Journal C'est à dire 308 - Septembre 2024

VAL DE MORTEAU

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Agriculture Les exploitants français désormais à égalité avec leurs homologues suisses

Maintenant que les exploitants suisses sont alignés sur la même obligation que les Français de remplir un schéma des struc

exemple, le préfet de région avait reçu quatre demandes d’exploiter des terres en France, émanant d’agriculteurs suisses. Avec le

tures, ces inégalités ne devraient donc plus se reproduire maintenant qu’on a tous les mêmes règles du jeu” se réjouit Florent Dornier au nom de ses collègues agricul teurs du département.

système en vigueur, les quatre demandes ont été satisfaites. Alors que dans la même année, ce même préfet avait opposé un refus à trois demandeurs français. “Cela faisait plusieurs

Quatre demandes

suisses satis faites, trois françaises rejetées.

Dans l’attribution des terres, les agriculteurs français étaient souvent lésés par rapport aux candidats suisses voulant exploiter un terrain en France. Après des années de pression, le milieu agricole a enfin obtenu gain de cause.

La profession se battait depuis une dizaine d’années pour que ce système évolue. Forcément, dans l’intervalle, quelques exploi tants suisses bien au fait de la loi française s’étaient engouffrés dans cette faille du système dés ormais réparée. Plusieurs cas litigieux avaient été notamment relevés dans le secteur frontalier de Maîche-Saint-Hippolyte ces dernières années. n J.-F.H.

années que je dénoncçais ce sys tème en tant que députée, nos efforts ont enfin été entendus” se réjouit Annie Genevard. Comme pour conduire une voi ture il est nécessaire d’avoir le code et le permis, pour exploiter une terre, il faut un bail du pro priétaire mais aussi une auto risation d’exploiter. “Ce système de double autorisation permet d’éviter un accaparement des terres par un seul exploitant.

L a bonne nouvelle, la nouvelle ministre de l’Agriculture Annie Genevard l’a reçue il y a quelques semaines. Lors des Terres de Jim à Mamirolle début septembre, son prédecesseur Marc Fesneau lui a confirmé de vive voix : ce qui passait pour une anomalie, pour ne pas dire une différence de traitement entre agriculteurs français et suisses, est désormais réglé. Jusqu’à maintenant, les agri culteurs suisses qui souhaitaient venir exploiter des terres en France - le cas est relativement fréquent sur la bande frontalière - n’avaient pas obligation de déclarer les terres qu’ils exploi taient déjà dans leur pays, contrairement aux exploitants français qui y sont obligés. “Et comme la commission départe mentale des organisations agri coles se base sur les surfaces déjà exploitées pour attribuer les terres, elles étaient donc quasi

ment toujours attribuées à des Suisses quand ils étaient en concurrence avec des Français car les Suisses n’avaient pas à déclarer les terres qu’ils exploi taient déjà. Cette situation créait de nombreuses inégalités de trai tement” explique Florent Dornier, le président de la F.D.S.E.A. du Doubs. Rien que sur l’année 2022 par

Santé mentale Une équipe mobile pour les adolescents en souffrance

L’Agence régionale de santé vient de confirmer le finan cement d’une équipe mobile de pédopsychiatrie pour aller à la rencontre des adolescents du Haut-Doubs souffrant de troubles psychologiques.

non suivis ou non demandeurs de soins spécialisés en santé mentale, ou d’adolescents iden tifiés par l’Éducation nationale comme des élèves “hautement perturbateurs” , venant ainsi en appui aux professionnels de l’éducation en difficulté ou ayant un sentiment d’isolement ou d’impuissance pour faire face à ces adolescents pertur bés. La santé mentale des adoles cents continue à se dégrader. Selon Santé Publique France, les 18-24 ans étaient 20,8 % à être concernés par la dépression en 2021, contre 11,7 % en 2017. “La santé mentale des Français s’est encore dégradée en 2023, une tendance constante depuis septembre 2020. Cette dégra dation concerne plus particu lièrement les adolescents (11 17 ans) et les jeunes adultes (18-24 ans)” confirme l’institu tion. n J.-F.H.

Florent Dornier, le président de la F.D.S.E.A. se réjouit de voir que désormais, “il y a les mêmes règles pour tous” (photo archive Càd).

C’ est une enveloppe de 295 000 euros par an que l’Agence régionale de santé (A.R.S.) vient de débloquer pour financer, sur le Haut-Doubs, la création d’une équipe mobile de pédopsychiatrie à destination des adolescents en souffrance

une prise en charge soit au domicile des adolescents, soit dans les services habilités par le Conseil départemental ou relevant de la Protection judi ciaire de la jeunesse, soit encore dans les établissements sco laires. Pourront aussi être inclus les enfants de moins de 11 ans

pris en charge par le Département et placés dans des familles d’ac cueil. Cette équipe mobile est créée pour intervenir dans des situations de

du territoire. Plusieurs professionnels de santé pourront ainsi interve nir sur notre territoire considéré comme un désert médical sur le plan de la pédopsychia

Violence, agressivité,

isolement, passages à l’acte répétés…

souffrance psychique aiguë avec des manifestations diverses (violence, agressivité, isolement, passages à l’acte répétés, rup tures de parcours de vie suc cessive…), auprès d’adolescents

trie. L’enveloppe attribuée per mettra ainsi de financer un médecin psychiatre ou pédop sychiatre à mi-temps, un psy chologue clinicien (à mi-temps également), un poste d’infirmier diplômé d’État, un éducateur spécialisé, ainsi que des postes à temps partiel pour du secré tariat médical et de la coordi nation. “Le public ciblé, ce sont essentiellement les jeunes de 11 à 21 ans” note Lætitia Gros perrin, coordinatrice de la Pla teforme en Psychiatrie et Santé Mentale du Doubs (P.C.P.S.M.) qui confirme “le gros manque en matière de prise en charge de la psychiatrie de l’adolescent à l’échelle du Haut-Doubs. La demande de soins psycholo giques est de plus en plus impor tante chez les enfants et les ado lescents, mais aussi les adultes. Il est important de faire un focus sur les adolescents car c’est à cet âge-là que le risque de pas sage à l’acte est le plus aigu.” Concrètement, cette équipe mobile pourra intervenir pour

Il existe bien des structures comme le C.M.P. à Morteau, mais il manquait encore des équipes dédiées à la santé mentale des adolescents.

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