Journal C'est à dire 316 - Mai 2025
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LE HAUT-DOUBS RECRUTE MOINS ET PLUS DIFFICILEMENT
Tous les ans, France Travail publie une enquête sur les besoins en main-d’œuvre des entreprises dans le Doubs. Sur le bassin de Morteau, 1 270 intentions d’embauches ont été déclarées en 2025, c’est moins qu’en 2024. En revanche, les difficultés de recrutement augmentent. Notre éclairage.
L’industrie recule, la construction et les services sont dynamiques Si le bassin d’emploi du Val de Morteau reste attractif, les entreprises sont un peu plus frileuses en termes de recrutement. Le marché du travail s’est d’ailleurs transformé avec un net recul des intentions d’embauche dans l’industrie. Recrutement
C omme souvent dans le Val de Morteau, la Suisse n’est jamais loin. Et l’activité éco nomique helvétique fait forcé ment des vagues de l’autre côté de la frontière. Depuis plus d’an, les voisins suisses ont fortement ralenti leur activité notamment manufacturière et horlogère, impactant le taux de chômage français. Actuellement, le taux de chômage s’établit à 5,2 % (contre 4,9 % au 2 ème trimestre 2024). “Le taux de chômage a augmenté mais reste en dessous de la moyenne départementale (7 %), nuance Delphine Rossit, directrice de France Travail Morteau. Le bassin d’emploi reste attractif, les entreprises sont un peu plus frileuses en rai son du contexte international, de l’instabilité géopolitique, de la croissance au ralenti. Nous avons eu beaucoup de licencie ments en fin d’année. Depuis, ça stagne mais nous n’avons pas non plus de faisceau d’indices indiquant une reprise en Suisse.” En mars, sur Morteau, il y a eu 2 620 demandeurs d’emploi en plus en catégorie A, soit une
à 13 % en intentions de recru tement. “C’est pour cette raison que l’en quête sur les besoins en main d’œuvre reste toujours très importante, reprend Delphine Rossit. Elle permet d’avoir une tendance sur les intentions de recrutement et de déterminer les formations sur lesquelles mettre l’accent.” Tous les ans, France Travail chés sur le bassin de Morteau sont les aides à domicile, les ouvriers peu qualifiés dans l’in dustrie agroalimentaire, les aides-soignants, les serveurs de café-restaurant, les cuisiniers, les boulangers-pâtissiers, les peintres, les bouchers, les cais siers, et les aides de cuisine. “Même dans les métiers les plus recherchés, l’industrie manu facturière n’y figure pas” , note Delphine Rossit qui souligne par ailleurs que des projets de recrutement sont tout de même en cours, bien qu’inférieurs à publie une enquête sur les besoins en main d’œuvre des entreprises dans le Doubs. Les métiers les plus recher
augmentation de 26,5 % en un an. Toutes catégories confon dues, l’augmentation est de 18,6 % pour 4 338 demandeurs. Pour autant, les offres d’emploi ont augmenté de près de 4 % (plus de 3 000 offres) montrant que des entreprises sont à la recherche de compétences. En 2025, 1 270 intentions d’em bauches ont été comptabilisées sur le bassin de Morteau (contre 1 790 en 2024). intérimaire dans l’industrie a reculé de 36,6 % sur le bassin mortuacien (soit 241 emplois en moins) quand celui de la construction bondit à + 24 % sur un an. “Le marché du travail s’est un peu transformé. L’in dustrie manufacturière a divisé par deux ses intentions d’em bauche, passant de 30 % en 2024 à 14 % en 2025.” Le secteur des services compte 47 % d’inten tions d’embauche (contre 40 % l’année dernière). Il faut noter la belle remontée du secteur de la construction, qui passe de 8 Reste que le secteur de l’industrie manufactu rière recule. Au 4 ème tri mestre 2024, l’emploi
Un taux de chômage à 5,2 %.
Le bassin de Morteau compte actuellement plus de 3 000 offres d’emploi.
des personnes. Enfin, l’agence de Morteau travaille son réseau de proximité, notamment avec la communauté de communes du Val de Morteau, celles du Pays de Maîche et des Portes du Haut-Doubs, dans une logique de territorialisation. Chaque année, elle participe à l’organisation des forums emploi qui sont proposés à Morteau, Maîche et Valdahon. n L.P.
faut que l’employeur change de regard. Notre rôle est d’amener les employeurs à diversifier leur recrutement avec une approche plus inclusive et un regard dif férent. Dans 80 % des cas, on trouve des solutions.” France Travail utilise beaucoup l’immersion dans un métier pour les demandeurs d’emploi mais également des méthodes de recrutement par simulation pour détecter des savoir-être
l’année dernière. À ces données, s’ajoute celle de la difficulté de recrutement esti mée à plus de 70 % par les employeurs. Problèmes d’attrac tivité mais aussi de compétences. “Le candidat idéal, il est en emploi actuellement, observe la directrice de France Travail Morteau. Mais il suffit de com pléter le profil du candidat par une formation. Cela permet de répondre aux besoins mais il
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