Journal C'est à dire 316 - Mai 2025

VAL DE MORTEAU

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“L’Atelier du Bélieu doit assurer la gouvernance du pôle Réemploi” Le Bélieu

L’association, officiellement créée le 21 mai, est présidée par Amandine Rapenne (à droite). Elle regroupe plusieurs structures.

Depuis le 21 mai, l’association l’Atelier du Bélieu est née. Fruit d’une participation citoyenne, elle doit assurer la gouvernance du futur pôle Réemploi et économie circulaire du Bas-de-la-Chaux. Entretien avec Amandine Rapenne, présidente de la structure.

LES STRUCTURES PARTICIPANTES l Alternatinnov : entreprise créée par Maxime Joly à Mai sons-du-Bois-Lièvremont, spé cialisée dans le réemploi de matériaux et d’équipements de chantier. l Haut-Doubs repassage : l’association chantier d’insertion à Pontarlier et Morteau propose une vente de vêtements de seconde main. l La recyclerie créative : basée aux Fins, l’atelier de reconditionnement de meubles et accessoires géré par A.D.S. 25 emploie des personnes en insertion. l Emmaüs Le Russey : antenne locale d’Emmaüs. l L’Éco’lette : le café éco citoyen situé au Bizot accueille divers ateliers dont ceux axés sur l’environnement.

C’ est à dire : Quelle est la genèse de l’association ? Amandine Rapenne : Depuis 2021, les communautés de com munes du plateau du Russey et du Val de Morteau, et Préval ont lancé une réflexion sur la création du pôle Réemploi et d’une nouvelle déchetterie. Ils souhaitaient laisser les habi tants s’emparer du réemploi. Des réunions publiques et des ateliers ont eu lieu pour que les habitants se saisissent du sujet. L’association doit assurer la gou vernance du pôle Réemploi. En 2024, je suis entrée dans le pro jet pour relancer la dynamique. On travaille sur de l’opération nel, à créer le modèle écono

mique du site, le nombre d’em plois qu’il faut. On espère obtenir un chantier d’insertion. Idéale ment, nous aurions besoin de 8 équivalents temps plein pour faire tourner la structure. Càd : Quel est l’objectif de l’as sociation ? A.R. : L’Atelier du Bélieu est une association qui chapeaute toutes les activités dans le réem ploi : matériaux, textile, élec troménager, réparation, etc. Des associations nous ont rejoints. Le but n’est pas de les fusionner ni de travailler en silo mais de mutualiser nos moyens et nos compétences. Que chacun avec ses spécificités puisse travailler ensemble.

Càd : De qui est composée l’as sociation ? A.R. : L’Atelier du Bélieu regroupe pour l’instant Alter natinnov, Haut-Doubs Repas sage, la recyclerie créative, Emmaüs Le Russey et l’Éco’lette du Bizot (voir ci-contre). Les deux com’com et Préval sont représentés au conseil d’admi nistration. L’association louera le bâtiment en échange d’un loyer. Nous avons également le soutien de France Active qui finance le poste salarié de la directrice Sophie Meunier. Haut Doubs repassage et La recyclerie récréative déménageront à terme au Bas-de-la-Chaux. On

sent l’association. Généralement, les recycleries sont en cœur de ville. Au Bas-de-la-Chaux, nous sommes excentrés. Nous n’avons pas de mobilités douces ni de transport en commun. On ne tombe pas sur nous par hasard en allant chercher son pain. On a un gros enjeu de visibilité. Je pense qu’une fois que les gens connaîtront le lieu, ça marchera. À titre d’exemple, Haut-Doubs Repassage avait organisé une vente à Morteau pendant une semaine. L’association a eu plus de 800 clients différents et a réalisé un tiers de son chiffre. n Propos recueillis par L.P.

souhaite centraliser pour ensuite ouvrir un magasin de vente pour les particuliers, à l’image de Re Bon, la recyclerie de Maîche. On déborde d’idées, on voudrait faire quelque chose autour du vélo, une partie location de maté riel et d’outils. On est ouvert à d’autres associations et on cherche des bénévoles. Dans tous les cas, on doit être opéra tionnel à l’automne 2026, date prévue d’ouverture du pôle Réemploi. Càd : Quel est le plus gros défi de l’association ? A.R. : Que les habitants connais

S i la construction du pôle Réemploi et éco nomie circulaire du Bélieu suit son cours pour une ouverture prévue à l’automne 2026, d’autres chantiers naissent. À l’image de l’incubateur de matériauthèque dont la première vente a eu lieu le 16 mai dernier, à l’occasion de la bourse aux matériaux. “Cet incu bateur s’inscrit pleinement dans le pôle Réemploi et économie circulaire, retrace Gaëlle Journot, de Préval. La communauté de communes du Val En attendant que le pôle Réemploi et éco nomie circulaire finisse de sortir de terre, Préval a lancé un incubateur de matériau thèque avec une spécialisation dans les sanitaires. La phase de test doit permettre d’apporter des données pour dessiner cette filière du réemploi. Le Bélieu La matériauthèque en phase de test

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de Morteau a mis à disposition un local pour stocker les maté riaux issus du réemploi qui seront intégrés dans la construction du pôle : le bar dage bois, le carrelage, des dalles issues d’une dépose soi gnée, etc. Mais on s’est assez

“On veut aller secouer l’écosystème des professionnels du bâtiment.”

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Si le test des matériaux se limite pour l’heure à la déchetterie des Fins, Préval a élargi aux 13 déchetteries de son territoire pour dénicher des sanitaires. Car le projet teste une matériauthèque généraliste, mais se spécialise dans le recondi tionnement de sanitaires en parfait état. “Notre souhait est de structurer une filière professionnelle spécifiquement sanitaires, on veut aussi aller secouer l’écosystème des professionnels du bâti ment” , souligne Gaëlle Journot. La phase de test est prévue sur 18 mois, jusqu’à l’ouverture du pôle Réemploi. Deux ventes heb domadaires, le vendredi après-midi et le samedi matin, sont programmées. n L.P. La première vente de la matériauthèque éphémère a eu lieu le vendredi 16 mai, en même temps que la bourse aux matériaux (photo Préval).

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vite rendu compte que le local était assez grand pour lancer une matériauthèque. C’était dommage d’attendre que le bâtiment sorte de terre.” L’entreprise Alternatinnov, de Maisons-du-Bois Lièvremont, spécialisée dans la récupération de matériaux et d’équipements de construction, gère le test de matériauthèque. “Sur le volet matériaux, on a peu de données, de prévisionnel, de modèle économique, reprend Gaëlle Journot. On souhaite designer la matériauthèque. L’expérimentation vise à avoir une idée du volume en provenance des déchetteries professionnelles, des déposes soi gnées au niveau des rénovations. On veut aussi tester les débouchés.”

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