné suite car elles trouvaient que le livre était trop long ou ne qu’il ne rentrait pas dans leur ligne éditoriale” , poursuit le jeune auteur ravi d’avoir pu signer son premier contrat en mai 2024. La machine à destin invite le lecteur à plonger dans une ver sion parallèle de la société

géographique ? Origi naire de Normandie, Enguerrand Gutk necht a effectué ses études au Havre dans la marine marchande. Il est capitaine dans

a trouvé un emploi chez un armateur basé à Bordeaux qui gère une flotte de bateaux citernes et monte des équipages pour les mener à bon port. “Je

“J’ai besoin d’avoir ma dose d’écriture quotidienne.”

la marine marchande et peut à ce titre conduire toutes sortes de navires. “En 2013, j’ai suivi ma compagne qui avait trouvé un emploi en Suisse. J’avais alors 23 ans. Nous sommes arrivés à Villers-le-Lac en pleine tempête de neige et honnêtement, je me demandais si j’allais pouvoir vivre dans le Haut-Doubs. Quand je parle de tempête de neige, c’est la perception que j’en avais en

fais des remplacements. Je pars deux mois prendre le comman dement de bateaux-citernes qui naviguent sur toutes les mers du monde puis je reste deux mois à la maison.” S’il a toujours aimé lire, Enguer rand Gutknecht cultive son goût de l’écriture depuis l’adolescence. Il partage ses textes en ligne et participe aussi à des concours d’écriture. Pas spécialisé dans

55 familles accompagnées par Solidarité Paysan en 2024 Agriculture

Le dynamisme des filières A.O.P. dans le Doubs cache aussi des situations économiques et sociales qui mettent des exploitations en grande difficulté comme le constate chaque jour l’association Solidarité paysan en encourageant les agriculteurs en difficulté à solliciter un accompagnement le plus en amont possible.

dans le déni ou ont honte de se retrouver dans une mauvaise passe. “Au besoin, on n’hésite pas à faire appel à des compétences externes pour débrouiller des points techniques ou juridiques. On est sans doute la seule asso ciation proposant aux personnes de les accompagner au tribunal pour les sauvegardes judiciaires, les liquidations ou les procédures collectives.” Avec 33 ans d’expérience, Soli darité paysan Doubs a fait ses preuves. Son efficacité est main tenant reconnue. Sa force réside incontestablement dans la rela tion de confiance établie avec la

le repreneur et le cédant.” Sylvie Jeannin et Jean Vuillet rappellent que l’association inter vient gratuitement en deman dant seulement à la personne de prendre une cotisation dont le montant est de 20 euros. L’as sociation compte aujourd’hui une trentaine de bénévoles venus de tous les horizons sociaux, pro fessionnels. “Il suffit d’avoir la fibre rurale. On leur propose des formations. Avec l’expérience, on apprend à mieux écouter. On essaie également de rester assez neutre, ce qui n’est pas toujours facile. Quand le problème devient insoluble, on passe parfois au stade de l’étude collec tive.” mettent à chacun de verbaliser ses problèmes. “L’an dernier, on a continué dans cette approche collective en créant un groupe d’échanges de pratiques car les personnes ont rarement l’occasion de comparer leur situation avec d’autres. C’est très valorisant.” Certains accompagnés sont deve nus des accompagnants. “On peut aussi se féliciter de l’am biance qui règne parmi nos adhé rents” , apprécie Jean Vuillet. n F.C. À la demande des “vic times”, des groupes de parole ont été mis en place depuis quatre ans. Ces séances encadrées par une animatrice per

“O n ne le dira jamais assez mais c’est préfé rable d’appeler le plus tôt possible avant que les situations ne deviennent trop compliquées pour tout le monde” , insiste Sylvie Jeannin, ancienne agricultrice membre de l’asso ciation Solidarité Paysan qui est en place depuis 1992 dans le

Doubs. Il existe la même struc ture dans le Jura, la Haute Saône et pour l’ensemble des départements de Bourgogne. “On est présent dans 83 dépar tements avec une association faî tière nationale qui emploie six salariés dont plusieurs juristes. On a une animatrice dans le Doubs qui a un poste partagé avec la Haute-Saône” , complète

Jean Vuillet, lui aussi ancien agriculteur et président de Soli darité Paysan Doubs. En 2024, l’association a accom pagné 55 familles dont 14 nou velles. “On identifie trois niveaux d’intervention avec des dossiers légers qui sont rapidement réglés, des dossiers globaux nécessitant plusieurs déplacements ou visites et les dossiers importants dont

personne. “Notre prio rité, c’est de sauver l’homme et ensuite on regarde si on peut aussi sauver la ferme. On se déplace parfois pour des problèmes minimes mais on constate souvent

“Beaucoup de cas de mésentente au sein des G.A.E.C.”

que le malaise est plus profond.” Le bilan 2024 est un peu moins critique qu’en 2023 où l’associa tion avait accompagné 60 familles dont 24 nouvelles. “On trouve aussi bien des jeunes que des anciens exploitants. On a aussi des retraités, des couples en séparation. On est assez vigi lant sur la thématique de la transmission car il y aura beau coup de départs dans les 5 à 10 ans à venir. Dans ces cas-là, on joue un rôle de facilitateur entre

Jean Vuillet, le président de Solidarité Paysan dans le Doubs et Sylvie Jeannin, bénévole de l’association.

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